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26 janvier, 2025 - 09:27:57
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Davos 2025 : La RDC prend les devants avec un projet de réserve forestière géante

Très attendu pour ses annonces majeures face aux défis économiques et climatiques, le président de la République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi, a tenu ses promesses. Lors de son intervention, à la deuxième journée du Forum économique mondial de Davos, en Suisse, le président Félix Tshesikedi a annoncé la création de la plus grande réserve forestière tropicale protégée au monde. Le Corridor vert Kivu-Kinshasa, également connu sous le nom de Réserve du fleuve Congo, sauvegardera l’avenir du bassin du Congo, le plus grand puits de carbone des forêts tropicales du monde, et exploitera durablement les ressources du fleuve Congo pour soutenir un développement économique propre à travers un réseau de zones protégées. En réponse à la crise climatique croissante et à la déforestation massive qui touche les grandes forêts du monde, le Corridor s’étendra d’est en ouest de la RDC, s’étendant sur 550 000 kilomètres carrés, dont 285 000 km² de forêt primaire, dont 60 000 km² de tourbières intactes.

La 55ᵉ réunion annuelle du Forum économique mondial (WEF 2025) s’est officiellement ouverte mardi 21 janvier à Davos, en Suisse, sous le thème évocateur « La collaboration à l’ère intelligente ». Cet événement de renom rassemble cette année plus de 130 gouvernements responsables, dont 60 chefs d’État et de gouvernement, qui se succèdent à la tribune pour proposer des solutions aux défis mondiaux.

Parmi les personnalités influentes présentes à cette grande messe économique figure le président de la République démocratique du Congo (RDC), Félix Tshisekedi, dont l’allocution, mercredi 22 janvier, a positionné son pays comme un “pays-solution” face aux enjeux climatiques.

En effet, le chef de l’État congolais a dévoilé un ambitieux projet structurant axé sur la lutte contre le changement climatique, la préservation de la biodiversité et le développement économique inclusif. Il s’agit de l’aménagement de la plus grande réserve forestière mondiale, en guise de réponse à sa vision de constituer le “pays-solution” aux défis de changement climatique.

“Au moment de la Cop 26, en 2021, j’avais défendu que la RDC pouvait être un pays solution, une nation dotée non seulement d’une richesse exceptionnelle en ressources naturelles, mais aussi, une capacité unique à relever les defis climatiques grâce à des pratiques innovantes et durables”, a déclaré Félix Tshisekedi. “Aujourd’hui, je suis fier de partager avec vous une réponse concrète à cette vision, le lancement de la plus grande réserve forestière tropicale du monde. Cette initiative historique sans équivalent, transformera notre paysage naturel”, a ajouté le Chef de l’État congolais.

Le Corridor vert Kivu-Kinshasa, également connu sous le nom de Réserve du fleuve
Congo, sauvegardera l’avenir du bassin du Congo, le plus grand puits de carbone
des forêts tropicales du monde, et exploitera durablement les ressources du fleuve Congo pour soutenir un développement économique propre à travers un réseau de zones protégées.

En réponse à la crise climatique croissante et à la déforestation massive qui touche les grandes forêts du monde, le Corridor s’étendra d’est en ouest de la RDC,
s’étendant sur 550 000 kilomètres carrés, dont 285 000 km² de forêt primaire,
dont 60 000 km² de tourbières intactes.

L’Est de la RDC est en proie à I’instabilité et à la violence depuis trois décennies. Parallèlement à la préservation des forêts du bassin du Congo, le Corricor vise à
stimuler la croissance économique afin de réduire la violence et d’unir l’est et
I’ouest de la RDC. Il vise à transférer chaque année un million de tonnes de
nourriture des Kivus vers Kinshasa, la plus grande ville d’Afrique, et sera alimenté
par une énergie renouvelable issue du potentiel hydroélectrique du fleuve Congo,
sur le modèle de l’Alliance des Virunga : un projet public pionnier, partenariat
privé qui est devenu la plus grande source d’énergie propre dans I’est du Congo et
a créé plus de 21 000 emplois au cours des cing dernières années, dont 11 % ont
été occupés par d’anciens membres de milices armées.

