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21 novembre, 2024 - 23:41:42
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Commémoration du Genocost : Judith Suminwa souligne l’importance du devoir de mémoire et de la lutte pour la paix

La quête de justice et de réparation, ainsi que l’appel ardent à ne jamais revivre de tels drames, la barbarie et les actes génocidaires des pays agresseurs, dont le Rwanda, ont été clairement exprimés lors des témoignages émouvants des victimes qui ont défilé devant la Première ministre Judith Suminwa, représentante du chef de l’État, lors de la cérémonie de commémoration des victimes des guerres d’agression à des fins économiques (Genocost) à la mairie de Kisangani, chef-lieu de la province de la Tshopo, au nord-est de la République démocratique du Congo. Pour la RDC, comme l’a souligné la Première ministre, représentante du chef de l’État, “Nous ne sommes pas des pleurnichards.” Cela signifie que le Genocost est plutôt un devoir de mémoire. “Plus jamais seuls. Nous n’abandonnerons pas. Nous continuerons à lutter pour la paix en République démocratique du Congo afin que notre population puisse à jamais profiter de nos richesses et pour cela, tous ensemble, soyons solidaires”, a écrit la cheffe du gouvernement. Un message d’espoir pour les Congolais qui restent debout.

Du 5 au 10 juin 2000, les armées rwandaise et ougandaise se sont affrontées en plein cœur de la ville de Kisangani, chef-lieu de la province de Tshopo, au nord-est de la République démocratique du Congo. Ces combats intenses et ininterrompus ont entraîné la mort de plus de 1000 victimes civiles et ont laissé plusieurs centaines de blessés. Vingt-quatre ans plus tard, la ville, tout comme les victimes, porte encore les stigmates de ces actes barbares, comme en témoignent les récits poignants de survivants :

“Je n’avais que 9 ans, élève en 3ème année primaire à l’époque, lorsque les armées ougandaise et rwandaise se sont affrontées à Kisangani. C’est dès le premier jour que la bombe a détruit notre maison et que j’ai perdu mes deux jambes. Pourquoi ai-je mérité cela? Je remercie le Président de la République pour cette réparation”, a déclaré Théthé Soli, une femme rescapée de la guerre des 6 jours.

“Je me présente sous le nom de Leon Kalume Mutomali. Chers frères et sœurs, si vous me voyez en ce lieu aujourd’hui, c’est grâce à Dieu. J’étais à Mihambwe quand les militaires rwandais ont envahi notre ville. Je suis dans un état de grande détresse, que l’État nous vienne en aide. Notre Président de la République, Chef de l’État, que Dieu vous bénisse dans toutes vos actions. Aidez-moi, car je suis complètement anéanti”, a-t-il exprimé en larmes, rejoignant ainsi le cortège des victimes du génocide congolais pour des motifs économiques.

Ces récits bouleversants renforcent la conscience congolaise face au défi de préserver l’intégrité territoriale du pays. Aujourd’hui, Kisangani ainsi que l’ensemble de la RDC élèvent la voix pour proclamer au monde : Plus jamais ça, plus jamais de génocide en République démocratique du Congo, plus jamais de Genocost.

La Commémoration du Génocide congolais pour des gains économiques (Genocost) à Kisangani constitue une preuve éloquente de la détermination du Gouvernement de la République à réparer les dommages causés par les auteurs d’actes barbares. Pour le gouverneur de la Tshopo, Paulin Lendongolia, sa province ne souhaite que la paix.

Au-delà de cela, “Plus jamais ça, plus jamais seuls” est désormais le message fort que la République démocratique du Congo adresse à la communauté internationale à travers Genocost. De ville martyre, Kisangani se métamorphose en ville d’espoir. Ainsi, la ministre des Droits Humains, Chantal Chambu Mwavita, a mis en lumière le contexte et le cadre de la commémoration du 2 août, dédiée aux victimes des guerres d’agression. “Nous devons sensibiliser et mobiliser à la fois au niveau national et international pour rallier d’autres à notre cause. Avançons, clamant haut et fort pour mettre fin au génocide lié aux guerres économiques dans notre pays”, a-t-elle affirmé.

Interrogé sur l’accueil réservé dans la ville, le gouverneur de la province de la Tshopo, Paulin Lendongolia, a souligné que à travers la commémoration des victimes des guerres d’agression, notamment de la guerre impliquant les armées rwandaises et ougandaises à Kisangani, l’histoire doit demeurer gravée dans la mémoire des Congolais, “nos enfants”. “Kisangani est une ville martyre, aujourd’hui devenue une ville d’espoir”, a-t-il déclaré, mettant en avant la mobilisation de toute la ville, notamment l’accueil chaleureux réservé à la Première ministre depuis l’aéroport international de Kisangani jusqu’au centre-ville.

Visite du site mémoriel par la Première ministre

Pour rappel, la Première ministre a inauguré les activités commémoratives en visitant le site mémoriel des victimes de la guerre des six jours, érigé dans la commune de Makiso, à Kisangani. Sur ce lieu, huit membres d’une même famille reposent en une fosse commune.

Par la suite, le chef du Gouvernement central a pris part à une marche rythmée par l’hymne aux morts, interprété par la fanfare de la garde républicaine. Cette marche l’a mené devant trois stèles érigées pour la méditation, sur ce site imprégné de souvenirs et d’émotions. La première stèle honore la mémoire des victimes des massacres des guerres d’une journée, de trois jours et de six jours, jetées dans le fleuve Congo et la rivière Tshopo ; la deuxième commémore les victimes des agressions du Rwanda et de l’Ouganda ; enfin, la troisième est dédiée aux victimes dont les corps ont été dispersés et enterrés dans la ville et aux alentours de Kisangani, après avoir été les cibles des agressions rwandaises et ougandaises.

Au sein de ce cimetière, le FONAREV a aménagé un espace de recueillement où reposent les dépouilles des huit membres de la famille Otshudi, tous massacrés simultanément.

La Première ministre a rencontré sur place la seule survivante de cette famille, qu’elle a chaleureusement étreinte pour lui témoigner que, ainsi que les autres victimes de ces atrocités, elle ne sera plus jamais seule. Un moment d’une grande intensité émotionnelle, renforcé par le récit de la victime qui raconte ce qui demeure encore dans sa mémoire.

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De Pitshou Mulumba
Envoyé Spécial à Kisangani (Tshopo)

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