Tribune
I. Introduction :
Au moment où l’Afrique est en proie à une grave instabilité et que le monde est menacé par de graves périls, il me parait utile de rappeler que, pour un pays fragile, qui peine à sortir d’une très longue période d’instabilité et de conflit, il n’est pas bon d’être en mauvais termes avec les Etats-Unis d’Amérique.
A ceux qui l’aurait peut –être oublier, les USA sont, et le resteront encore pour longtemps, la Superpuissance mondiale qui agit pour réguler les affaires du monde au gré de ses intérêts et de sa puissance, capable de se déployer et d’agir, au grand jour ou dans l’ombre, dans n’importe quel endroit de la planète et même au-delà. Cette grande capacité de nuisance, il vaut mieux l’avoir avec soit que contre soit. Cela tient du bon sens le plus élémentaire. Les rêveries souverainistes des nervis de tous bords qui cherchent à plaire traduisent de la part de leurs auteurs une mauvaise lecture des enjeux stratégiques, dans un monde d’interdépendance ou même les plus grands se plient aux exigences de ce village planétaire. Ce bon sens, je vais le mettre à profit pour tenter d’apporter un éclairage sur la politique africaine d’Etats-Unis, afin de contribuer a aider nos décideurs de disposer des informations fiables pour se déterminer en fonction de la place que nous voulons y occuper et du rôle que nous souhaitons y jouer pour le plus grand bien de tous, du moins nous l’espérons.
Je ne suis pas un spécialiste de la politique américaine. Mon éclairage va donc s’appuyer sur la réflexion de ceux qui le sont. Ce qui explique les nombreuse références et citations diverses, puisées au gré de mes investigations.
II. Les principes de la politique des Etats-Unis en Afrique :
Les principes qui dictent la politique américaine en Afrique ne sont pas toujours très clairs. Ils changent dans le temps en fonction du contexte géopolitique. A la fin des années 1980, la détente s’impose. L’effondrement de l’URSS réduit les tensions dans le monde. L’Afrique perd alors de son – modeste – intérêt stratégique et militaire. Sous la pression de l’opinion publique et du Black Caucus au Congrès, le gouvernement américain engage une politique d’apaisement et de règlement de certains conflits, en Angola, en Namibie, en Afrique du Sud. Traduisant les divergences entre le Congrès et la Maison-Blanche, la pression américaine, réelle, est ambiguë à l’encontre du régime sud-africain. Dès 1986, la loi COMPREHENSIVE ANTI APARTHEID ACT impose un embargo partiel dans les relations commerciales avec l’Afrique du Sud ; certains produits sont frappés par ces restrictions commerciales (charbon, fruits, diamants, quelques produits manufacturés), mais d’autres produits jugés stratégiques restent en dehors de cette contrainte (chrome, manganèse, or).
La période qui suit est organisée en trois phases :
La politique de Washington semble tout d’abord en retrait, hésitante et sans principes directeurs ; dans la première moitié des années 1990, le gouvernement américain hésite à s’impliquer dans les problèmes du continent, en particulier dans le drame rwandais.
Mais, dans une seconde phase, les Etats-Unis définissent une nouvelle stratégie axée sur la progression des positions économiques américaines en Afrique. Ainsi, en 1996, B. Clinton réoriente les priorités diplomatiques générales du pays, accordant une primauté de l’économique sur le militaire, au risque de mécontenter le Pentagone, dont le budget diminue. L’épisode somalien participe au processus de redéfinition de la politique africaine de Washington. En 1992, un véritable “effet CNN” réveille l’opinion publique américaine, la chaîne privée d’information retraçant sur le petit écran la guerre civile et la famine qui sévissent en Somalie. Le gouvernement lance alors l’opération “Restore Hope” (“Restaurez l’espoir”), en janvier 1993. Le même appareil médiatique provoque la réaction inverse en octobre 1993, lorsque la diffusion des images du corps d’un soldat américain traîné dans les rues de Mogadiscio soulève l’opinion publique et pousse B. Clinton à retirer les troupes. Cependant, l’objectif géopolitique sous-jacent de cette opération est déjà d’endiguer l’influence islamiste. Cette opération s’achève dans la confusion, de manière tragique et humiliante pour les Etats-Unis. B. Clinton promulgue alors les trois principes qui président son action sur le continent :
- Trouver des solutions africaines aux problèmes africains, c’est-à-dire limiter les interventions directes et chercher des relais sur place ;
- Intégrer l’Afrique dans les circuits de l’économie mondiale, comme fondement de la diplomatie commerciale de l’après-guerre froide ;
- s’opposer activement au terrorisme, islamiste, comme au Soudan ou en Libye.
