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24 novembre, 2025 - 16:40:40
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Entre mensonges et agitations, Muyaya clarifie la position de la RDC sur le M23 : “Sur la forme actuelle, ils n’existeront plus”  

En dénonçant les “mensonges”, les “campagnes” et les “agitations” qui entourent les discussions en cours avec le M23/AFC, dans un extrait d’interview publié lundi sur son compte X et accordé aux directeurs généraux de l’Agence congolaise de presse (ACP), Bienvenu-Marie Bakumanya, et de Geopolis, Willy Kalengayi, en marge de la mission de la Première ministre Judith Suminwa à Genève, le porte-parole du gouvernement remet de la clarté là où l’ombre s’épaississait. Surtout, il brise les illusions dangereuses qui, depuis plusieurs semaines, nourrissaient fantasmes, peurs et manipulations autour du sort de la rébellion soutenue par Kigali. Car le fait déclencheur est connu : des rumeurs persistantes prétendent que le M23/AFC pourrait constituer l’un des noyaux de la future armée congolaise. Une “fiction”, dit Muyaya, relevant davantage de la guerre psychologique que d’un quelconque agenda réel. En affirmant que « sur la forme actuelle, ils n’existeront plus », le ministre ne se contente pas de lever l’ambiguïté ; il rappelle que la RDC avance désormais avec une boussole : celle des accords de Washington et de Doha qui en fixent les limites, les mécanismes et les principes, dessinant une sortie de crise négociée mais strictement encadrée. En comparant le rapport entre Kigali et le M23 à une gymnastique “entre père et fils”, où chacun renie publiquement le lien tout en demeurant uni par l’évidence, Patrick Muyaya dévoile ce que beaucoup savent mais que peu osaient encore formuler : la rébellion n’est pas une force autonome, mais l’extension de l’armée rwandaise. Une vérité qui dérange, mais qui s’impose. Cet éclairage survient au moment où la RDC tente de franchir un cap : celui de la lucidité. Lucidité sur la nature réelle des interlocuteurs, sur les risques de manipulation de l’opinion, et sur la nécessité de maintenir un socle d’exigence. Lucidité, aussi, sur la priorité que le ministre rappelle avec insistance : la catastrophe humanitaire qui se déploie à l’Est. « Comment des gens qui donnent la mort juste parce qu’on a dit non peuvent-ils prétendre continuer ? », interroge-t-il. La fermeté qu’il revendique n’a rien d’une posture idéologique : elle est un impératif moral et politique. Dans ce moment délicat, la RDC démontre une cohérence qu’il faut saluer. Non pas une rigidité aveugle, mais une fermeté réfléchie, articulée autour de principes, de textes et d’un engagement constant à protéger d’abord les vies civiles.

Le gouvernement congolais a choisi la fermeté. Dans un extrait d’interview publié lundi sur son compte X, et accordé aux directeurs généraux de l’Agence congolaise de presse (ACP), Bienvenu-Marie Bakumanya, et de Geopolis, Willy Kalengayi, en marge de la mission de la Première ministre Judith Suminwa à Genève, Patrick Muyaya a balayé toute spéculation sur une éventuelle intégration de la rébellion M23/AFC au sein de la future armée congolaise.

« Il ne faut pas tromper le peuple de Dieu », a-t-il prévenu d’emblée. « Nous sommes un gouvernement, on ne va jamais se mettre dans un jeu de ping-pong avec ceux qui sont appelés à disparaître dans la forme actuelle. Qu’on ne vous trompe pas (…) Sur la forme actuelle, ils n’existeront plus. C’est ça la vraie vérité. »

Pour le ministre de la Communication, les campagnes médiatiques entretenues par le mouvement armé relèvent d’une stratégie de survie. « Toute cette agitation, toutes ces campagnes, tous ces mensonges (…) visent à justifier leur existence et entretenir une certaine clientèle », affirme-t-il, rappelant que « l’accord de Washington, accord mère avec le Rwanda, fixe le cadre ».

Une charge directe contre Kigali

Revenant sur la dimension régionale du conflit, Patrick Muyaya s’est montré plus explicite que jamais quant au rôle du Rwanda. « Dans la gymnastique entre père et fils, le père renie le lien avec le fils et le fils renie le lien avec le père, mais nous savons tous que les fils n’auraient jamais existé sans le père », déclare-t-il, évoquant une réalité « impossible à dissimuler ».

Le ministre élargit même la métaphore : « Le fils dont on parle a aussi des frères… S’il faut parler de Red Tabara ou de Twirwaneho, ces enfants du même père, doués dans la criminalité… c’est une autre histoire. »

Sur le fond des négociations, Patrick Muyaya évoque « un processus complexe », avec « huit points » déjà actés. Mais il prévient : « Il y a des principes. Lorsque vous regardez l’accord-cadre de Doha, on fait référence à Washington, à la Constitution ; on ne peut pas dérouter le peuple de Dieu. »

Il insiste sur la priorité du gouvernement : « La première urgence pour nous est humanitaire. Nous avons en face de nous des gens qui donnent la mort juste parce qu’on a dit non… Comment pensez-vous que des gens qui ont une telle vision puissent croire qu’ils peuvent continuer ? »

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