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15 novembre, 2025 - 00:56:46
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Massacres, détournements, impunité : Doudou Fwamba résume les 18 ans de règne de Kabila en un mot – tragédie

Alors que le pays affronte encore les secousses d’un conflit d’agression mené depuis l’Est, la récente sortie médiatique de Joseph Kabila a ravivé des plaies à peine refermées. L’ancien président, muet depuis son départ du pouvoir en 2019, tente un retour sur le devant de la scène. Une manœuvre politique qui n’a pas tardé à susciter des réactions virulentes. Parmi elles, celle du ministre des Finances, Doudou Fwamba, se distingue par sa franchise et sa gravité. Dans un message publié sur le réseau X, il dresse un réquisitoire sans concession contre les dix-huit années de règne kabiliste, marquées selon lui par la prédation, la répression et l’appauvrissement généralisé. Il évoque des milliards envolés, des vies sacrifiées, des institutions confisquées, et accuse désormais l’ancien chef de l’État d’avoir opté pour « la voie des armes » en complicité avec le Rwanda. Ce coup de tonnerre politique sonne comme un avertissement : les Congolais n’ont pas oublié, et le pouvoir en place entend solder les comptes d’un passé qui n’en finit pas de hanter le présent.

Dans un pays encore secoué par les affres de la guerre d’agression, la récente prise de parole de Joseph Kabila, ancien président de la République démocratique du Congo (2001–2019), n’a pas tardé à susciter de vives réactions. Parmi les premières voix à s’élever, celle du ministre des Finances, Doudou Fwamba, tranche par sa sévérité. Dans un message publié sur le réseau social X, le ministre dresse un bilan sans concession des dix-huit années de pouvoir de l’ancien chef de l’État, qu’il qualifie sans détour de « tragédie ».

« Ce dont notre peuple a besoin, c’est la paix, pas la guerre. »

C’est par ces mots que Doudou Fwamba conclut un message virulent, dans lequel il accuse l’ancien président d’avoir « pris la voie des armes » aux côtés du Rwanda, en référence aux récents soupçons de soutien de Joseph Kabila aux rebelles du M23 et de l’Alliance Fleuve Congo (AFC).

Le ministre revient longuement sur ce qu’il considère comme les dérives d’un système construit autour de la prédation et de l’impunité. Il évoque notamment des « actifs miniers cédés à vil prix », des « milliards de royalties » bradés au bénéfice de « quelques amis étrangers » et des « centaines de millions de dollars retirés de la Banque centrale pour des destinations inconnues ».

La SICOMINES, joint-venture sino-congolaise, est citée comme cas emblématique. Doudou Fwamba dénonce un détournement présumé de 350 millions USD issus du « pas de porte » — une somme qui, selon lui, n’aurait jamais bénéficié aux caisses de l’État.

« Des millions de fonds publics ont été octroyés en cadeau pour la création d’entreprises privées familiales », accuse-t-il encore, pointant du doigt une gouvernance où les institutions publiques auraient été « démantelées pour appartenir à une seule famille ».

Un règne de sang

Mais au-delà du pillage économique, le ministre évoque un passif humain tragique : massacres, assassinats, répressions. Il cite pêle-mêle Bundu Dia Kongo, Kamwina Nsapu, Mukungubila, et les manifestations pro-démocratie réprimées dans le sang. « Tous ces amis assassinés, tous ces visages innocents… », écrit-il avec émotion, évoquant également les figures emblématiques telles que Floribert Chebeya, Thérèse Kapangala ou encore le colonel Mamadou Ndala, « lâchement trahi et livré aux ennemis de la Nation ».

La liste est longue, presque accablante : enseignants payés 45 USD par mois, militaires « rémunérés comme des mendiants », professeurs d’université sans couverture sociale, réserves de change faméliques — « jamais plus de 3 milliards de dollars en 18 ans ».

« Plus jamais ça », lance-t-il, dans un appel aussi solennel que glaçant.

Un retour contesté

Dans une séquence politique où Joseph Kabila semble vouloir revenir sur le devant de la scène, cette sortie prend les allures d’un avertissement. Le ministre des Finances ne se contente pas de dénoncer un passé : il redoute un avenir où le pays pourrait à nouveau sombrer. Car derrière ce réquisitoire, c’est bien une inquiétude nationale qui s’exprime : celle d’un retour aux heures sombres, d’un homme qui, après avoir dirigé le pays, serait aujourd’hui « en complicité avec le Rwanda », engagé dans une guerre contre son propre peuple.

En prenant publiquement la parole, Doudou Fwamba donne le ton d’une administration décidée à solder les comptes avec un passé qu’elle considère comme honteux.

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