Élu en 2013, il aura incarné un pontificat marqué par l’humilité, le souci des périphéries et une volonté de réforme qui n’a jamais cessé de susciter l’adhésion comme la controverse. Avec la disparition du pape François ce lundi matin à l’âge de 88 ans, s’ouvre une période de vacance du pouvoir au sommet de l’Église catholique. Une transition encadrée par des rites précis, mais traversée par des enjeux profonds : l’héritage spirituel et politique du premier pape jésuite et latino-américain pèsera de tout son poids sur le choix de son successeur.
Le pape François est décédé ce lundi matin au Vatican à l’âge de 88 ans, a annoncé le Saint-Siège dans un communiqué. Premier pape originaire d’Amérique latine, jésuite et figure populaire auprès de nombreux fidèles, il s’était également heurté, au cours de son pontificat, à une vive opposition au sein même de l’Église catholique. Son décès ouvre une période de transition réglementée, encadrée par la tradition et les textes de l’Église.
Un intérim assuré par le cardinal Kevin Farrell
À la mort du pape, l’ensemble des responsables de la Curie romaine – le gouvernement central de l’Église – est automatiquement démis de ses fonctions. Seul demeure en poste le cardinal camerlingue, chargé de gérer les affaires courantes du Vatican. Cette fonction est actuellement occupée par l’Irlandais Kevin Farrell, qui assurera l’intérim jusqu’à l’élection d’un nouveau souverain pontife.
Neuf jours de deuil et une veillée publique
Conformément à la tradition, une période de deuil de neuf jours, appelée Novendiale, s’ouvre immédiatement après l’annonce du décès. Durant cette période, les messes et les hommages se succéderont au sein du Vatican. L’Italie, quant à elle, a décrété un deuil national.
Le corps du pape François sera exposé dans la basilique Saint-Pierre, où les fidèles pourront venir lui rendre hommage. Les funérailles, également prévues à la basilique, doivent se tenir dans un délai de quatre à six jours après le décès.
Une inhumation inédite
Contrairement à ses prédécesseurs récents, François avait fait savoir en 2023 qu’il souhaitait être inhumé dans la basilique Sainte-Marie-Majeure, au centre de Rome. Une première depuis plus de trois siècles. Il avait également approuvé un rituel simplifié pour les funérailles papales, renonçant à la tradition des trois cercueils imbriqués. Son corps reposera dans un simple cercueil de bois et de zinc.
En route vers le conclave
La période dite de sede vacante (littéralement : « le siège est vacant ») s’ouvre avec la disparition du pape. Durant cette phase, le Collège des cardinaux administre les affaires courantes. Dans un délai de 15 à 20 jours, les cardinaux électeurs – au nombre de 130 environ – se réuniront au Vatican pour désigner le nouveau souverain pontife. Seuls les cardinaux de moins de 80 ans peuvent participer au scrutin.
Réunis à huis clos dans la chapelle Sixtine, les cardinaux voteront à bulletin secret. Si aucun nom ne recueille la majorité requise dès le premier vote, d’autres tours sont organisés jusqu’à ce qu’un consensus se dégage. La fumée blanche émise par la cheminée de la chapelle signalera alors l’élection du nouveau pape.
Une majorité façonnée par François
Près de 80 % des cardinaux électeurs ont été nommés par François lui-même. Leur profil, souvent plus pastoral que doctrinaire, reflète les orientations du pontificat du pape défunt. Reste à savoir si son successeur poursuivra sa vision d’une Église plus proche des marges et des plus démunis, ou amorcera un retour à une ligne plus conservatrice.
L’annonce du nouveau pape se fera selon la formule rituelle Habemus papam, proclamée depuis la loggia de la basilique Saint-Pierre, devant une foule de fidèles rassemblée sur la place.
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