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21 novembre, 2024 - 11:33:22
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Procès de Charles Onana : Signal alarmant pour la documentation des crimes de guerre en RDC

Dans un contexte marqué par des tensions politiques et une quête de vérité historique, le soutien des Congolais à Charles Onana s’affirme avec force. L’auteur de L’Holocauste au Congo : L’Omerta de la communauté internationale appelle à une résistance face à l’oppression, tout en dénonçant la domination rwandaise qui pèse sur le Congo depuis plus de vingt ans. Accusé de « contestation de l’existence d’un crime de génocide » en lien avec le Rwanda, Onana fait l’objet d’un procès qui soulève des interrogations sur la liberté d’expression. Des voix comme celle du prix Nobel de la paix Denis Mukwege s’élèvent pour dénoncer cette « politisation » du procès et appeler à la reconnaissance des souffrances du peuple congolais, témoignant ainsi d’un mouvement grandissant en faveur de la vérité et de la justice.

Le soutien des Congolais à Charles Onana est unanime. Ses ouvrages, en particulier L’Holocauste au Congo : L’Omerta de la communauté internationale, illustrent avec force le complot international contre la République démocratique du Congo (RDC). Onana appelle les Congolais à tisser un réseau de résistants sur l’ensemble de leur territoire national, à l’image de ce que firent les Français après 1940, afin d’espérer trouver de vrais alliés, surtout lorsque leur cause est juste. Cependant, cet appel à la résistance ne suffit pas. Les Congolais doivent également lutter pour se libérer de la domination rwandaise et de l’humiliation qu’ils subissent depuis plus de deux décennies.

Son autre ouvrage, Rwanda : La vérité sur l’opération Turquoise, paru en 2019, a créé des remous dans les milieux académiques et politiques. En effet, il remet courageusement en question tout ce que l’on croyait savoir jusqu’à présent sur le génocide rwandais. Au lieu de démontrer scientifiquement le contraire des arguments avancés par Onana, un procès injuste lui est intenté, témoignage d’une volonté manifeste d’intimider toutes les voix dissidentes qui ne s’alignent pas sur le discours du président Paul Kagame et de son régime.

Derrière cette démarche visant à anéantir Charles Onana se cache la volonté de brouiller les pistes concernant sa documentation approfondie sur la planification des crimes impérialistes au Congo. L’angoisse de Paul Kagame face aux voix critiques est palpable. Il cherche à museler toutes les personnes qui souhaitent relativiser la réalité du génocide au Rwanda. Or, il est impératif de reconnaître non seulement la mort des Tutsis, victimes des Hutus, mais aussi celle des Hutus tués par des Tutsis. Les pertes humaines sont incommensurables : 800 000 Tutsis sont morts lors du génocide, mais il convient aussi de rappeler qu’au cours des deux décennies qui ont suivi, le régime Kagame a engendré plus de 8 millions de morts en RDC, une tragédie sans précédent dans l’histoire humaine.

Ainsi, parmi les voix congolaises qui portent, le prix Nobel de la paix Denis Mukwege a fermement réagi à l’ouverture du procès de Charles Onana devant le tribunal correctionnel de Paris. Dans une déclaration empreinte de gravité, Mukwege a dénoncé la « politisation » de cette affaire, qualifiant le procès d’injustice à l’égard de ceux qui cherchent à documenter et dénoncer les crimes de guerre et les massacres en RDC.

Charles Onana, de nationalité franco-camerounaise, est poursuivi aux côtés de son éditeur pour « contestation de l’existence d’un crime de génocide » en lien avec les événements de 1994. Ce procès, porté devant la justice par des organisations telles que la Fédération Internationale des Droits de l’Homme (FIDH), la Ligue des Droits de l’Homme (LDH) et l’association Survie, soulève des interrogations sur la liberté d’expression et la lutte pour la vérité historique.

Comme Denis Mukwege, plusieurs autres Congolais qualifient ce procès d’attaque directe contre ceux qui tentent de « mettre en lumière les souffrances du peuple congolais ». Plus précis, Denis Mukwege rappelle que ces douleurs sont en partie consignées dans le rapport Mapping de l’ONU, publié il y a quatorze ans. Ce rapport documente les crimes commis sur le territoire congolais. Ainsi, poursuivre un homme qui dénonce les atrocités en RDC, alors que les véritables responsables bénéficient d’un accueil privilégié à Paris, constitue une honte pour la France, un pays qui prétend défendre les droits de l’homme.

Pour rappel, lors de l’ouverture du procès, Charles Onana a réaffirmé son engagement en faveur de la reconnaissance des souffrances des Congolais, déclarant : « C’est essentiel que le peuple congolais retrouve sa dignité et sa fierté. On doit reconnaître le statut de victime du peuple congolais. On ne peut pas avoir 10 millions de morts et faire comme si ce n’était rien. Pour moi, les victimes congolaises existent. Il faut leur donner un visage. »

Le procès, qui suscite un vif intérêt, se poursuit avec l’audition de témoins au tribunal de Paris. Mardi, lors de la deuxième journée d’audience, plusieurs membres de la diaspora congolaise se sont rassemblés devant le tribunal pour exprimer leur solidarité avec Charles Onana. Cette mobilisation témoigne de la prise de conscience collective autour de la nécessité de défendre la vérité et de rendre justice aux victimes congolaises.

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