Face aux critiques répétées de Donald Trump, la Chine hausse le ton. Pékin a défendu jeudi l’achat « légitime » de pétrole russe et les récentes mesures restrictives dans le secteur stratégique des terres rares, au cœur des chaînes industrielles mondiales. Une réponse directe aux pressions américaines qui cherchent à isoler économiquement Russie depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine. Pour Pékin, ces attaques relèvent d’une « intimidation unilatérale » contraire aux règles du commerce international. Ce positionnement assumé intervient dans un contexte de tensions croissantes entre les deux premières puissances économiques mondiales, alors que Washington tente de contenir l’expansion économique et géopolitique chinoise.
Dans un climat international marqué par la guerre en Ukraine et la fragmentation des alliances économiques, Chine a adressé jeudi un message clair à États-Unis. Pékin a réaffirmé son droit à poursuivre ses relations économiques et énergétiques avec Russie, notamment dans le secteur pétrolier, tout en justifiant les nouvelles restrictions imposées à l’exportation des terres rares, ces matériaux critiques indispensables aux technologies de pointe.
« La Chine a avec la Russie, comme avec d’autres pays, une coopération économique, commerciale et énergétique normale et légitime. Les déclarations du président américain sont un exemple typique d’intimidation unilatérale et de coercition économique », a déclaré Lin Jian, porte-parole du ministère chinois du Commerce, cité par le média L’Orient-Le Jour.
Ces propos interviennent au moment où l’administration américaine, dirigée par Donald Trump, accentue ses pressions pour restreindre les flux commerciaux entre Moscou et Pékin. Washington accuse la Chine de contourner les sanctions internationales imposées à la Russie depuis le déclenchement de la guerre, une accusation que Pékin rejette fermement.
Les terres rares sont devenues un levier stratégique dans cette rivalité. La Chine, qui contrôle plus de 70 % de leur production mondiale, a annoncé début octobre de nouvelles règles limitant l’exportation de certains composés sensibles. Cette décision a été interprétée par les États-Unis comme une manœuvre géopolitique destinée à renforcer l’autonomie industrielle chinoise et à affaiblir les chaînes d’approvisionnement occidentales.
Pour Pékin, ces mesures relèvent de la « souveraineté économique » et visent à protéger les intérêts nationaux face à ce qu’elle qualifie de « provocations économiques » américaines. Un positionnement qui illustre la montée en puissance d’une diplomatie économique offensive, assumée comme telle.
Dans le sillage de la guerre en Ukraine, les équilibres mondiaux se redessinent. Loin de se laisser isoler, la Chine consolide ses partenariats énergétiques avec la Russie et cherche à renforcer son contrôle sur les ressources stratégiques. Washington, de son côté, multiplie les initiatives pour sécuriser ses propres approvisionnements et contenir l’expansion chinoise. Un bras de fer économique et diplomatique qui pourrait durablement remodeler l’ordre mondial.
Infos27