Si, dans un premier temps, le gouvernement Bush n’apporte pas de bouleversement majeur à ces principes, les attentats du 11 septembre 2001 marquent sans doute le début d’une troisième phase.
Ainsi, alors que la politique de B. Clinton peut être qualifiée de défensive et préventive, ou encore de “wilsonisme pragmatique”, celle de son successeur est caractérisée par une volonté d’exercer un leadership agressif qui fait peu de cas des alliés traditionnels1. En effet, la guerre contre le terrorisme a transformé les enjeux et surmultiplié les moyens mis en œuvre par G.W. Bush. Ainsi, la présence militaire américaine est-elle renforcée en Afrique, avec l’ouverture à Djibouti en septembre 2002 d’une base comptant désormais plus de 1 000 soldats, tandis que les pressions de Washington s’accentuent pour accéder à des bases militaires dans plusieurs pays africains. En outre, le pétrole africain devient une priorité stratégique pour les Etats-Unis, expliquant largement l’insistance de Washington pour appuyer le développement des entreprises américaines sur le continent.
III. Quelles mutations dans les principes ?
Finalement, la mise en perspective de la politique africaine des Etats-Unis sur le temps long laisse apparaître des permanences et des mutations.
Première rupture, depuis l’avènement de la diplomatie commerciale de B. Clinton, l’accent est mis sur le potentiel économique de l’Afrique. Washington, dont l’objectif est de réduire la dépendance énergétique nationale à l’égard du golfe Persique, souhaite accroître ses importations pétrolières en provenance de l’Afrique occidentale, de 15 % en 2001 à 25 % en 20205. Plus généralement, l’intervention américaine est désormais guidée par un principe de sécurisation préventive, qui passe par une politique tournée vers le développement économique, le renforcement du processus de démocratisation du continent, et la prévention du sida. Aujourd’hui on peut ajouter la lutte contre le virus Ebola, comme la souligné le Président Obama lors de son intervention aux nations-Unies récemment.
En même temps, la politique de sécurité militaire amorcée par B. Clinton et réactualisée par G.W. Bush articule permanence et mutation. En effet, la théorie de l’endiguement s’est réorientée vers la lutte contre l’expansion de l’islamisme intégriste, essentiellement dans la Corne de l’Afrique (en particulier au Soudan) : permanence, l’endiguement de l’opposant idéologique, et mutation, avec un nouvel ennemi, l’islamisme radical. Après le 11 septembre 2001, G.W. Bush renforce la stratégie de l’endiguement de l’islamisme érigée en impératif absolu dans le cadre de la guerre contre le terrorisme. Mais, dans une certaine mesure, les objectifs des deux présidents sont marqués par une relative continuité, d’autant que l’appareil bureaucratique gérant la politique africaine de Washington impose son inertie. Le président Obama ne s’est pas éloigné de cette dynamique initiée par ces devanciers.
La tournée en Afrique de G.W. Bush en juillet 2003 se déroule au moment où la crise au Liberia atteint son paroxysme. L’extrême prudence de G.W. Bush à engager des troupes au Liberia, en dépit de la pression de l’ONU via Kofi Annan et, semble-t-il, des attentes de la population, atteste de la réticence de G.W. Bush à remettre en question le principe de sous-traitance militaire défini par B. Clinton ;( le président Obama poursuit dans la même logique) d’où le rôle joué par la CEDEAO (Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest).
IV. Dispositifs et formes de l’action des Etats-Unis :
Au-delà des principes, comment se traduit la politique africaine des Etats-Unis ?
4.1. Une logique de “sous-traitance” militaire :
Les Etats-Unis ont mis en place des programmes d’assistance militaire, dont les trois principaux sont :
– L’INTERNATIONAL MILITARY EDUCATION TRAINING (IMET),
– LE JOINT COMBINED EXCHANGE TRAINING (J-CET) et
– L’AFRICAN CRISIS RESPONSE INITIATIVE (ACRI)/AFRICA CONTINGENCY OPERATIONS TRAINING ASSISTANCE (ACOTA).
