Lors d’une conférence de presse tenue en présence des diplomates accrédités au Burundi, le président Evariste Ndayishimiye a exprimé de vives inquiétudes concernant la situation dramatique dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC). Le président burundais a notamment averti que l’inaction de la communauté internationale pourrait conduire à une extension du conflit au-delà des frontières congolaises et déstabiliser toute la région des Grands Lacs.
Accusant ouvertement le Rwanda de soutenir des groupes armés dans l’est de la RDC, Evariste Ndayishimiye a décrié un « silence inquiétant » de la communauté internationale face à cette crise. Selon lui, l’inaction de cette dernière face aux agissements du Rwanda risquerait de faire basculer la situation dans une guerre généralisée, menaçant les pays voisins, y compris le Burundi. Il a souligné que si la communauté internationale ne prenait pas de mesures décisives, les pays de la région n’hésiteraient pas à prendre les choses en main pour garantir leur sécurité.
« Vous voyez ce qui se passe ici, tout près de chez nous. Pourquoi ce silence ? Est-ce que la communauté internationale ne voit pas les conséquences ? » a interrogé le président burundais. Il a ajouté avec fermeté : « Si ça continue comme ça, la guerre risque d’être généralisée dans la région. Parce que le peuple ne peut pas se laisser faire. »
Evariste Ndayishimiye a mis en garde contre l’ambition expansionniste du Rwanda, qu’il accuse d’entretenir des jeunes réfugiés pour les envoyer se battre dans la guerre du Congo, dans la dynamique de déstabiliser encore plus les pays voisins. « Un jour, il veut venir au Burundi », a-t-il lancé, soulignant que le Rwanda cherche à s’emparer de territoires dans la région. Le président a insisté : « Nous n’allons pas accepter la guerre générale. Nous savons son plan. Il est en train de préparer quelque chose contre le Burundi. »
Un appel à l’action internationale
Dans son discours, Evariste Ndayishimiye n’a pas seulement énoncé l’inaction des puissances internationales mais a également appelé à une solidarité régionale renforcée pour contrer les menaces. Il a plaidé pour une coopération accumulée entre les pays voisins de la RDC afin de combattre les groupes armés étrangers et mettre fin à l’instabilité qui règne à l’est de la RDC, où de nombreux groupes armés, dont le M23, continue de semer la terreur.
Le président burundais a affirmé que l’unité des pays de la région était essentielle pour restaurer la paix : « Si tous nous sommes d’accord de nous mettre ensemble pour combattre tous les groupes armés étrangers à l’est de la RDC, ça sera fini. » Il a souligné que si la paix n’était pas restaurée en RDC, aucun pays de la région, y compris le Burundi, ne pourrait être en sécurité.
L’avertissement de Ndayishimiye met en lumière une menace grandiose, non seulement pour le Burundi mais pour l’ensemble des pays voisins de la RDC, à savoir la Tanzanie, l’Ouganda, le Kenya, et au-delà. Selon lui, tant que l’est de la RDC reste en proie à la guerre, aucune des nations voisines ne pourra espérer vivre en paix.
Le président burundais a réitéré son appel à la communauté internationale pour qu’elle prenne la situation au sérieux, en soulignant l’urgence de trouver une solution durable à ce conflit régional. « Nous avons une menace dans la région. Ce n’est pas le Burundi seulement. La Tanzanie, l’Ouganda, le Kenya, c’est toute la région qui est sous une menace », a-t-il conclu.
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