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21 novembre, 2024 - 12:00:07
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Analyse du Professeur Iyoka Otangela-N’kumu  : “Le patriotisme diplomatique de Tshisekedi, un acquis pour le prestige de la RDC”

Depuis son accession à la magistrature suprême, Félix-Antoine Tshisekedi a su insuffler une dynamique diplomatique d’une cohérence indiscutable, témoignant d’un patriotisme déterminé au service de la restauration de la souveraineté nationale et de la paix. Telle est l’analyse argumentée du Professeur Iyoka Otangela-N’kumu Jean-Bedel. Dans une tribune, ce Docteur en Sciences Politiques et diplômé du Collège des Hautes Études de Stratégie et de Défense souligne que, face aux agressions dont est victime la République démocratique du Congo depuis plus de trois décennies, la vision de Félix Tshisekedi, articulée autour d’un engagement diplomatique sans faille, marque une rupture significative avec le passé. Cette stratégie, essentielle dans le cadre d’un conflit aux dimensions internationales, redonne au Congo une place de choix sur la scène mondiale, renforçant ainsi sa dignité et son poids géopolitique.

 Infos27

 Tribune

Le patriotisme diplomatique de Félix-Antoine Tshisekedi : un acquis tangible dans la dynamique de la restauration du prestige international de la République démocratique du Congo

Si sur le plan strictement de la politique intérieure l’impact global des initiatives entreprises depuis son accession au pouvoir peuvent encore être discuté, il est incontestable que sur le plan diplomatique, le Président Félix-Antoine Tshisekedi a engagé une dynamique aujourd’hui tangible. Bien plus important, il s’en dégage une vision indiscutablement cohérente, doublée d’une détermination résolue de mise en œuvre. Preuve d’un patriotisme avéré qu’il sied de reconnaître.

Le fait est d’autant plus pertinent pour être souligné que, si de façon globale la diplomatie constitue un levier implacable de l’action de tout Etat, même pour les plus autarciques comme la Corée du Nord, dans le cas spécifique de la République Démocratique du Congo, la diplomatie constitue une composante fondamentale de la guerre existentielle à laquelle le pays est confronté depuis plus de trois décennies.

Il est en effet vrai que d’autres leviers sont tout aussi déterminants pour parvenir à la victoire finale. Principalement les leviers militaire et socio-économique, critiques sur le plan opérationnel et essentiels dans la préservation de la mobilisation civilo-militaire des congolais. Cependant, sans un véritable engagement diplomatique patriotique, les efforts internes, aussi décisifs peuvent-ils être, se révéleraient certainement fragiles nonobstant l’apparence de leur efficacité éventuelle. L’expérience des trois dernières décennies l’a démontré de manière notable. Les esprits non amnésiques se souviennent certainement encore de toutes les difficultés que le pays a eues pour faire entendre sa voix entre 1996 et 2001, voire après, à partir de 2008 jusqu’autours de 2020. Toute dynamique de résistance ayant été systématiquement, soit diabolisées, soit purement et simplement étouffées à l’époque, le pays était littéralement balloté lorsqu’il n’était pas soumis à des accords marginaux à l’image de ceux de mars 2009 et décembre 2013.

Trois raisons fondamentales justifient ces évidences, autant qu’elles permettent de percevoir la juste mesure de la perspicacité et du patriotisme diplomatique du Chef de l’Etat :

  1. La guerre déclarée contre la République Démocratique du Congo depuis 1996, mais préparée contre la nation depuis la deuxième moitié de la décennie 1980, est un projet d’une nébuleuse affairiste internationale pour des buts géoéconomiques aujourd’hui connus de tout le monde et clairement documentés.

La nature du conflit transcendant très largement les simples causes locales, les mécanismes de sortie de crise locaux ne seraient jamais en eux-mêmes efficaces ;

  1. La durée du conflit, doublée de la détermination des acteurs clés de la nébuleuse sus-évoquée à atteindre leurs objectifs, ont fini par faire de la guerre en République Démocratique du Congo un conflit oublié, en dépit de la tragédie insoutenable que subissent les Congolais.

L’efficacité de la campagne de diabolisation du Congo est telle que seule un engagement diplomatique tout aussi résolu peut parvenir à casser les clichés largement partagés et inverser un narratif déjà ancré et largement propagé à travers le monde ;

  1. A contrario, si au moment de la préparation et de la mise en œuvre du plan de déstabilisation du Congo le contexte unipolaire limitait les options d’action stratégique du pays, le contexte multipolaire actuel replace la RDC au cœur de la géopolitique mondiale.

Ainsi donc, si la nécessité d’une activation efficiente des leviers d’action internes (militaire et socio-économique) se renforce, l’enjeu d’une diplomatie véritablement patriotique se révèle encore plus crucial.

