Un renforcement militaire est observé à la frontière entre le Rwanda et la République démocratique du Congo (RDC) depuis deux jours, près de la ville de Gisenyi du côté rwandais. Des installations militaires ont été remarquées de jour comme de nuit, allant de la grande barrière à la petite barrière jusqu’à la borne 11.
Les relations diplomatiques entre les deux pays se compliquent davantage depuis la résurgence du M23/RDF soutenue par l’armée rwandaise, un groupe armé actif dans la région.
“Nous voyons depuis deux jours plusieurs militaires de l’armée rwandaise accompagnés de mercenaires étrangers près de la frontière. Ils creusent en ce moment des tranchées, installent des sacs de sable, une manière de bien se préparer à un assaut. Nous pensons à l’entrée officielle de l’armée rwandaise sur le sol congolais après plusieurs incursions avec le M23”, a déclaré Mambo Kawaya, président de la société civile de Nyiragongo, contacté par infos27.
Malgré la demande des États-Unis adressée au Rwanda le week-end dernier de retirer ses troupes et ses missiles sol-air du territoire congolais, Kigali a refusé, invoquant la nécessité de sécuriser sa population.
Les autorités rwandaises évoquent également la crainte d’un génocide, faisant référence à la tragédie de 1994 où près de 800 000 personnes ont perdu la vie.
Le génocide en République démocratique du Congo entre 1994 et 2003 a été marqué par différents conflits ayant entraîné la mort directe d’environ 5,4 millions de personnes entre 1998 et 2003, selon les estimations de l’organisation non gouvernementale International Rescue.
Rappelons que la situation sécuritaire à la frontière entre le Rwanda et la RDC reste tendue, et les développements récents suscitent des inquiétudes quant à une possible escalade des tensions.
Franck YENGA