Lors d’une déclaration devant la presse le mardi 28 novembre, le cardinal Fridolin Ambongo, archevêque de Kinshasa, a qualifié de “grave” la déclaration de Peter Kazadi, vice-Premier ministre en charge de l’Intérieur, de la Sécurité et des Affaires coutumières, remettant en cause la neutralité de la Mission d’observation électorale de la Conférence épiscopale nationale du Congo et de l’Église du Christ au Congo (Moe Cenco-Ecc).
Pour le prélat catholique, la réaction du VPM Peter Kazadi traduit de l’intolérance politique, alors qu’il est censé jouer un rôle crucial dans la crédibilité du processus électoral en cours.
“En tant que responsables, nous avons le devoir de retenue. Ce que je constate, c’est que cela devient très grave si ce que nous observons chez les gens de la rue, qui passent leur temps à insulter et à ridiculiser les autres, se retrouve dans la bouche d’un haut responsable d’un pays, un ministre de l’Intérieur, qui est le garant de la crédibilité du processus électoral”, a déploré le cardinal Ambongo.
L’archevêque de Kinshasa a également rappelé le rôle des missions d’observation des élections déployées par les églises pour assurer le bon déroulement du processus électoral en cours.
“Nos missions d’observation ont une lourde responsabilité envers la nation congolaise. La crédibilité de l’observation déterminera également la réception des résultats électoraux. Si tout se passe bien, le vainqueur aura le droit de se réjouir et le perdant sera attristé de sa défaite. Si les choses se passent ainsi, il n’y a pas de risque de tensions”, a-t-il ajouté.
Le dimanche dernier, le cardinal Ambongo avait exprimé ses doutes sur la tenue des élections générales en République démocratique du Congo le 20 décembre prochain, selon le calendrier électoral, lors d’une rencontre avec des jeunes catholiques. Cette prise de position avait suscité la colère de Peter Kazadi, ministre de l’Intérieur, qui avait déclaré sur son compte X que cette position “interpelle sur la neutralité des observateurs électoraux de la CENCO. Les positions publiques des dirigeants de l’Église trahissent leur neutralité et objectivité. Laissez le peuple se choisir librement ses dirigeants”.
La rédaction