Avec l’IMET, à l’instar de l’Amérique latine par le biais de l’”Ecole des Amériques. Longtemps localisée dans la zone du canal de Panama contrôlée par les Etats-Unis, avant d’être rapatriée à Fort Benning en Géorgie en 1984, cette école a formé techniquement et idéologiquement plus de 50 000 officiers, dont quelques “grands noms” de l’appareil militaire latino-américain, tels M. Noriega ou L. Galtieri. En 1993, le représentant démocrate M. Meehan disait de cette institution : “Si l’Ecole des Amériques organisait une réunion des anciens élèves, on y rencontrerait les brigands les plus répugnants de tout l’hémisphère occidental”8. Ce qui devrait utilement attirer l’attention des africains.
L’Afrique bénéficie désormais de programmes de formation pour ses officiers dans les écoles militaires américaines. Le J-CET permet l’envoi d’équipes de 8 à 12 membres des forces spéciales américaines pour former soldats et officiers africains. L’ACRI définit les modalités d’un entraînement aux opérations humanitaires et au maintien de la paix ; il complète l’IMET et le J-CET, et renvoie au principe selon lequel les Africains doivent eux-mêmes trouver les réponses à leurs problèmes.
Ces programmes accompagnent une stratégie reposant sur la notion classique d’”Etats pivots” ; l’assistance militaire est en effet orientée prioritairement vers certains Etats, considérés comme susceptibles d’assurer la stabilité régionale.
C’est bien sûr, toujours, l’Afrique du Sud qui, en 1999 et 2000, a bénéficié de la moitié du seul budget IMET pour le continent. C’est aussi de plus en plus une véritable “coalition anti-soudanaise”, regroupant l’Ouganda, l’Ethiopie, l’Erythrée et le Rwanda, dans la logique de l’endiguement de l’islamisme ; mais cette stratégie a pour l’instant été couronnée d’un succès relatif en raison des tensions qui traversent cette coalition. Par ailleurs, d’autres Etats occupent une place prépondérante dans la politique américaine, tels le Kenya ou le Nigeria.
Géographiquement, trois régions émergent donc de cette politique de sécurisation :
Tout d’abord le nord-est (la Corne de l’Afrique) autour de la coalition anti-soudanaise et du Kenya ; ensuite, le sud, autour de l’Afrique du Sud, allié historique des Etats-Unis ; enfin, le golfe de Guinée.
L’installation à Djibouti, qui préfigure probablement le développement de nouvelles bases militaires américaines en Afrique9, s’inscrit dans le cadre spécifique de la guerre contre le terrorisme. En dehors de ce cas très particulier d’engagement, la stratégie américaine dessine les contours d’une politique de sous-traitance militaire, pour, après l’expérience somalienne, éviter toute implication directe des forces américaines dans les conflits internes du continent africain.
4.2. Développement, démocratie, sécurité, stabilité :
L’abondance des richesses naturelles de l’Afrique, le pétrole en particulier, suscite le repositionnement de la diplomatie américaine. La priorité est donc désormais le soutien à la démocratie et au développement économique, conçus comme étant articulés ; c’est la stratégie de l’”élargissement démocratique” chère à B. Clinton. Symboliquement, cette nouvelle posture se concrétise par le renouvellement du dialogue diplomatique et politique entre les Etats-Unis et l’Afrique. Elle se traduit surtout en 2000 par le vote de la loi TRADE AND DEVELOPMENT ACT (dite AGOA, AFRICAN GROWTH AND OPPORTUNITY ACT) qui facilite l’accès au marché américain pour certains produits (en l’occurrence, concrètement, le textile) d’Afrique et des Caraïbes. Mais cela n’est pas sans risque pour le continent africain dont la position dans la division internationale du travail se voit ainsi entérinée. En outre l’AGOA, instrument de la politique commerciale de Washington afin de contrecarrer la menace que représentent pour l’industrie textile américaine des pays tels que la Chine, l’Inde, l’Indonésie ou le Pakistan, apparaît comme un “marché de dupe” pour l’Afrique subsaharienne, peu assurée d’en tirer un avantage commercial.10
Dans le même ordre d’idée, en 2002, l’Administration Bush annonce la création de la MILLENIUM CHALLENGE CORPORATION. Cette institution, si elle devient effective, aura pour fonction de canaliser les aides au développement accordées à l’Afrique, augmentées à cette occasion. Les sommes permettront de financer les pays qui respecteront une liste de critères attestant de leur caractère démocratique et de leur politique de lutte contre la corruption (la “bonne gouvernance”) ; elles seront prioritairement dévolues au développement du potentiel local, d’une manière intégrée à l’économie mondiale et devraient donc bénéficier secondairement aux entreprises américaines. Cette diplomatie commerciale, engagée par B. Clinton et accentuée par G.W. Bush, privilégie donc la promotion du développement économique et de la démocratie. Parallèlement, les chefs d’Etats africains mettent en place le Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD) et son corollaire L’AFRICAN PEER REVIEW MECANISM (APRM). Ces dispositifs traduisent, pour les pays africains, la volonté d’attirer des capitaux étrangers. Pour les Etats-Unis et les autres partenaires du développement, ils favorisent la sécurisation des investissements sur le continent.
