Sous le haut patronage du président Félix Tshisekedi, Kindu accueille, du 3 au 5 novembre, la deuxième Conférence sur les Mines, l’Énergie et les Infrastructures du Maniema. Ce rendez-vous, qui réunit décideurs politiques, experts et investisseurs, se veut un laboratoire d’idées et d’actions pour transformer le potentiel minier de la province en moteur de développement durable. Trois ministres du gouvernement central ont fait le déplacement, traduisant la volonté de Kinshasa d’accompagner la relance du Maniema, longtemps freiné par l’enclavement et la faiblesse de ses infrastructures. L’édition 2025 entend consolider les acquis de la première conférence et franchir un cap : passer du constat à la mise en œuvre de projets concrets, dans un esprit de gouvernance responsable et d’inclusion économique. À Kindu, souffle un vent de renouveau et de confiance dans la capacité du Maniema à devenir un pôle de croissance nationale.
C’est dans une atmosphère d’espoir et de mobilisation que se sont ouvertes, à l’Université de Kindu, les assises de la deuxième Conférence sur les Mines, l’Énergie et les Infrastructures du Maniema. Pendant trois jours, plus de 300 participants : responsables publics, opérateurs privés, partenaires techniques et représentants de la société civile, se penchent sur un même objectif : accélérer la mutation économique de cette province riche en ressources mais encore confrontée à des défis structurels majeurs.
Placée sous le haut patronage du président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, la rencontre se veut une plateforme de dialogue et d’action pour inscrire le Maniema dans la dynamique de croissance inclusive prônée au niveau national. Trois membres du gouvernement central y participent : Muhindo Nzangi Butondo, ministre d’État à l’Agriculture et à la Sécurité alimentaire ; Justin Kalumba Mwanangongo, ministre de l’Entrepreneuriat et des PME ; et John Banza Lunda, ministre des Infrastructures et Travaux publics. Une présence qui traduit, selon les organisateurs, « la volonté du gouvernement central de replacer le Maniema au cœur des priorités nationales ».
Du potentiel minier à la prospérité locale
Dans son discours d’ouverture, le gouverneur Moïse Mussa Kabwankubi, initiateur de la conférence, a dressé un constat sans détour : « Malgré un sous-sol d’une richesse exceptionnelle : or, diamant, coltan, cassitérite, notre province reste confrontée à une pauvreté persistante. Notre défi est clair : transformer nos ressources naturelles en développement durable, en infrastructures solides et en emplois décents. »
Avec près de 70 % de son économie dépendante du secteur minier, le Maniema dispose d’un potentiel considérable. Mais la province paie encore son enclavement, le mauvais état de ses routes, le faible taux d’électrification et l’absence de transformation locale des minerais.
Les débats porteront ainsi sur la mise en œuvre des 57 recommandations formulées lors de la première édition, en octobre 2024, et sur leur conversion en projets bancables. Il s’agira aussi d’attirer de nouveaux investissements directs étrangers dans les secteurs minier, énergétique et logistique.
Des acquis tangibles et une vision d’avenir
Un an après la première conférence, les résultats sont déjà visibles. Le lancement de DRC GOLD TRADING SA, leader national de la collecte d’or artisanal, la création du Fonds “Tujenge Maniema” pour la reconstruction provinciale, ou encore la réhabilitation de 68 km de routes dans le territoire de Kailo témoignent d’une dynamique réelle. L’instauration d’un Office provincial d’entretien routier (OPRMA) et l’institution du mois d’octobre comme “Mois des Mines, de l’Énergie et des Infrastructures” traduisent la volonté de pérenniser ces avancées.
Cette deuxième édition s’inscrit dans une logique de continuité, mais aussi de dépassement. Les travaux devraient aboutir à une feuille de route stratégique, assortie d’indicateurs de performance et d’engagements chiffrés, pour faire du Maniema un pôle de croissance durable et transparent.
Un tournant pour la gouvernance locale
Au-delà des discours, cette conférence marque une rupture avec les pratiques du passé. Elle traduit une nouvelle manière de concevoir le développement : concertée, planifiée et orientée vers les résultats.
« Le Maniema n’a pas vocation à rester à la marge. Nous devons montrer qu’une province de l’intérieur peut devenir un modèle d’émergence », a résumé un participant.
À Kindu, l’enthousiasme est palpable : l’édition 2025 incarne la volonté d’un territoire longtemps oublié de se redéfinir, dans le sillage de la vision nationale de modernisation et d’autonomie économique.
Franck Yenga

