En se rendant du 24 au 26 mai à Kananga, chef-lieu du Kasaï central, Judith Suminwa Tuluka engage son gouvernement sur la voie d’une action publique incarnée, au plus près des populations. Pour sa première mission de terrain depuis sa nomination, la Première ministre congolaise choisit une province en quête de réparation, où les retards d’infrastructures et la défiance envers Kinshasa sont profonds. Une immersion décisive pour imposer sa méthode : celle du dialogue, du suivi concret et de l’écoute directe. Mais entre attentes populaires et inerties administratives, la marge de manœuvre reste étroite.
Du 24 au 26 mai, la Première ministre de la République démocratique du Congo, Judith Suminwa Tuluka, entame une visite de terrain dans la ville de Kananga, chef-lieu de la province du Kasaï central. Une immersion présentée comme « stratégique » par ses collaborateurs, dans une région marquée à la fois par des défis d’infrastructures criants et des attentes populaires pressantes.
Cette mission, la première d’envergure depuis sa prise de fonction en avril, s’inscrit dans une démarche qualifiée par ses services de « gouvernance de proximité ». Au programme : évaluation de projets, consultation des forces vives locales et accélération de la mise en œuvre des politiques publiques.
Trois axes d’intervention pour relancer la province
Derrière les volets protocolaires, l’agenda de la Cheffe du gouvernement se veut résolument technique. Il s’articule autour de trois priorités, selon un communiqué du cabinet : faire le point sur les chantiers en cours, écouter les acteurs du territoire et impulser des solutions opérationnelles.
Mme Suminwa Tuluka doit notamment inspecter le tronçon routier Notre-Dame–Aéroport (11 km), identifié comme vital pour désengorger la circulation à Kananga. La réhabilitation de l’aéroport local, les travaux de stabilisation du site d’érosion de Manu wa Carmel, la route Kananga–Kalambambuji ou encore l’aménagement de l’avenue Kamwandu – inscrit dans le cadre du projet présidentiel Tshilejelu – sont également inscrits à l’agenda.
Concertation avec les parties prenantes
Au-delà des infrastructures, la Première ministre a souhaité inscrire sa mission sous le signe du dialogue. Des rencontres institutionnelles sont prévues avec les responsables de l’AGGT, du BCECO et de la SNEL – les principales agences impliquées dans les projets publics – afin d’identifier les éventuels goulots d’étranglement.
Des audiences sont également prévues avec les notables, chefs traditionnels, représentants religieux et universitaires. Deux établissements d’enseignement supérieur – l’université de Kananga et celle de Notre-Dame du Kasaï – seront visités. Les discussions devraient porter, entre autres, sur le projet de clinique universitaire, en phase d’étude.
Renouer le lien avec la population
Le point d’orgue de la visite devrait être la rencontre populaire organisée à la Place de l’Indépendance, où Mme Suminwa Tuluka prendra la parole devant la population. Une initiative symbolique visant à montrer que le gouvernement central entend rester à l’écoute des réalités locales.
Des réunions avec la société civile, les mouvements de jeunesse et les partis politiques locaux sont aussi annoncées. « Il ne s’agit pas d’un déplacement de façade, mais d’un effort de transparence et de reddition de comptes », souligne un conseiller de la Première ministre.
Pour Judith Suminwa Tuluka, cette immersion à Kananga constitue un premier test politique et opérationnel de sa méthode. À travers cette visite, la Première ministre cherche à inscrire son action dans une dynamique de résultats concrets et à restaurer la confiance dans l’action publique. La province du Kasaï central, longtemps marginalisée, attend désormais des réponses visibles à des attentes longtemps ignorées.
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