Mais l’approche américaine n’est pas dénuée d’intérêt stratégique puisqu’elle constitue aussi une appréhension plus globale de la sécurité, fondée sur la stabilité attendue de l’insertion – délicate – des sociétés africaines dans la sphère de l’économie marchande, dominée par les Etats-Unis. Cette approche repose aussi sur la double stratégie du SHAPING et de la CIVILIANIZATION:
Le SHAPING consiste à façonner l’environnement social et économique africain aux normes et standards américains par un ensemble d’opérations de médiatisation favorables à l’image de marque des Etats-Unis.
La CIVILIANIZATION repose sur le principe que les forces démocratiques dominent les forces militaires. Cette double stratégie est définie comme un préalable à la mise en place d’un processus de développement, commercial, dont l’économie américaine pourrait tirer parti.
Cependant, la propagation du sida (aujourd’hui EBOLA) fait aussi l’objet d’un intérêt particulier de la part de Washington à la fin de la décennie ; peut-être tardivement, comme le souligne W. Zartman : “l’Administration Clinton ne s’est réveillée à ce sujet qu’en 1999″12. Ainsi, non sans l’appui de la droite incarnée alors par Jesse Helms, Bill Clinton déclare l’épidémie “question de sécurité nationale” et engage des actions de surveillance, de recherche, de prévention et de soins en Afrique. Si les motivations humanitaires sont présentes (ce qui est un moyen de répondre au lobby afro-américain et de toucher la communauté noire), l’objectif est aussi de placer les Etats-Unis en situation dominante sur le marché du traitement de la maladie. Mais, là encore, les considérations sécuritaires, liées au risque de déstabilisation politique et économique régionale induit par les effets dévastateurs du sida, influencent la stratégie de Washington. Une douzaine de pays, dont le Zimbabwe et le Botswana par exemple où la situation est particulièrement dramatique, sont concernés par les GLOBAL AIDS PROGRAMS (GAP).
V. Les enjeux économiques et géopolitiques :
L’intérêt et le soutien apportés à certains pays s’expliquent par des considérations tout à fait classiques. Les facteurs stratégiques sont à prendre en considération ; ces pays sont situés dans les angles stratégiques du continent et/ou à proximité du monde islamique dans la Corne de l’Afrique. Mais, de plus en plus, les facteurs économiques jouent un rôle explicatif prépondérant ; en raison des richesses naturelles qui s’y trouvent, ces pays suscitent un intérêt croissant du gouvernement et des firmes américaines. Celles-ci convoitent en effet leurs ressources minières, plus particulièrement le pétrole, dans la perspective de réduire la dépendance énergétique des Etats-Unis à l’égard du Moyen Orient.
Cette expansion des entreprises américaines en Afrique accroît les rivalités commerciales avec la France.
Ainsi, les traditionnelles “zones d’influence” des alliés pendant la guerre froide sont-elles remises en question dans le nouvel environnement géopolitique mondial. La prééminence française dans la partie francophone est contestée au Gabon, au Cameroun et au Congo est en particulier mise à mal par les entreprises pétrolières américaines. Mais, inversement, les entreprises françaises accroissent leur présence au Nigeria, situé dans la sphère anglo-saxonne.
