Tribune 013 du 28-09-2025
1. C’est seulement 51 États qui étaient présents à SAN FRANCISCO, aux USA en signant la Charte des Nations Unies le 26 juin 1945. Aujourd’hui, ils sont 193 États qui en sont membres, le dernier étant le Soudan du Sud(2011). Le Vatican et la Palestine ont le statut d’Etats observateurs sans droit de vote.
2. Les Etats qui ont une reconnaissance internationale limitée et non reconnus par la majorité des membres de l’ONU sont : KOSSOVO, TAÏWAN, RÉPUBLIQUE ARABE SAHRAOUIE DEMOCRATIQUE,L’ABKHAZIE et le CHYPRE DU NORD.
Mais parlons du débat général.
3. Le débat général annuel de l’Assemblée Générale(A.G) des Nations Unies(N.U) est l’occasion pour les Chefs d’Etat et de Gouvernement de se réunir au siège de l’Organisation afin de débattre de questions d’ordre mondial.
4. Les déclarations faites par les Chefs d’Etat bien que n’ayant pas un pouvoir coercitif comme le Conseil de Sécurité, servent de cadre de référence pour la diplomatie bilatérale et multilatérale. Un Chef d’Etat peut y annoncer une nouvelle initiative, proposer une médiation ou condamner une action. Ces déclarations sont analysées en interne au sein des commissions de l’A.G pour identifier les positions et les priorités de chaque pays sur des sujets clés comme les conflits, les droits humains..;
5. Le Secrétaire Général de l’ONU, Antonio GUTERRES, introduisant le débat général de l’A.G ce 23 septembre 2025 a déclaré : »Il y a 80 ans, sur les ruines laissées par la guerre, le monde a fait germer l’espoir. Une Charte, une vision, une promesse: la paix est possible lorsque l’humanité fait bloc »;
6. Il est vrai que l’ONU n’est pas parfaite mais que serait le monde à son absence? La réponse est claire: l’ONU est un pilier essentiel de la gouvernance mondiale. Son absence créerait une sorte de jungle lié au vide, ce qui rendrait le monde plus dangereux et plus chaotique;
7. Le pouvoir moral de l’ONU sur les Etats réside dans sa capacité à légitimer ou à délégitimer les actions des Etats à travers la pression diplomatique, le respect du droit international..;
8. Cependant, les accusations de « double standard » ou de « sélectivité » dans la condamnation des Etats nuisent parfois à sa crédibilité et affaiblissement sa capacité à exercer une influence morale;
9. Quelques crises persistantes traduisent les limites de l’ONU.
C’est le cas:
● du conflit israélo-palestinien,
● de la crise en RDC malgré 156 résolutions de l’A.G et du Conseil de Sécurité. Près de 20.000 casques bleus ont été déployés en RDC mais le débat est à situer entre la valeur morale de sa présence et ce qu’aurait été la #RDC sans la présence de l’ONU.
10. Pour rester cohérent, il y a des pays où l’ONU a aidé à résoudre les crises. C’est notamment:
● l’indépendance de la Namibie qui est l’un des plus grands succès de l’ONU après des décennies de combats et d’impasse politique,
● la guerre civile en Sierra Leone,
● la guerre civile au Mozambique,
● la mission des N.U au Libéria avec la démobilisation de plus de 100.000 combattants, ce qui a débouché sur l’élection de la première femme ELLEN JOHNSON SIRLEAF…
11. Mais que faire pour accroître l’efficacité de l’ONU?
C’est un long débat, mais l’on peut s’accorder sur une chose: LA SUPPRESSION DU DROIT DE VETO de 5 pays membres permanents (USA, CHINE, RUSSIE, FRANCE, ROYAUME-UNI).Ce veto est perçu comme la principale cause de paralysie du Conseil de sécurité;
12. Des analystes pensent que pour une bonne efficacité, l’#ONU doit plutôt s’investir dans la diplomatie préventive. Il s’agit de déployer des émissaires spéciaux et des missions politiques sur terrain pour désamorcer les tensions avant qu’elles ne dégénèrent. D’autres estiment que les mécanismes d’application des sanctions doivent être définis et coercitifs.
Enfin DAG HAMMARSKJÖLD disait: « l’ONU n’a pas été créée pour conduire l’humanité au paradis, mais pour la sauver de l’enfer ».
Julien Paluku Kahongya
Ministre du Commerce Extérieur
Doctorant en Sciences Po/UNIKIN