Après quatre mois d’attente, le Sénat s’apprête à élire son bureau définitif, avec une élection qui promet d’être très compétitive à tous les niveaux, contrairement à l’Assemblée nationale. Pas moins de 19 candidats se disputent les 7 postes disponibles, dont deux se présentent pour le poste de rapporteur adjoint, exclusivement réservé à l’Opposition. Les deux candidats en lice sont Salomon Kalonda d’Ensemble pour la République et Jean-Claude Baende. Cependant, la candidature de ce dernier soulève des questions, étant donné que l’ancien gouverneur de l’Équateur n’est pas reconnu comme un membre de l’Opposition. Salomon Kalonda semble donc être la seule option véritablement “opposition” pour garantir la crédibilité du bureau du Sénat, à l’image de celui de l’Assemblée nationale.
Le mardi 6 août, le président Félix Tshisekedi a lancé une déclaration percutante en citant trois figures de l’opposition : Kabila, Katumbi et Fayulu. En écartant pratiquement Jean-Claude Baende des rangs des opposants, il a souligné que seul Katumbi, avec son parti Ensemble pour la République, représente l’Opposition au sein des institutions, tant à l’Assemblée nationale qu’au Sénat. Malgré cette reconnaissance, le parti de Katumbi a dû se battre pour remporter le seul poste réservé à l’Opposition à la Chambre basse, où Dominique Munongo a finalement été élu, écartant Mutamba, soupçonné de liens avec le régime.
À présent, les sénateurs sont confrontés à une épreuve de conscience. Un analyste politique a averti que « Jean-Claude Baende n’appartient pas à la véritable opposition ». En revanche, Salomon Kalonda est perçu par beaucoup comme le candidat idéal pour représenter l’Opposition au bureau du Sénat. Il est considéré comme un membre clé d’Ensemble pour la République, le principal parti d’opposition en RD-Congo. Kalonda, qui est apprécié dans son parti pour son efficacité et son dévouement, a notamment soutenu Moïse Katumbi, son mentor, dans tous ses combats politiques.
Ayant évolué du simple collaborateur à un leader national reconnu, Kalonda a su maintenir sa loyauté envers Katumbi tout en développant sa propre stature politique. Sa récente élection comme député provincial à Kindu, malgré son incarcération passée, témoigne de son ascension. Désormais, libéré des accusations dont il a toujours clamé l’innocence, Kalonda se voit offrir une nouvelle opportunité pour affirmer sa place dans la politique congolaise. Connu pour sa capacité à faire avancer les dossiers malgré les divergences, il est vu comme un acteur capable d’encourager une opposition constructive au sein des institutions.
Pour beaucoup, la présence de Kalonda au bureau du Sénat représenterait un signal fort pour la démocratie congolaise, incarnant la « vitalité de la démocratie » prônée par le président Tshisekedi. Un analyste souligne que face à Baende, il n’y a pas de véritable compétition : « Si nous voulons voir un vrai opposant au bureau, c’est Kalonda ou personne ». Les sénateurs, jugés sages et matures, sont appelés à faire le bon choix pour éviter un bureau dépourvu de véritable opposition, ce qui serait préjudiciable pour la démocratie. L’élection du rapporteur adjoint ce samedi sera donc cruciale pour évaluer la qualité des décisions et l’indépendance de la nouvelle Chambre haute du parlement.
Infos27