L’Afrique francophone est donc le théâtre d’un nouvel affrontement diplomatique, stratégique et surtout économique entre la France et les Etats-Unis. En fait, “tant que les Etats-Unis et la France avaient des intérêts fondamentalement différents en matière de politique étrangère – l’idéologie pour les Etats-Unis, la culture et l’économie pour la France –, l’Afrique francophone bénéficiait d’un régime de guerre froide complémentaire dans lequel les relations Etats-Unis/France tendaient à être équilibrées, coopératives et prévisibles”14. Cette situation consensuelle et stabilisée se dégrade au milieu de la décennie 1990, lorsque, pour Washington, la fin de la guerre froide réduit l’impératif idéologique au profit des objectifs économiques. Selon le principe “TRADE NOT AID”, l’Administration Clinton se lance alors dans la diplomatie commerciale et affirme par la voix de Warren Christopher que les “zones d’influence” n’ont plus lieu d’être.
VI. Priorité à la politique sécuritaire :
Dans ses récentes interventions le président Obama a rappelé l’impératif sécuritaire pour les Etats-Unis d’Amérique et leur volonté de le faire valoir en toute circonstance quelques soit les lieux où il existe une menace potentielle ou réelle contre les intérêts et la sécurité des USA.
Aux États-Unis, le « UNITED STATES AFRICA COMMAND (AFRICOM) » est le commandement militaire qui exécute une partie de la politique de sécurité vers l’Afrique. Parmi les missions qui sont assignées à cette structure et qui sont des objectifs militaires des USA ont peu épinglé :
Décourager ou empêcher AL-QAÏDA (aujourd’hui l’Etat islamique en Irak et au Lavant) et d’autres organisations extrémistes violents opérant en Afrique (en collaborant avec des partenaires militaires), les priver d’asile, et de perturber leurs activités de déstabilisation. Dissuader et combattre les menaces transnationales Assurer l’accès aux ressources africaines pour les États-Unis
Prévention de conflits futurs en travaillant avec les militaires africains et les partenaires régionaux pour répondre aux préoccupations de sécurité et à accroître la stabilité sur le continent. Les Etats-Unis se sont préparés, dans le cadre d’une approche globale du gouvernement, pour aider à protéger les Africains des atrocités de masse. On le remarque notamment à travers l’engagement du Président Obama à combattre l’épidémie d’Ebola et autre fléaux qui menace l’Afrique. La façon la plus efficace, selon les Etats-Unis, est un engagement soutenu avec les militaires africains. Renforcer les capacités de défense des Etats africains et les partenaires clés régionaux.
Soutient humanitaire d’urgence : en fournissant une assistance militaire, lorsqu’elle est dirigée, en réponse aux crises humaines et naturelles.
Protéger les intérêts de sécurité des Etats-Unis. Pour assurer la sécurité des Américains contre les menaces transnationales émergentes de l’Afrique; et en renforçant les capacités de défense des Etats africains et augmenter la stabilité sur le continent. AFRICOM protège et défend les intérêts de sécurité nationale des États-Unis :
En renforçant les capacités de défense des Etats africains et les organisations régionales et,
Mène des opérations militaires, afin de dissuader et de vaincre les menaces transnationales fournir un environnement sûr et propice à la bonne gouvernance et le développement. La vision du président Obama sur politique des Etats-Unis envers l’Afrique Quatre domaines:
Renforcer les institutions démocratiques Promouvoir la croissance économique, le commerce et investissement, les opportunités et le développement.
Promouvoir la paix et la sécurité / AFRICOM et d’autres intervenants se concentrent sur cette condition Intention de la politique :
Afin de protéger le territoire américain, les citoyens américains à l’étranger, et les intérêts des USA contre les menaces transnationales issues de l’Afrique.
À travers un engagement soutenu, permettre aux partenaires africains des USA à créer un environnement de sécurité qui favorise la stabilité, une meilleure gouvernance, et le développement continu.
Tout mettre en œuvre pour être prêts à l’emporter sur toute personne ou organisation qui constitue une menace pour les Etats-Unis, leurs intérêts nationaux, ou ceux de leurs alliés et partenaires.
De manière synthétique comment fonctionne US AFRICA COMMAND ?
Deux principes directeurs:
Une Afrique sûre, sécurisée et stable est dans notre intérêt national.
Sur le long terme, il faut que les Africains soient en mesure de relever les défis de sécurité en Afrique et que l’AFRICOM US avances plus efficacement les intérêts de sécurité grâce à l’engagement de la sécurité axée avec les partenaires africains des Etats-Unis. Solutions africaines aux défis africains.
