En marge de la Conférence de Paris sur la paix et la prospérité dans la région des Grands Lacs, Bruxelles a annoncé, le 3 novembre, une nouvelle aide humanitaire de 9 millions d’euros en faveur de la République démocratique du Congo. Ce geste, salué pour sa portée symbolique et concrète, vient s’ajouter aux 120 millions d’euros déjà alloués à la région depuis le début de l’année. Il intervient à un moment où le Plan de réponse humanitaire 2025 des Nations unies, estimé à 2,54 milliards de dollars, peine à atteindre 16 % de son financement.
La Commission européenne a annoncé, lundi 3 novembre, une aide humanitaire supplémentaire de 9 millions d’euros à destination de la République démocratique du Congo (RDC), afin de répondre à l’aggravation de la crise humanitaire dans le pays. Cette décision, rendue publique en marge de la Conférence de Paris sur la paix et la prospérité dans la région des Grands Lacs, s’inscrit dans une démarche de solidarité accrue envers les populations congolaises durement affectées par les violences persistantes à l’Est.
« La crise humanitaire en RDC est l’une des plus graves de notre époque. L’ampleur des souffrances est énorme et mérite toute notre attention », a déclaré Hadja Lahbib, commissaire européenne chargée de la gestion des crises. Selon elle, ce financement vise à renforcer la résilience des communautés vulnérables et à garantir un soutien vital aux millions de déplacés internes.
Les conflits récurrents au Nord-Kivu, au Sud-Kivu et en Ituri continuent de provoquer des déplacements massifs. En 2025, plus de 7,8 millions de Congolais ont été contraints de fuir leurs foyers, selon les chiffres du Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA). Ces déplacements ont entraîné une explosion des besoins de première nécessité : vivres, eau potable, soins médicaux et abris d’urgence.
Un plan humanitaire sous-financé et une solidarité internationale à l’épreuve
Cette enveloppe européenne vient s’ajouter aux 120 millions d’euros déjà engagés pour la région des Grands Lacs au cours de l’année. Pourtant, malgré ces efforts, les ressources demeurent très insuffisantes. Le Plan de réponse humanitaire 2025, évalué à 2,54 milliards de dollars, n’est financé qu’à 16 %, laissant de larges pans de la population sans assistance. Ce plan vise à aider 11 millions de personnes, dont plus de 7 millions de déplacés internes — un des chiffres les plus élevés au monde.
Dans un contexte de « polycrise », marqué par la recrudescence des combats, la présence d’autorités de facto dans certaines zones et la baisse des financements internationaux, la marge de manœuvre humanitaire se réduit. L’OCHA rappelle que les coupes budgétaires décidées au niveau mondial ont réduit le financement global de l’aide humanitaire à 29 milliards de dollars, contre 44 milliards prévus, contraignant les agences à concentrer leurs moyens sur les situations jugées les plus urgentes.
L’Europe entre devoir humanitaire et responsabilité politique
En apportant cette aide, l’Union européenne entend rappeler qu’elle reste un partenaire de premier plan du Congo. Mais au-delà du geste financier, le message est politique : soutenir la paix, la stabilité et la gouvernance démocratique dans une région où les équilibres restent fragiles.
« L’Union européenne demeure déterminée, non seulement comme acteur humanitaire, mais aussi comme défenseur d’une paix durable à long terme pour la population congolaise », a insisté Hadja Lahbib.
Ce soutien intervient dans un contexte où la diplomatie européenne cherche à réaffirmer sa présence en Afrique centrale, après plusieurs années de recul face à d’autres puissances. À travers cette annonce, Bruxelles envoie un signal clair : la crise congolaise ne doit pas être reléguée au second plan d’un agenda international saturé par les urgences du Moyen-Orient et de l’Ukraine.
Infos27

