Le président de l’Assemblée provinciale du Maniema, Makonga Thoboka Iki Claude Foreman, a été démis de ses fonctions le mercredi 7 mai 2025, à l’issue d’un vote sans appel. Dix-huit élus sur dix-neuf se sont prononcés en faveur de sa déchéance, scellant une chute précipitée au terme de plusieurs semaines de tensions internes.
L’initiative de la pétition, portée par Radjabo Lamulamu, député de Kasongo, a recueilli un soutien massif. L’accusé, absent lors de la plénière, n’a pas présenté de défense. En toile de fond, une série d’allégations graves : détournements de fonds publics, népotisme avéré, et propos injurieux à l’endroit de ses collègues.
Selon les députés signataires, Makonga Foreman se serait rendu coupable d’« une gestion opaque » de l’institution, notamment par l’usage non justifié de fonds destinés au fonctionnement administratif. Plusieurs témoignages évoquent également l’occupation illégale de terrains publics à des fins personnelles.
Le dossier s’alourdit avec des accusations de favoritisme : des contrats publics auraient été attribués à des membres de sa famille, notamment à son gendre, en violation des règles de passation. La colère des élus a été ravivée par la diffusion d’un enregistrement audio dans lequel Makonga Foreman tenait des propos jugés outrageants envers plusieurs députés, minant la collégialité de l’institution.
« Il a franchi toutes les lignes rouges », confie un élu, sous couvert d’anonymat. « Ce vote n’est pas politique, c’est une question d’éthique. »
L’ex-président, dont la réaction officielle se fait encore attendre, pourrait désormais faire face à des poursuites judiciaires. Certains élus évoquent déjà la nécessité d’un audit indépendant sur la gestion des fonds de l’Assemblée durant son mandat.
Cette déchéance intervient dans un climat de regain de vigilance à l’échelle provinciale, où les pratiques de gouvernance sont de plus en plus scrutées par la société civile et les médias. Elle marque aussi une rare démonstration de cohésion parlementaire dans une institution souvent traversée par des clivages politiques.
Un président intérimaire devrait être désigné dans les prochains jours, dans l’attente de l’élection d’un nouveau bureau.
Franc Yenga