Les États généraux de la Justice soulèvent l’urgence d’une profonde réforme pour un système judiciaire crédible et indépendant en République démocratique du Congo. Réunis sous l’égide du ministère de la Justice et du Conseil supérieur de la magistrature (CSM), les plus hauts responsables du secteur examinent les défis pressants du CSM, dont l’assainissement de ses rangs. Le procureur général près la Cour constitutionnelle, Jean-Paul Mukolo, appelle à une transformation où seuls les magistrats de carrière siégeraient au sein du Conseil.
Les États généraux de la Justice, tenus à Kinshasa, s’inscrivent dans un contexte de réformes attendues et nécessaires pour un système judiciaire en quête de crédibilité en République démocratique du Congo. Ces assises, qui rassemblent les plus hauts responsables du secteur, mettent en lumière les défis de taille auxquels est confronté le Conseil supérieur de la magistrature (CSM).
Lors de son intervention, le procureur général près la Cour constitutionnelle, Jean-Paul Mukolo, a souligné la nécessité pour le CSM d’extirper de son corps, les “magistrats véreux”, martelant qu'”il est d’avis que seuls les magistrats de carrière devraient composer le Conseil supérieur de la magistrature”. Cette réforme, selon Mukolo, est cruciale pour renforcer l’indépendance judiciaire et éloigner l’appareil judiciaire des influences politiques.
Pour rappel, l’indépendance de la justice, problème persistant en RDC, a été souligné dès l’ouverture des États généraux par le président Félix Tshisekedi. Dans un discours incisif, il a formulé un appel historique pour une transformation radicale de la justice, fondée sur l’intégrité et la lutte contre la corruption, afin de restaurer la crédibilité du système et de garantir un véritable État de droit. Cette vision se veut un tournant pour le pays, visant à créer un environnement où la justice, équitable et transparente, sera le socle du développement et de la paix sociale.
Pour sa part, Dieudonné Kamuleta, président de la Cour constitutionnelle et du CSM, a souligné que ces assises constituent une occasion cruciale de diagnostiquer, sans complaisance, les failles du système judiciaire et de poser les bases d’un avenir fondé sur l’équité. et la dignité humaine. Le thème des assises, « Pourquoi la justice congolaise est-elle malade ? Quelle thérapie pour guérir ? », traduit la volonté des autorités d’ouvrir un dialogue franc et constructif sur les maux qui gangrènent le secteur.
Orchestrés par le ministère de la Justice et le CSM, ces États généraux marquent une étape décisive pour le renouveau du secteur judiciaire en RDC.
L’enjeu principal est de redonner à l’appareil judiciaire sa force morale et son indépendance, en chassant la corruption et en réformant en profondeur le CSM. L’implication des magistrats de carrière, comme le préconise Mukolo, devrait permettre au CSM de devenir un pilier de l’intégrité et de la justice, en ligne avec les aspirations exprimées par le Président Tshisekedi pour un État où le droit est souverain.
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