La décrue de la rivière N’djili est enfin perceptible à Kinshasa et dans le Kongo Central, après les pluies diluviennes qui, vendredi et samedi, avaient provoqué son débordement. Routes, habitations et infrastructures essentielles avaient été englouties par les eaux, plongeant la population dans l’angoisse. Ce lundi matin, signe encourageant d’un retour progressif à la normale, le trafic a pu reprendre sur le pont N’djili, rétablissant la liaison entre le centre-ville et l’aéroport international. Face aux stigmates encore visibles de la catastrophe, le député national Éric Tshikuma appelle à un sursaut collectif, exhortant le Gouvernement central, en collaboration avec le Gouvernement provincial, à lancer un appel national à la solidarité pour venir en aide aux nombreuses victimes de cette crue exceptionnelle.
Après deux jours d’angoisse et de désolation, la décrue tant attendue de la rivière N’djili est enfin perceptible. Débordée sous la violence des pluies diluviennes de vendredi et samedi, la rivière N’djili, qui prend sa source dans le Kongo Central avant de traverser Kinshasa, était sortie de son lit, emportant sur son passage routes, habitations et vies humaines. Mais ce lundi matin, signe d’un fragile retour à la normale : le trafic a repris sur le pont N’djili. Les véhicules et les piétons peuvent désormais circuler à pieds secs sur cet axe vital reliant le centre-ville à l’aéroport international de Kinshasa.
Au-delà du soulagement immédiat, la situation révèle toute la vulnérabilité des infrastructures face aux caprices d’une nature de plus en plus imprévisible. Les images de quartiers submergés, de familles déplacées et de biens anéantis demeurent encore fraîches dans les esprits. Les stigmates de la crue sont visibles partout : routes éventrées, maisons fragilisées, vies brisées.
Dans ce contexte de détresse, l’appel lancé par le député national Éric Tshikuma résonne avec gravité. S’exprimant via son compte X, l’élu de la Funa (Kinshasa) a exhorté le Gouvernement central, en étroite collaboration avec les autorités du Gouvernement provincial, à initier un appel national à la solidarité. Il s’agit, selon lui, d’un devoir moral et patriotique : “Nos compatriotes sinistrés ne doivent pas être abandonnés à leur sort. La Nation tout entière doit se lever pour panser leurs blessures.”
Un tel appel dépasse l’urgence humanitaire : il est un rappel à la responsabilité collective. « Cela suppose la mise en place urgente d’un dispositif structuré de collecte de dons, en espèces comme en nature, ainsi que la coordination rigoureuse de leur distribution, afin de venir en aide aux sinistrés qui ont un besoin pressant d’une prise en charge digne et efficace. Il est important de donner l’opportunité aux personnes de bonne volonté, aux institutions et organismes, aux opérateurs économiques, ainsi qu’aux entreprises et établissements publics, d’exprimer leur solidarité envers nos compatriotes en détresse. Un rapport de gestion global des dons reçus et distribués devra être établi et rendu public, dans un souci de transparence et de redevabilité », a écrit Eric Tshikuma sur son compte X.
Le temps n’est donc pas à la résignation, mais à l’action : aide alimentaire, hébergement temporaire, soins de santé, réhabilitation des infrastructures… Tout doit être mis en œuvre pour redonner espoir à ceux que la rivière a tout arraché. La décrue de la N’djili n’efface donc pas la souffrance. Elle trace cependant une voie : celle d’une mobilisation nationale, d’une solidarité agissante.
Pitshou Mulumba