VII. Quelques actions de la politique africaine des USA (de 2001 à 2010)
Depuis 2001, les États-Unis ont augmenté dans des proportions spectaculaires leur engagement en faveur du développement de l’Afrique, et transformé la manière dont ils concrétisent cet engagement. Trop de pays continuent de suivre soit la stratégie empreinte de paternalisme qui traite l’aide à l’Afrique comme une œuvre de charité, soit le modèle de l’exploitation qui vise à acquérir les ressources de ce continent. Les États-Unis rejettent ces deux options. Ils considèrent les dirigeants africains comme des partenaires à part entière, tout en leur demandant d’établir des objectifs précis et d’obtenir des résultats mesurables. Ensemble, les États africains et les États-Unis œuvrent à inaugurer une nouvelle approche en matière de développement.
L’aide totale des États-Unis à l’Afrique devrait atteindre 8,7 milliards de dollars d’ici à 2010, soit le double de son montant de 2004. En outre, l’Initiative présidentielle de lutte contre le paludisme (PMI), lancée en 2005, est venue s’ajouter aux programmes de santé engagés dans le cadre du PEPFAR (Plan présidentiel d’aide d’urgence à la lutte contre le sida). Elle aurait déjà aidé 25 millions d’Africains à combattre le paludisme.
La création de cinq nouveaux fonds d’investissement coiffés par la Société de promotion des investissements privés à l’étranger (OPIC). Ces fonds vont mobiliser quelque 875 millions de dollars en capitaux d’investissement destinés à l’Afrique. Ils viennent s’ajouter aux 750 millions de dollars en capitaux d’investissement annoncés par le gouvernement Bush en
Novembre dernier au titre des Fonds de l’OPIC, ce qui porte le total des apports de l’OPIC à plus de 1,6 milliard de dollars.
La signature, en Tanzanie, par le Président BUSH du projet le plus important à ce jour de l’histoire du Compte du millénaire: un accord de 698 millions de dollars avec la Tanzanie. Les programmes qui en découleront devraient profiter à 388 millions de Tanzaniens.
Pendant son séjour au Rwanda, M. Bush a signé un traité d’investissement bilatéral avec ce pays, le premier traité de ce genre conclu avec un État subsaharien depuis une dizaine d’années. Ce traité permettra de stimuler les investissements en apportant des garanties juridiques aux investisseurs tant américains que rwandais et de concrétiser l’engagement des deux pays en faveur d’une politique libérale en matière d’investissement et de commerce extérieur.
Le partenariat américano-africain a pour finalité de permettre aux Africains eux-mêmes de vaincre la pauvreté grâce à une croissance économique largement autonome.
Sous la direction du président Bush, l’aide des États-Unis à l’Afrique a connu une envolée sans parallèle dans l’histoire. Durant son premier mandat, les États-Unis ont plus que doublé leur aide au développement à l’Afrique, dans le cadre d’une expansion générale sans précédent depuis le plan Marshall de l’après Deuxième Guerre mondiale en Europe. Le président Bush s’est engagé à promouvoir encore le doublement de l’aide d’ici à 2010 par rapport à son niveau de 2004, pour la porter à 8,7 milliards de dollars.
Le président Bush a scellé l’accord de la communauté Internationale en faveur de l’Initiative sur la réduction de la dette multilatérale. Cette initiative apporte un allégement de 100 % de la dette due aux principales institutions financières internationales par les pays les plus pauvres et les plus lourdement endettés du monde. Elle s’est traduite à ce jour par une réduction de 42 milliards de dollars de cette dette, dont 34 milliards en faveur de 19 États d’Afrique. On escompte qu’elle permettra en fin de compte à 33 États africains de bénéficier de l’annulation totale de cette dette. Les États-Unis ont en outre obtenu auprès des institutions financières internationales des réformes visant à prévenir le retour d’un endettement insoutenable.
Le président Bush a lancé le Compte du millénaire en tant que modèle nouveau visant à soutenir les gouvernements qui s’engagent à gouverner avec justice, à investir dans leur société et à encourager la liberté économique. À ce jour, la Société du compte du millénaire (MCC) a conclu sept accords avec des États d’Afrique, totalisant 2,4 milliards de dollars et visant à lutter contre la pauvreté grâce à la stimulation de la croissance économique.
Le président s’est associé au Congrès des États-Unis pour proroger la loi sur la croissance et les possibilités économiques en Afrique (AGOA). Grâce en partie à cette loi, plus de 98 % des exportations africaines à destination des États-Unis ont été admises en franchise de droits de douane. En 2007, les exportations africaines aux États-Unis dans le cadre de l’AGOA ont dépassé 50 milliards de dollars, soit plus de six fois leur montant de 2001, qui était la première année entière d’application de cette loi. Pendant la même période, les exportations américaines à destination de l’Afrique ont doublé, atteignant plus de 14 milliards de dollars.
