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24 mars, 2025 - 05:26:38
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Clarification du Gouvernement : « Le Pacte social pour la paix », initiative de la CENCO-ECC, n’engage pas le chef de l’Etat

La proposition d’un pacte social pour la paix formulée par les évêques catholiques et les pasteurs de l’Eglise du Christ au Congo, n’engage en rien le chef de l’État et ne découle d’aucun mandat qui leur aurait été confié par ce dernier. Cette clarification, faite par le Porte-parole du Gouvernement, Patrick Muyaya, lors d’un briefing spécial, rappelle que cette initiative relève exclusivement de ses promoteurs et ne saurait être assimilée à une action institutionnelle portée par la présidence de la République. Au regard de cet éclairage, les observateurs avisés redoutent que l’initiative de la CENCO et de l’ECC, dont le mode de financement mérite également d’être clarifié, ne s’inscrive dans une logique de dialogue impliquant la majorité au pouvoir, l’opposition et la société civile, avec l’inclusion du M23/AFC. Une telle approche risquerait de priver les processus de Luanda et de Nairobi de leur substance, tout en exonérant le Rwanda de sa responsabilité dans la crise sécuritaire qui secoue l’Est du pays.

La proposition d’un pacte social pour la paix formulée par certains évêques catholiques n’engage en rien le chef de l’État et ne découle d’aucun mandat qui leur aurait été confié par ce dernier. Cette précision a été apportée par le Porte-parole du Gouvernement, Patrick Muyaya, lors d’un briefing spécial tenu le lundi 10 février. Cette rencontre était consacrée à la restitution des travaux de la session extraordinaire du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies à Genève, qui a abouti à une résolution visant à vérifier les faits et à établir une commission d’enquête sur les crimes graves perpétrés dans l’Est de la République démocratique du Congo.

Interrogé sur l’initiative portée par les évêques, le ministre de la Communication et Médias a tenu à lever toute équivoque : « Il faut savoir que le président de la République ne leur a pas donné un mandat quelconque. C’est une nuance de taille. Ils ont vu le président, ils avaient des propositions, mais le président de la République ne leur a pas donné un quelconque mandat pour l’engager.»

Patrick Muyaya a également relevé un point essentiel, en soulignant que plus de 3 000 Congolais ont péri dans des conditions effroyables dans l’Est du pays. Il s’est interrogé sur l’absence d’une condamnation claire de ces atrocités par les Princes de l’Église : « Lorsque vous êtes dans une maison et que ça brûle, l’urgence est d’abord d’éteindre les feux. Aujourd’hui, l’urgence pour eux devrait être de dénoncer ce mal qui vient du voisin que nous connaissons. »

Le Porte-parole du Gouvernement a rappelé que si le président de la République avait reçu les représentants de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) et de l’Église du Christ au Congo (ECC), c’était à leur demande et dans un cadre purement consultatif. Leur initiative, bien que louable, en est encore à ses débuts, et le chef de l’État ne manquera pas, en temps opportun, d’y réagir. « Le président de la République reçoit des initiatives de plusieurs natures, émanant aussi bien des citoyens que des structures. Mais ici, il faut situer la démarche dans le cadre d’une action portée par elle-même et ne pas faire d’amalgame en considérant que ces évêques auraient reçu un mandat du président de la République pour mener cette initiative », a-t-il précisé.

Pour rappel, les Églises catholique et protestante du Congo ont lancé une feuille de route dénommée «Pacte social pour la paix et le bien-vivre ensemble en RD Congo et dans les Grands lacs». A travers des formulaires d’adhésion, elles invitent à s’engager dans ce projet qu’elles formulent en cinq postulats, et qu’elles considèrent comme une urgence vitale pour éviter une «catastrophe humanitaire aux conséquences incalculables» dans cette région tourmentée depuis plus de trois décennies.

Les deux confessions religieuses estiment que «l’aboutissement salvateur de ce “Pacte social” permettra à l’Afrique de s’affranchir des conflits politiques et armés pour s’inscrire dans la logique de la fraternité mondiale des peuples, des communautés et des Nations, promouvant ainsi le modèle de l’Etat de droit démocratique stable et solide dans nos différents pays». Pour y parvenir, elles invitent «à manifester une adhésion massive et enthousiaste à cet Appel prophétique et pastoral» qui, soulignent-elles, convie à interagir et à échanger sur base, entre autres, des postulats qui invitent à «revenir à nos valeurs sociologiques et spirituelles de Bumuntu pour construire la Paix durable et le Bien-Vivre-ensemble en RDC et dans la Région des Grands-Lacs; à «privilégier les consensus par le palabre pour trouver des solutions idoines aux causes profondes» des conflits armés qui endeuillent et ensanglantent la RDC et la région; à s’unir dans le respect des diversités «pour bâtir une Afrique forte, unie et prospère face aux défis de la mondialisation»; à influencer les dirigeants politiques d’Afrique et des Grands-Lacs «à adhérer à cette initiative socio-spirituelle pour faire cesser les bruits des armes dans notre continent» et construire des partenariats pour un développement intégral, durable sans s’adonner à l’exploitation illicite des ressources naturelles qui encouragent les conflits armés ; enfin, à «interpeller la Communauté internationale à accompagner en toute responsabilité et sincérité les peuples africains à construire et léguer un continent où règnent la justice, la paix et les meilleures conditions de vie et environnementales aux générations futures».

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