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26 janvier, 2025 - 10:51:52
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RDC : Le CSAC suspend Al Jazeera pour 90 jours après la diffusion d’une interview controversée avec le leader du M23

Le Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication (CSAC), organe de régulation des médias en République démocratique du Congo, a annoncé, lundi 13 janvier, la suspension à titre conservatoire de la chaîne Al Jazeera sur l’ensemble du territoire national pour une durée de 90 jours. Cette décision, relayée dans un communiqué signé par le vice-président Bruno Mbolison et le rapporteur Oscar Kabamba, est motivée par des griefs graves retenus contre cette chaîne. En effet, la chaîne Al Jazeera a diffusé, le 1er janvier 2025, une interview réalisée par Mme Bojana Coulibaly, militante supposée proche du Rwanda, avec Bertrand Bisimwa, leader du mouvement terroriste M23. Selon le CSAC, le contenu de cette interview porte atteinte à l’ordre public, à la sûreté et à la sécurité nationale. Pour le CSAC, « ledit entretien, non contradictoire et livré au leader du mouvement terroriste M23 sans recoupement des sources, est une campagne subversive menée délibérément dans le but déstabiliser les institutions de la République, en violation des textes légaux réglementant la communication en RDC. Une telle attitude frise non seulement l’apologie de la guerre, mais incite également à la rébellion contre l’autorité publique. »

Le Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication (CSAC), l’organe chargé de réguler les médias en République Démocratique du Congo (RDC), a pris une décision marquante ce lundi 13 janvier 2025 : la suspension, à titre conservatoire, de la chaîne Al Jazeera sur tout le territoire national pour une durée de 90 jours. Cette annonce, relayée dans un communiqué signé par Bruno Mbolison, vice-président du CSAC, et Oscar Kabamba, rapporteur de l’instance, survient après une série de chagrins graves composés contre la chaîne qatarienne.

Le communiqué du CSAC impose aux directeurs généraux des sociétés de télédistribution exploitées en RDC de respecter strictement cette décision. Par ailleurs, le document invite également le procureur général près le Conseil d’État et le directeur général de la RENATELSAT (Réseau national de télédistribution par satellite) à veiller à l’application effective de cette suspension. Le communiqué précise que cette décision entre en vigueur immédiatement à compter de sa signature.

L’origine de cette suspension réside dans la diffusion d’une interview, le 1er janvier 2025, menée par Mme Bojana Coulibaly, militante présumée proche des autorités rwandaises, avec Bertrand Bisimwa, chef du groupe armé M23, qui opère dans l’est du paie. Le CSAC a déclaré le contenu de cette interview, considérée comme une attaque directe contre l’ordre public et la sécurité nationale de la RDC.

Une interview controversée

Dans son communiqué, le CSAC a exprimé sa préoccupation face à l’absence de contradiction dans l’entretien entre Mme Coulibaly et M. Bisimwa, un leader du mouvement M23 qualifié de terroriste par les autorités congolaises. La chaîne a, selon l’organe de régulation, a diffusé un contenu qui, selon eux, incite à la subversion et à la déstabilisation des institutions de la République.

Pour le CSAC, cette interview a été menée sans recoupement des sources, ce qui constitue une grave violation des principes déontologiques du journalisme.

Le CSAC a également souligné que cet entretien, loin d’être un simple échange d’idées, relève d’une campagne délibérée visant à remettre en cause l’autorité de l’État congolais. L’organe de régulation a souligné que ce genre de diffusion encourage non seulement l’apologie de la guerre, mais incite également à la rébellion contre l’autorité publique, ce qui est strictement interdite par la loi congolaise.

Le contexte politique et sécuritaire

La RDC est actuellement confrontée à une situation sécuritaire complexe, notamment dans l’est du pays, où les affrontements entre les forces armées congolaises (FARDC) et les terroristes du M23, sont récurrents. Le M23 est un mouvement terroriste qui a repris les armes en 2012 après un accord de paix avorté, est soutenu par le Rwanda.

Dans ce contexte tendu, la RDC est particulièrement vigilante face à toute forme de communication qui pourrait être perçue comme un soutien ou une légitimation des mouvements terroristes, notamment le M23. Le gouvernement congolais a d’ailleurs multiplié les initiatives diplomatiques pour attirer l’attention de la communauté internationale sur les ingérences extérieures et sur la nécessité de protéger la souveraineté du pays.

La suspension de la chaîne Al Jazeera a donc été perçue par le CSAC comme une mesure nécessaire pour protéger l’intégrité du pays et de ses institutions. En vertu de la loi congolaise qui régit les médias et la communication, toute diffusion susceptible de mettre en péril la sécurité nationale, la paix sociale, ou l’ordre public est passible des sanctions.

Ainsi pour le CSAC, bien que la liberté de la presse soit un droit fondamental, elle ne doit pas être utilisée pour porter atteinte à la sécurité nationale ou inciter à des actes de violence et de rébellion. La décision de suspendre Al Jazeera pour 90 jours s’inscrit dans ce cadre, visant à rappeler l’importance de respecter les normes et les lois du pays en matière de communication.

Pour rappel, avant cette décision, le gouvernement de la RDC avait retiré “toutes les autorisations de reportage” accordées aux journalistes d’Al Jazeera dans le pays.

Infos27

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