Félix Tshesekidi, président de la RDC, a déclaré : “La déforestation du bassin du Congo met en danger I’humanité toute entière. La préservation du bassin garantira que les objectifs de I’Accord de Paris restent en contact, tout en jetant les bases d’un nouvel avenir pour le peuple congolais, caractérisé par |unité, la stabilité et la prospérité.”

Pour rappel, la République démocratique du Congo (RDC) abrite environ 70 % des forêts du bassin du Congo, constituant ainsi l’un des plus vastes poumons verts de la planète. Ses massifs forestiers, en grande partie préservés, offrent une capacité exceptionnelle de séquestration des émissions polluantes passées et actuelles à l’échelle mondiale.

Outre sa richesse forestière, la RDC se distingue par son vaste réseau hydraulique. Le fleuve Congo, accompagné de ses nombreux affluents, représente à lui seul 10 % des réserves mondiales d’eau douce et 50 % de celles de l’Afrique. Par ailleurs, son débit impressionnant ouvre des perspectives considérables pour le développement de l’hydroélectricité, un pilier essentiel pour une transition énergétique durable.

Enfin, la RDC se positionne comme un acteur clé dans l’économie écologique grâce à ses minéraux stratégiques. Le cobalt, le lithium et le coltan, indispensables aux technologies vertes, confèrent au pays un rôle central dans la transition énergétique mondiale.

Une ouverture sous le signe de la stabilité

Dans son discours inaugural, la présidente de la Confédération suisse, Karin Keller-Sutter, a souligné l’importance de renforcer les valeurs démocratiques et libérales en ces « temps turbulents », affirmant que seuls des États dotés d’institutions solides parviennent à réaliser leur plein potentiel.
« Quand les certitudes disparaissent, il faut créer de la responsabilité et de la confiance », a-t-elle déclaré, insistant sur l’importance de l’assainissement des finances publiques comme gage de souveraineté. Selon elle, la crédibilité d’un État repose sur sa capacité à assurer les tâches essentielles, notamment en matière de sécurité, pour contrer les tendances populistes.

Le président du Forum, Borge Brende , a pour sa part qualifiée 2025 de « moment charnière » , à l’instar de 1918, 1945 ou 1989, marquant l’entrée dans un nouvel ordre mondial. Klaus Schwaab , fondateur du WEF, a mis en avant l’accélération exponentielle des changements technologiques et la nécessité de répondre à ces bouleversements par une « nouvelle Renaissance » , axée sur la culture, la santé et le bien-être collectif.

Une diplomatie active au service des priorités nationales

En marge des travaux du Forum, le président Tshisekedi a mené une série d’entretiens diplomatiques stratégiques. Il a échangé avec Isaac Herzog , président de la République d’Israël, sur le renforcement des relations bilatérales entre leurs deux nations.

Avec Alain Berset , président du Conseil de l’Europe et ancien président de la Suisse, il a exploré les pistes pour approfondir la coopération entre la RDC et l’Europe, notamment dans des domaines clés comme la gouvernance et les droits humains.

Enfin, le président congolais s’est entretenu avec son homologue sud-africain, Cyril Ramaphosa , au sujet de la situation sécuritaire dans l’Est de la RDC. Cette discussion a mis en lumière l’importance du rôle des soldats sud-africains au sein du contingent de la SADC, engagés aux côtés des FARDC pour la stabilisation des provinces orientales en proie à des conflits persistants.

Les discussions de cette édition s’articulent autour de cinq thématiques majeures : « Réimaginer la croissance », « Les industries à l’ère de l’intelligence », « Investir dans les ressources humaines », « Sauvegarder la planète », et « Reconstruire la confiance » .

Une participation marquée par des figures internationales

Parmi les autres dirigeants présents figurent Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, Olaf Scholz, chancelier fédéral allemand, et Javier Milei, président argentin, ainsi que plusieurs responsables d’organisations internationales. Le président américain élu Donald Trump interviendra également par visioconférence ce jeudi.

Le Forum économique mondial 2025 s’annonce donc comme une plateforme décisive pour les dirigeants du monde entier, engagés à relever les défis urgents d’un monde en pleine mutation. Pour la RDC, cette opportunité marque une étape cruciale dans la consolidation de sa présence sur la scène internationale et dans la défense de ses intérêts nationaux.

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