À travers ce troisième Symposium de Kinshasa, la Communauté Famille chrétienne (CFC Asbl) et l’Université catholique du Congo (UCC) entendent aborder les défis et les réalités entourant le processus de mariage en République démocratique du Congo. L’objectif ultime est de favoriser la formation des familles chrétiennes. Cette initiative vise à trouver des solutions aux différents défis auxquels sont confrontés le mariage et la famille, à travers les discussions tenues lors de cet événement.
Sous le haut patronage de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO), la Communauté Famille chrétienne (CFC Asbl) et l’Université catholique du Congo (UCC) ont lancé le troisième Symposium de Kinshasa sur la Famille, qui se tient du lundi 15 au vendredi 19 avril 2024. L’événement, axé sur le thème “Le Processus du Mariage en RDC”, a débuté dans la salle Père Boka du Centre d’études pour l’action sociale (CEPAS), situé dans la commune de la Gombe.
Cet événement vise un large public, comprenant notamment des parents, des décideurs, des partenaires, des magistrats, des juristes, des philosophes, des sociologues, des anthropologues, des politologues, des économistes, des communicologues, des agents pastoraux, des chefs coutumiers et des leaders d’opinion, ainsi que des jeunes.
La CFC avance que le mariage, en tant qu’union entre un homme et une femme, est une institution divine et humaine. Elle souligne que Dieu, en tant qu’Auteur, a voulu que les conjoints se soutiennent mutuellement et que les enfants procréés participent à la perpétuation de la création. Par la célébration sacramentelle, le Christ est invité à sanctifier, renforcer et consolider le lien d’amour entre les époux, leur offrant la grâce de vivre harmonieusement au sein de leur famille. En dotant le mariage de ses lois, Dieu a laissé aux hommes la responsabilité et la liberté de l’organiser concrètement.
Pour l’épanouissement des familles
Au cours de ces délibérations, la CFC aspire à examiner, explorer et analyser les réalités engendrant des problèmes complexes, tels que la monétisation de la dot, qui affectent le processus de mariage, dans le but de promouvoir le bonheur conjugal et l’épanouissement familial. Pour aborder cette thématique du processus de mariage, la CFC envisage d’explorer trois axes majeurs : l’aspect légal et ses implications pratiques, les écarts constatés dans la mise en œuvre, et les orientations concrètes à adopter.
Le représentant de la ministre du Genre, de la Famille et de l’Enfant, lors de la cérémonie d’ouverture, a souligné une des mesures gouvernementales visant à encadrer et à renforcer la famille, à travers la création de l’Office national pour la promotion et la stabilisation de la famille (ONAF). Cet organisme a pour mission de contribuer à l’élaboration et à la mise en œuvre de la politique nationale sur la famille, afin de l’intégrer dans les politiques et programmes nationaux en RDC. Il est également chargé de diffuser les instruments juridiques nationaux et internationaux relatifs à la famille, ainsi que de fournir des conseils stratégiques pour la stabilité et le bien-être familial. Placé sous l’autorité du ministère en charge du Genre, de la Famille et de l’Enfant, cet établissement public a pour tâche cruciale d’élaborer une politique nationale pour la stabilisation de la famille.
Cependant, le conseiller juridique du ministre du Genre, de la Famille et de l’Enfant a souligné qu’à ce jour, l’État congolais n’a pas encore adopté de politique nationale claire pour la stabilisation de la famille, bien que des travaux d’élaboration soient en cours. Néanmoins, il a souligné quelques avancées en RDC visant à stabiliser et renforcer l’institution familiale, qui est la cellule de base de l’État congolais, telles que la gratuité de l’enseignement primaire, la lutte contre les mariages précoces, la gratuité des soins de maternité et la suppression de l’autorisation maritale pour l’emploi.
Formation des animateurs
Dans sa conférence inaugurale sur la “Problématique de la préparation des jeunes au mariage”, Mgr Vincent Tshomba, évêque de Tshumbe, a émis plusieurs recommandations. Il a notamment préconisé la formation de facilitateurs plus compétents et mieux équipés pour accompagner les jeunes dans leur parcours vers le mariage et la vie familiale. Il a également encouragé la promotion des valeurs traditionnelles africaines relatives au mariage, telles que la fidélité, la fécondité, la fraternité, l’hospitalité et la solidarité, les considérant comme des sources d’espérance et de richesse à préserver.
Mgr Tshomba a souligné l’importance de l’implication d’un leadership chrétien dans toutes les instances de prise de décision afin de défendre les valeurs du mariage et de la famille. Il a également mis en avant le rôle crucial des associations et mouvements familiaux dans la prise en charge et la réalisation du projet pastoral familial, ainsi que dans l’intégration et l’accompagnement des jeunes. En outre, il a appelé les jeunes à prendre conscience de leur propre responsabilité et de leurs obligations dans ce cheminement vocationnel, ainsi que dans une préparation adéquate au sacrement du mariage.
M.O.K