Le sommet extraordinaire de la SADC a décidé de mettre fin au mandat de la SAMIDRC et d’initier le retrait progressif des troupes déployées dans l’Est de la RDC. Cette mesure, adoptée une semaine après la réunion de la Troïka des pays contributeurs, marque un tournant décisif dans la gestion des crises en République démocratique du Congo. Par ailleurs, les dirigeants de l’Afrique australe ont réaffirmé leur engagement politique en faveur de la RDC, en soutenant notamment la fusion des processus de Luanda et de Nairobi et les initiatives de paix inscrites dans la résolution 2773 du Conseil de sécurité de l’ONU.
Les Chefs d’État et de gouvernement de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) se sont réunis jeudi 13 mars lors d’un sommet extraordinaire virtuel consacré à la situation sécuritaire dans la partie orientale de la République démocratique du Congo (RDC). Profitant des conclusions d’un rapport actualisé sur les travaux du 6 mars dernier concernant le mandat de la mission de la SADC en RDC (SAMIDRC), ce sommet a permis d’annoncer une décision pour la région.
Face à la dégradation continue de la situation sécuritaire en RDC, marquée notamment par la prise des villes de Goma et Bukavu par des forces rebelles et le blocage des principaux axes d’approvisionnement, la SADC a exprimé sa « grave préoccupation » quant aux conséquences humanitaires et territoriales de ces affrontements. Ces événements, qui exacerbent une crise sécuritaire sans précédent, ont également entravé l’acheminement de l’aide humanitaire vers les populations affectées.
Dans un communiqué final lu par le Secrétaire exécutif de la SADC, M. Elias Magosi, le sommet a décidé de mettre fin au mandat de la SAMIDRC et a ordonné le début d’un retrait progressif des troupes déployées dans l’Est du pays. Cette mesure intervient une semaine après la réunion de la Troïka de l’organe, réunissant les pays contributeurs des troupes, et marque ainsi un tournant dans la stratégie de gestion des crises en RDC.
La SADC a profité de cette occasion pour saluer l’engagement et le courage de ses troupes, tout en rendant un hommage appuyé aux soldats sud-africains, malawiens et tanzaniens qui ont perdu la vie durant la mission. L’organisation a de plus appelé au strict respect du droit humanitaire international, à la protection des civils et à la levée immédiate des entraves à l’acheminement de l’aide humanitaire dans les zones sinistrées.
Les dirigeants de l’Afrique australe ont également réaffirmé leur engagement à soutenir politiquement la RDC, en particulier dans le cadre de la fusion des processus de Luanda et de Nairobi, initiative saluée pour le renforcement de la médiation régionale. Le sommet a réitéré son soutien aux initiatives de paix prises conformément à la résolution 2773 du Conseil de sécurité des Nations Unies, qui vise à instaurer une solution politique et diplomatique globale incluant toutes les parties prenantes du conflit.
Lors de son allocution devant ses pairs, le Président Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo a exprimé sa profonde gratitude envers les États membres de la SADC pour leur mobilisation en faveur de la paix et de la sécurité en RDC. Il a particulièrement souligné le courage et le sacrifice des pays contributeurs à la SAMIDRC, illustrant la force de la solidarité régionale. Le Chef de l’État a également salué l’initiative du Président angolais Joâo Lourenço, qui avait convoqué le 11 mars dernier à Luanda une réunion pour accélérer la relance des processus de Luanda et de Nairobi. Selon le Président Tshisekedi, cette démarche, assumée avec détermination, témoigne de la volonté de l’Angola d’accompagner la région vers une sortie de crise et d’assurer des actions concrètes sur le terrain.
Sous la conduite du Dr Emmerson Mnagangwa, Président du Zimbabwe et Président en exercice de la SADC, ce sommet virtuel a rassemblé l’ensemble des dirigeants de cette organisation sous-régionale, renforçant ainsi l’unité et l’engagement collectif dans la résolution de la crise.
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