La représentante spéciale du Secrétaire général de l’ONU en RDC et cheffe de la MONUSCO, Bintou Keita, a exprimé une vive inquiétude face à l’augmentation alarmante du nombre des civils tués par le groupe terroriste M23, avec le soutien de l’armée rwandaise, depuis le début des hostilités en novembre 2023, dans l’Est de la République démocratique du Congo.
Selon ses déclarations lors d’une récente intervention en visioconférence devant le Conseil de sécurité, 150 civils ont péri, dont 77 rien qu’au cours du mois de janvier 2024.
En outre, elle a dénoncé les agissements répréhensibles du M23, obligeant les déplacés à retourner dans les zones sous son contrôle, ainsi que le recrutement et l’utilisation d’enfants comme soldats dans les régions de Masisi et de Rutshuru.
Cette détérioration de la sécurité a entraîné de nouveaux déplacements massifs de population vers Goma et le Sud-Kivu. En réponse, les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) ont été contraintes de se redéployer à l’est de Sake pour contrer l’expansion du M23.
Face à la situation critique le long de la route nationale RN2 reliant Sake et Goma, la Mission de l’Organisation des Nations unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (Monusco) a décidé de renforcer ses effectifs en intégrant des troupes sud-africaines de sa brigade d’intervention basée à Beni. Ces renforts viendront appuyer les contingents indiens, marocains et uruguayens déjà mobilisés dans la région depuis le lancement de l’opération Springbok en octobre 2023.
Les affrontements violents entre les FARDC et le M23 ont engendré le déplacement massif de milliers de civils, notamment des femmes, des enfants et d’autres personnes vulnérables. Les Casques bleus de la MONUSCO s’efforcent de faciliter l’évacuation sécurisée des civils des zones de conflit vers des zones plus sûres, dans un contexte marqué par une crise humanitaire croissante.
Franck YENGA