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10 septembre, 2025 - 18:11:08
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Genève : Muyaya à la pointe de la diplomatie congolaise pour la reconnaissance des génocides

La justice n’attend pas. Dans un contexte international où la reconnaissance des génocides reste souvent fragmentaire, la République démocratique du Congo affirme haut et fort sa détermination à briser le silence et à réclamer réparation pour ses victimes. À Genève, le ministre de la Communication et Porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, s’est fait l’écho de cette volonté nationale, en soulignant que «la paix durable ne peut exister sans justice». Portant le message du Fonarev, fonds national de réparation financé par les ressources minières, il a rappelé que la RDC ne se limite pas à attendre le soutien extérieur : elle agit, elle répare, elle documente les crimes. En évoquant les atrocités récentes dans l’Est, ciblant notamment l’ethnie Hutu, Muyaya a insisté sur l’importance de la vigilance et de l’action nationale et internationale.

À Genève, la voix de la RDC s’élève pour la reconnaissance des génocides. Lundi 8 septembre, le Palais des Nations a résonné des voix congolaises appelant à la reconnaissance internationale des génocides perpétrés en République démocratique du Congo (RDC) au cours des trente dernières années. Une conférence scientifique organisée en marge de la 60ᵉ session du Conseil des droits de l’homme des Nations unies a réuni acteurs gouvernementaux congolais, représentants d’organisations internationales, experts en droits humains et universitaires, tous mobilisés pour honorer la mémoire des victimes et dénoncer l’impunité.

Parmi les officiels présents, Patrick Muyaya, ministre de la Communication et Médias et Porte-parole du gouvernement, s’est imposé comme l’un des porte-voix les plus déterminés de l’action congolaise sur la scène internationale. Il a insisté sur le lien indissociable entre justice et paix : «On ne peut pas penser construire la paix sans justice. Et la justice pour nous, ce nest pas simplement pour les événements que nous vivons actuellement. La justice pour nous, c’est de remonter aux origines de tout ce que nous connaissons comme problème pour que les coupables, parce que c’est encore le même qui récidive aujourd’hui, répondent un jour de leurs actes devant l’histoire et devant la justice.»

Le ministre a également détaillé le rôle du Fonds national de réparation des victimes (Fonarev), financé par la rédevance minière : «Le président de la République voulait donner une réponse nationale. Le plus souvent, lorsquon parle de justice et de réparation, on pense que ce sont nos partenaires étrangers qui doivent agir. Ici, c’est un exemple d’engagement national : on utilise les fonds des ressources minières pour réparer ceux qui sont tués à cause de nos mines.»

Il a rappelé que la RDC souhaite porter ce message à l’échelle internationale : «Aujourdhui, il y a eu cette exposition ici à Genève, et il y en aura dautres, après ce plaidoyer que nous venons de faire. La même activité aura lieu à New York dans quelques semaines, en marge de lAssemblée générale des Nations unies. Cela illustre notre détermination à agir aussi bien en interne qu’au niveau international.»

Abordant les génocides récents dans l’Est du pays, il a souligné la nécessité d’une vigilance constante : «Les plus récents, ce sont peut-être les événements qui se sont passés dans le Rutshuru, ciblant spécifiquement l’ethnie Hutu. C’est de l’horreur et c’est de l’horreur qui doit s’arrêter. La première chose, et c’est la plus importante, c’est qu’en RDC, les lignes bougent.»

Pitshou Mulumba, Envoyé spécial à Genève

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