Chiffrée à près de 50.000 milliards de francs congolais (environ 18 milliards USD), la loi de finances pour 2025, présentée par la Première ministre Judith Suminwa Tuluka, marque un tournant dans la stratégie de développement de la République démocratique du Congo. En hausse de 18,2% pour les investissements par rapport à 2024, ce budget s’aligne sur la vision présidentielle visant à renforcer les infrastructures, moderniser les services publics, et stimuler la croissance. Toutefois, il suscite des débats au sein de l’Assemblée nationale, notamment sur la répartition régionale des ressources, les défis macroéconomiques et la transparence financière.
Chiffré à 49.846,8 milliards de francs congolais, soit environ 18 milliards USD, le projet de loi de finances pour l’exercice 2025, présenté le jeudi 31 octobre à l’Assemblée nationale par la Première ministre Judith Suminwa Tuluka, reflète une ambition renouvelée pour le développement de la République démocratique du Congo. Cet effort budgétaire est aligné sur la vision présidentielle visant à renforcer les infrastructures, améliorer les services publics, et stimuler la croissance économique, en réponse aux défis actuels auxquels fait face le pays.
Ce projet de loi s’inscrit dans une dynamique de modernisation et d’investissement, avec une augmentation de 18,2% des crédits d’investissement par rapport à 2024, reflétant la priorité donnée aux secteurs stratégiques pour le développement socio-économique.
Parmi les secteurs bénéficiaires, on observe une hausse de 25,2% des crédits alloués à la sécurité, un choix qui souligne la volonté de renforcer les forces armées et de sécurité pour mieux répondre aux enjeux de stabilité. Le secteur de l’agriculture, de la pêche et de l’élevage bénéficie également d’un accroissement significatif de 16,4%, avec des crédits passant de 3.284,1 milliards de FC en 2024 à 3.824 milliards de FC en 2025, témoignant de l’importance accordée à la sécurité alimentaire et au développement durable des ressources naturelles.
Le budget alloué au développement rural, quant à lui, augmente de 13,7%, visant à soutenir les projets d’infrastructure et les initiatives socio-économiques dans les zones rurales, souvent confrontées à des difficultés d’accès aux services de base et aux infrastructures. La poursuite de grands projets tels que le Programme de Développement Local des 145 territoires (PDL-145) et la construction du port en eaux profondes de Banana illustrent la détermination à impulser le développement des territoires reculés et à renforcer la connectivité économique du pays. La modernisation de la route nationale RN2 entre Mbujimayi et Bukavu, essentielle pour le commerce interprovincial, ainsi que les travaux d’extension et d’équipement des aéroports de Mbuji-Mayi, Kavumu, Kolwezi, et Kalemie, témoignent également de la volonté d’améliorer la mobilité et le transport aérien en RDC.
Au niveau des services sociaux, le budget 2025 prévoit de maintenir la gratuité de l’enseignement primaire et de soutenir la couverture santé universelle, deux politiques essentielles pour garantir l’accès aux services de base à l’ensemble de la population. Des mesures sont également prises pour continuer la mise à la retraite progressive des agents de carrière dans l’administration publique, une réforme accompagnée de changements structurels visant à moderniser les services publics et à améliorer leur efficacité.
Cependant, cette proposition budgétaire suscite des préoccupations parmi les élus nationaux. Ces derniers ont notamment souligné les déséquilibres apparents dans la répartition des investissements entre différentes régions, appelant à une approche plus équitable et intégrant également de nouveaux secteurs tels que l’intelligence artificielle pour renforcer l’efficacité des services de sécurité.
D’autres préoccupations majeures concernent la soutenabilité du cadre macroéconomique, qui reste fragile, ainsi que les difficultés à atteindre les objectifs de maîtrise de l’inflation observés ces cinq dernières années. Le rapport de reddition des comptes 2023 a révélé des anomalies dans la gestion des dépenses publiques, indiquant que plus de 50% des dépenses ont été effectuées en dehors de la chaîne officielle, ce qui soulève des questions sur la transparence et la gestion financière.
La diversification de l’économie, autre enjeu stratégique, a également été longuement débattue. Alors que la RDC cherche à réduire sa dépendance aux ressources minières, les élus exhortent le gouvernement à explorer davantage les autres secteurs productifs pour assurer une croissance économique durable et inclusive.
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