Le 4 janvier 1959-le 4 janvier 2024, 65 ans se sont, jour pour jour, passés, depuis que les émeutes et troubles sociaux ayant éclaté à Léopold, alors capitale du Congo Belge, ont conduit à la mort plusieurs Congolais considérés aujourd’hui comme des martyrs de l’indépendance. Dans une interview accordée à Infos27, Noël Tshani Muadiamvita tire des leçons de cet événement marquant un tournant décisif vers l’indépendance de la République démocratique du Congo. Pour ce candidat malheureux à la présidentielle du 20 décembre 2023, “lorsqu’ un peuple est uni dans sa lutte et ses revendication légitimes, rien ne pourra l’arrêter d’ atteindre ses objectifs”…
” Si nous sommes réunis aujourd’hui pour réclamer le développement économique et social accéléré au profit de notre population, rien ne pourra nous empêcher d’atteindre nos objectifs “, a fait savoir l’initiateur de projet de loi sur la congolité qui a fait couler beaucoup d’encre et de salive à la veille des scrutins combinés de 2023.
Que vous rappelle la date du 4 janvier ?
Le 4 janvier est un jour férié en République démocratique du Congo, connu sous le nom de la Journée des Martyrs. Il s’agit d’une journée en mémoire des victimes lors d’une série des émeutes et troubles sociaux de janvier 1959 à Léopoldville, alors capitale du Congo Belge, au mois de janvier 1959 et marquant un tournant décisif vers l’indépendance du Congo. Les émeutes avaient éclaté après que les autorités coloniales aient interdit aux membres du parti politique de l’ABAKO de manifester le 4 janvier 1959. La répression était très violente et sanglante. Le nombre de victimes est estimé de 49 à 500 personnes qui avaient perdu la vie. Le Congo belge obtient son indépendance près d’un an et demi plus tard, le 30 juin 1960, devenant ainsi la République du Congo-Léopoldville.
Quelle leçon tirez vous de cette journée?
Lorsqu’un peuple est uni dans sa lutte et ses revendications légitimes, rien ne peut l’arrêter à atteindre ses objectifs. Les colonisateurs belges malgré les armes dans les mains des forces de l’ordre qu’ils contrôlaient, avaient fini par accepter l’irréversibilité de l’histoire. Le temps était venu pour accepter de donner l’indépendance que réclamaient Patrice Emery Lumumba, Joseph Kasa Vubu, Joseph Ngalula et tant d’autres.
La leçon à tirer est que si aujourd’hui nous sommes unis pour réclamer le développement économique et social accéléré au profit de notre population, rien ne pourra nous empêcher d’atteindre nos objectifs.
Est ce qu’on peut dire que ces martyrs sont morts pour rien ?
Pas du tout, ces martyrs sont morts pour que nous soyons libres aujourd’hui. Nous devons les garder dans nos esprits dans tout ce que nous faisons aujourd’hui afin que notre pays ne retombe plus sous la domination étrangère et pour que nous continuions à jouir de notre souveraineté et de notre indépendance. Les élections de décembre 2023 dont les résultats ont été dûment proclamés par la Céni (Ndlr: Commission électorale nationale indépendante) sous observations électorales indépendantes des organisations internationales et régionales (CEEAC, SADC, UNION AFRICAINE, CENTRE CARTER, CIRGL ET ECR OF SADC COUNTRIES) ne constituent pas une justification pour déclencher l’application de l’Article 64 de la constitution de la RDC.
Dans un pays où la majorité de la population a accepté les résultats des élections présidentielles, la population ne doit pas se sentir concernée par des appels aux recours à l’Article 64 de la constitution dont les conséquences sont plus graves sur la réputation et la crédibilité de notre pays. Au vu des dangers qui pèsent sur la souveraineté nationale, l’intégrité territoriale et l’indépendance de la RDC, il convient de s’apprêter à faire passer lors de la prochaine législature, la loi Tshiani de père, de mère et d’épouse qui réserverait l’accès aux fonctions de souveraineté nationale aux compatriotes ayant de loyauté totale à l’égard de notre pays et de notre peuple.
Ne badinons pas avec ces questions d’extrême importance qui nous exposent aux aventures des maffieux étrangers et leurs marionnettes dans le pays. Je demande par conséquent aux Congolais d’ignorer de tels appels irréfléchis et irresponsables faits par des mauvais perdants qui ont peur d’aller à la Cour constitutionnelle par manque des preuves des résultats contraires à ceux annoncés par la Ceni. Le peuple doit rester uni dans sa lutte et ses revendications légitimes pour le développement économique et social qui profiterait à tous nos concitoyens.
Propos recueillis par Chouchou Ilunga