L’isolement diplomatique du Rwanda s’accentue face aux pressions croissantes de la communauté internationale. Longtemps épargné par une certaine complaisance, Kigali voit désormais ses marges de manœuvre se réduire à mesure que sa stratégie de déstabilisation de l’Est congolais sous couvert du M23 est de plus en plus dénoncée. La participation de la Première ministre Judith Suminwa à la 58ᵉ session du Conseil des droits de l’homme à Genève a marqué une nouvelle étape dans l’offensive diplomatique de Kinshasa, mettant ses partenaires face à leurs responsabilités. Entre suspension des consultations européennes et menaces de sanctions imminentes, la réprobation s’intensifie, et Kigali se retrouve acculé à un choix inévitable : reculer ou subir les conséquences de son ingérence. «Un ensemble de sanctions est prêt à être activé dans les jours ou semaines à venir en fonction des développements », a affirmé le chef de la diplomatie belge, Maxime Prévot, reçu à Genève par la cheffe du Gouvernement de la RDC, Judith Suminwa.
L’isolement de Kigali se confirme jour après jour. La stratégie de déstabilisation de l’Est de la République démocratique du Congo sous couvert du M23 ne trompe plus personne, et la communauté internationale, bien que tardivement, commence à réagir. Le Rwanda, qui a longtemps profité d’une certaine complaisance diplomatique, voit aujourd’hui les pressions s’accroître et ses marges de manœuvre se réduire dangereusement. Face à cette situation, un choix s’impose à Kigali : retirer ses troupes et cesser son ingérence, ou subir des conséquences de plus en plus lourdes.
La participation de la Première ministre Judith Suminwa à la 58ème session du Conseil des droits de l’homme à Genève a été l’occasion pour Kinshasa de faire entendre sa voix, forte et assurée. Lors de son entretien avec Maxime Prévot, vice-Premier ministre et ministre belge des Affaires étrangères, elle a réaffirmé l’urgence d’un passage à l’action de la part des partenaires internationaux. Ce message commence à porter ses fruits. En témoigne la décision récente du Conseil des Affaires étrangères de l’Union européenne de suspendre ses consultations avec le Rwanda sur les questions de défense et de réexaminer l’accord du 19 février 2024 portant sur les matières premières critiques.
Mais cette initiative européenne reste en demi-teinte. Si certains y voient un signal fort, d’autres déplorent que les ministres des Affaires étrangères n’aient pas adopté une position aussi tranchée que celle du Parlement européen. En effet, le 13 février, les eurodéputés avaient résolument appelé à un gel de l’aide budgétaire directe et à l’arrêt de toute assistance militaire au Rwanda afin d’éviter de contribuer indirectement à la guerre d’agression dans l’Est congolais.
Maxime Prévot a toutefois tenu à rassurer Kinshasa. Il a reconnu que la communauté internationale avait tardé à réagir, mais a souligné que la Belgique avait été en première ligne pour faire entendre cette question dans toutes les instances possibles. « La réprobation à l’égard du Rwanda est aujourd’hui totale. L’Union européenne a envoyé un message clair », a-t-il déclaré.
La question des sanctions fait à présent l’objet d’un suivi minutieux. Une réunion cruciale est prévue à Harare à la fin de la semaine afin de coordonner leur mise en œuvre effective. Le Conseil a décidé d’attendre cette rencontre pour s’assurer de la cohérence entre les mesures adoptées et l’évolution de la situation sur le terrain. « Il ne faut pas voir le verre à moitié vide. Un ensemble de sanctions est prêt à être activé dans les jours ou semaines à venir en fonction des développements », a affirmé le chef de la diplomatie belge.
De son côté, la Première ministre Suminwa a multiplié les rencontres, notamment avec les organisations internationales de défense des droits de l’homme. Son message est sans équivoque : les condamnations ne suffisent plus, l’heure est aux sanctions concrètes.
Kinshasa, fort d’une diplomatie active et efficace, ne cesse d’acculer Kigali sur la scène internationale. L’érosion du soutien dont bénéficiait Paul Kagame ne fait que s’accélérer, et son régime doit maintenant faire face à la réalité : il ne peut plus poursuivre son entreprise criminelle sans conséquences. La question n’est plus de savoir si le Rwanda devra se retirer, mais quand et sous quelle pression.
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