En mai 2007, le président Bush a annoncé l’Initiative en faveur du secteur financier africain. Avec l’annonce faite aujourd’hui, cette initiative va créer sept nouveaux fonds d’investissement qui mobiliseront plus de 1,6 milliard de dollars avec l’appui de l’OPIC. Cette initiative va renforcer les marchés financiers, attirer des investissements africains et étrangers et contribuer à la création d’emplois et à la croissance économique.
En 2006, le président a annoncé l’Initiative en faveur de la compétitivité de l’Afrique dans le monde (AGCI), qui affectera 200 millions de dollars en cinq ans à l’appui des échanges commerciaux et des investissements en Afrique. Quatre centres de compétitivité mondiale seront les premiers responsables de la mise en œuvre de l’AGCI : ils sont situés au Ghana et au Sénégal pour l’Afrique de l’Ouest, au Botswana pour l’Afrique australe et au Kenya pour l’Afrique de l’Est et l’Afrique centrale.
Au cours des sept dernières années, les États-Unis ont affecté 1, 6 milliard de dollars au renforcement de la capacité africaine en matière de commerce extérieur, dont 505 millions de dollars pour la seule année 2007. Cette aide vise à permettre aux pouvoirs publics africains de réduire les obstacles au commerce et à assurer aux entreprises, aux travailleurs et aux agriculteurs africains un accès plus large au commerce mondial.
Les États-Unis s’associent à l’Afrique en vue de fournir aux peuples eux-mêmes les moyens d’alléger la faim, d’améliorer l’enseignement et de lutter contre les maladies
Les États-Unis sont fiers d’être le premier donateur mondial d’aide alimentaire. Leur aide alimentaire humanitaire a dépassé 1,7 milliard de dollars durant l’année budgétaire 2007, et elle a profité à environ 23 millions de personnes dans une trentaine de pays.
En 2006, première année d’un projet quinquennal, les États-Unis ont affecté 195 millions de dollars au Programme de développement général de l’agriculture africaine mis en œuvre par l’Union africaine.
Pour fournir à l’Afrique les moyens de nourrir sa population, le président Bush a demandé au Congrès d’appuyer sa proposition visant à réserver une part de l’aide alimentaire des États-Unis à l’achat direct de vivres aux agriculteurs africains, au lieu de livrer cette aide alimentaire à partir du monde développé.
En 2002, le président Bush a lancé l’Initiative en faveur de l’éducation en Afrique (AEI) qui prévoit un engagement de 600 millions de dollars sur huit ans en vue d’améliorer l’accès des Africains à une éducation fondamentale de qualité. D’ici à 2010, l’AEI aura distribué plus de 15 millions de manuels scolaires, formé près d’un million d’enseignants et accordé 550.000 bourses à des filles.
En 2007, le président a également annoncé un programme élargi d’aide à l’éducation en faveur des enfants les plus pauvres du monde, qu’il a doté de 525 millions de dollars sur cinq ans. Ce programme vise à assurer à plus de quatre millions d’enfants l’accès à un enseignement de base de bonne qualité dans six pays cibles, dont quatre sont situés en Afrique : l’Éthiopie, le Ghana, le Libéria et le Mali.
En 2003, le président Bush a lancé le Plan d’aide d’urgence à la lutte contre le sida (PEPFAR), doté de 15 milliards de dollars sur cinq ans. Le PEPFAR est la plus importante initiative en matière de santé internationale jamais engagée par un seul pays pour faire face à une seule maladie. Grâce à ce programme, les États-Unis se sont associés à des collectivités et à des organisations locales africaines, notamment des associations confessionnelles et de proximité, à l’appui du traitement et de la prise en charge des sidéens et des activités de prévention du sida.
Aujourd’hui, le PEPFAR assure un traitement antirétroviral à plus de 1,3 million de personnes en Afrique subsaharienne, contre seulement 50.000 lors du premier voyage de M. Bush en Afrique en 2003.
Le 30 mai 2007, le président Bush a fait part de son intention de doubler cet engagement initial pour le faire passer à 30 milliards de dollars au cours des cinq prochaines années.
