En raison d’un vice de forme et d’une incompétence matérielle, le ministre du Travail et de l’Emploi, Ephraim Akwakwa, a été instruit par la Première ministre, Judith Suminwa, de rapporter son arrêté portant sur l’ajustement du Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti (SMIG) en République démocratique du Congo (RDC). Cet arrêté, qui révisait le SMIG à 14 500 francs congolais, devait entrer en vigueur le 1er février 2025.
Selon la cheffe du gouvernement, l’arrêté pris par le ministre du Travail et de l’Emploi n’a pas respecté l’ensemble des procédures légales requises. Dans une correspondance datée du 10 janvier 2024, Judith Suminwa souligne que cette décision souffre d’un « vice de forme et d’une incompétence matérielle de son auteur » et ordonne son retrait.
Dans l’arrêté ministériel n°012/CAB/MINET/EAN/JDO/937/12/2024 du 31 décembre 2024, Ephraim Akwakwa avait annoncé la revalorisation du SMIG à 14 500 FC, une première en six ans, puisque celui-ci était fixé à 7 075 FC depuis 2018. Lors de son intervention sur le Journal Télévisé de la Radiotélévision Nationale Congolaise (RTNC) le 2 janvier 2025, le ministre avait présenté cette augmentation comme un « cadeau » du Président Félix Tshisekedi à la population, en particulier aux travailleurs.
Cependant, cette initiative a suscité une levée de boucliers parmi les syndicats du secteur privé. Ces derniers, dans une déclaration diffusée le 3 janvier sur Radio Top Congo FM, ont d’énoncé l’irrégularité de l’arrêté, rappelant que le SMIG ne peut être fixé que par décret du Premier ministre après avis du Conseil national du travail, conformément aux dispositions du Code du travail.
Face à cette polémique, Judith Suminwa a insisté sur l’importance de respecter les procédures légales tout en prenant en compte la situation socio-économique. Elle a ainsi demandé au ministre du Travail de lui fournir, dans les plus brefs délais, les éléments nécessaires à l’élaboration d’un décret ministériel incluant toutes les parties impliquées, notamment le Conseil national du travail.
« Compte tenu de la pertinence de cette problématique, qui s’inscrit dans la vision du Président de la République et dans le Programme d’action du Gouvernement, en particulier le Pilier I portant sur la protection du pouvoir d’achat des Congolais, je vous invitez à engager un processus participatif avec l’ensemble des acteurs concernés pour aboutir à une décision conforme aux règles en vigueur », a-t-elle précisé.
Enfin, la Première ministre a exhorté le ministre du Travail et de l’Emploi à « prendre toutes les mesures nécessaires pour préserver la paix sociale dans ce secteur sensible de la vie nationale ».
Cette intervention intervient alors que le SMIG ajusté devait théoriquement entrer en vigueur le 1er 2025, avec un délai d’un mois accordé aux employeurs pour se conformer à la nouvelle réglementation, comme l’avait annoncé le ministre Ephraim Akwakwa lors d’une précédente entretien.
CK