En 2005, le président a lancé l’Initiative de lutte contre le paludisme (PMI), qui affecte 1,2 milliard de dollars étalés sur cinq ans en vue de réduire de 50 % le nombre de décès dus au paludisme dans quinze pays africains. Il a demandé au secteur privé de se joindre à cette initiative qui, selon les estimations, a déjà aidé quelque 25 millions de personnes en Afrique subsaharienne.
Les États-Unis sont le premier donateur mondial au Fonds mondial de lutte contre le sida, le paludisme et la tuberculose, auquel ils ont annoncé un engagement de plus de 3,5 milliards de dollars et déjà contribué à hauteur de plus de 2,5 milliards de dollars depuis 2001. Les États-Unis s’associent aux dirigeants africains pour procurer à l’Afrique les moyens de mettre fin aux conflits, de renforcer la démocratie et de promouvoir la paix
Les partenariats engagés par le président Bush avec les pays alliés, les dirigeants régionaux et les organisations régionales ont contribué à la cessation des guerres au Libéria, en Sierra Leone, au Soudan (conflit Nord-Sud), en République démocratique du Congo (RDC), en Angola et au Burundi.
Les États-Unis continuent de collaborer étroitement avec leurs partenaires locaux en vue de régler les autres conflits en Afrique:
Le Darfour: au Darfour, les États-Unis continueront de livrer de l’aide humanitaire, d’appliquer les sanctions adoptées contre des dirigeants soudanais, des chefs rebelles et d’autres fomenteurs de violence, et ils continueront d’appeler la tuerie au Darfour par son nom : c’est un génocide.
Le Congo oriental: dans cette région, nous avons contribué à la conclusion d’accords récents avec les dirigeants sur le terrain en vue de démobiliser tous les groupes armés restants. Nous sommes prêts à aider toutes les parties à appliquer ces accords.
Depuis 2005, les États-Unis ont formé plus de 39.000 soldats africains de maintien de la paix affectés à 20 pays. Les États-Unis ont formé plus de 80 % des casques bleus africains qui sont actuellement affectés à des missions de l’Union africaine et de l’ONU tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de l’Afrique. Les États-Unis s’associent à l’Union africaine et à ses États membres aux fins de la constitution d’une Force africaine de déploiement rapide.
Les États-Unis sont attachés à la promotion de la démocratie et des droits de l’homme ainsi qu’à l’aide aux réfugiés en Afrique. Rien qu’au cours des quatre dernières années, on a compté plus de 50 élections démocratiques en Afrique, et la population de plus des deux tiers des États subsahariens bénéficient aujourd’hui des libertés publiques qu’apporte la démocratie. Le président Bush continue d’appuyer la transition démocratique dans plusieurs pays d’Afrique, tels le Libéria et la Mauritanie, et de renforcer les institutions démocratiques dans des États qui sortent de conflits, notamment la RDC et le Burundi. En outre, les États-Unis aident les organisations de la société civile à travers l’Afrique à lutter contre la violence contre les femmes, la traite des personnes et d’autres violations des droits de l’homme. Pendant l’année budgétaire 2007, les États-Unis ont affecté près de 175 millions de dollars à des programmes visant à promouvoir une gestion juste et démocratique des affaires publiques en Afrique.
Les États-Unis sont le premier pays donateur du monde au Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), dont plus de 40 % des fonds sont allés à l’Afrique en 2007.
VIII. Conclusion:
Cette petite réflexion avait pour objectif d’apporter un éclairage sur la politique africaine des Etats-Unis pour contribuer à renforcer la compréhension de nos décideurs (tout au moins de ceux qui me lisent) sur les choix stratégiques qu’ils sont amenés à opérer dans la définition de nos relations avec cette superpuissance mondiale. Comme j’ai eu à le souligner au début de mes propos, cette analyse est forcément incomplète et insuffisante du fait qu’elle a été réalisée avec les quelques informations que j’ai puisées au gré de mes recherches et de la documentation auquel j’ai pu avoir accès. Comme chacun sait, plusieurs paramètres apparents ou occultes, interviennent dans les relations entre les Etats, paramètres réels ou fictifs, dont les contours évoluent en fonction des personnes et des époques. Ce dont je puis être sûr, c’est de la grande capacité de nuisance que possèdent les Etats-Unis d’Amérique pour ceux qui se mettent en travers de leur chemin. Au moins, pour cette raison, cette réflexion aura eu son utilité.
Joseph Marie Kindundu