A cet égard, il est clair que toute prétention pour une réponse essentiellement locale ressortirait, sinon d’une complicité incontestable avec les réseaux ennemis, tout au moins d’une naïveté dommageable pour la nation. Dans un cas comme dans l’autre, une nation engagée dans un combat existentiel comme l’est la République Démocratique du Congo, ne saurait se permettre pareille faiblesse stratégique.

Le Président Félix-Antoine Tshisekedi l’avait certainement perçu.

C’est ainsi que dès sa prise de fonction en janvier 2019, la diplomatie est clairement apparue comme l’axe central de son projet politique. Cela, autours de deux volets alternatifs fondés sur un but implacable qui est « la restauration de la souveraineté et de la paix nationales aux fins de la reconstruction économique et sociale du pays » :

  • Première alternative: Une ouverture géoéconomique lucide aux pays voisins autours de projets économiques intégrateurs mutuellement bénéfiques aux fins de favoriser un environnement géopolitique régional stable et pacifique. Partant d’une hypothèse plausible qu’à travers cette ouverture, le Congo rassurerait les intérêts des puissances géopolitiques mondiales qui comptent ;
  • Deuxième alternative: Faute de l’aboutissement heureux de la première démarche, engager une levée de bouclier irrévocable vis-à-vis des nébuleuses mafieuses et leurs proxies sous régionaux. L’objectif stratégique étant de dévoiler définitivement la malice des uns et la mauvaise foi des autres et ainsi, vider la pertinence de leur narratif déstabilisatrice contre le Congo auprès de l’opinion mondiale.

Une telle une approche tactique est certainement fondée sur démarche stratégique dont le but consiste, sur le plan externe, à retirer aux ennemis et à leur soutiens le prétexte du blocage dont ils accusaient toujours la RDC. Sur le plan interne, le but est de dévoiler toutes les complicités et tous les traitres locaux qui avaient toujours entretenu et profité de la complexité de la situation pour préserver leur couverture.

Tout observateur lucide se rend bien compte que depuis sa prise de fonction en janvier 2019, le Président Félix-Antoine Tshisekedi n’a jamais rompu la cohérence de sa ligne politique globale pour mettre fin à la guerre d’agression imposée au pays. Quoique pour être efficiente, cette ligne globale implique, en effet, l’activation toute aussi efficiente des trois leviers centraux relevés précédemment.

Si malgré tout, les deux leviers de politique intérieure (militaire et socio-économique) soulèvent encore des doutes légitimes, les effets de la perspicacité et l’engagement diplomatique patriotique de Félix-Antoine Tshisekedi sont aujourd’hui objectivement incontestables. Marquant de manière indiscutable un changement d’époque par rapport au régime précédent, tous les observateurs objectifs de la situation congolaise sont unanimes sur le fait que, même sans considération du fond de sa politique, les simples postures diplomatiques affichées par le Président de la République amorcent, à elles seules, le processus de la réhabilitation de la dignité internationale du Congo. Si elle demeure encore en quête de la restauration de sa souveraineté intégrale sur son territoire, la République Démocratique du Congo peut déjà se targuer des acquis notables dont la consolidation mènera incontestablement au but ultime. Ces acquis sont, entre autres :

  • Le bouleversement notable du narratif de diabolisation du pays sur le plan international et la remise en cause, ou tout au moins, le doute dorénavant semé sur les prétextes justificateurs de l’agression rwandaise ;
  • La mobilisation d’une opinion publique mondiale de plus en plus consciente de la tragédie que subit injustement le peuple congolais depuis trois décennies. Opinion par conséquent de plus en plus réceptive des éléments de langage de la cause congolaise ;
  • Des effets diplomatiques incontestables, au niveau bilatéral comme au niveau multilatéral, dorénavant perturbateurs du zèle rwandais et des nébuleuses qui le soutiennent ;
  • Une vraie percée diplomatique au niveau stratégique, capitalisant les effets de l’évolution du contexte géopolitique global, à l’effet de faire valoir les véritables équilibres géoéconomiques régionales.

Sur tous les fronts diplomatiques, la République Démocratique du Congo, à l’offensive depuis quelques années, inverse clairement de manière progressive la dynamique. Car la diplomatie, comme la guerre, est affaire de rapport de forces. La fermeté assumée de la position congolaise autours d’un argumentaire cohérent force depuis quelques années le respect que le pays avait longtemps perdu. Refreinant du même coup le zèle jadis exacerbé du Président rwandais, même Emmanuel Macron apprend progressivement à ménager la République Démocratique du Congo nonobstant ses relations étroites avec son homologue rwandais. Les balbutiements du Président français durant les deux jours du 19ème sommet de la francophonie sont l’expression de la force du respect que la République Démocratique du Congo impose à nouveau au monde.

A la faveur de cette ligne diplomatique patriotique affirmée par Félix-Antoine Tshisekedi, les soutiens hier indéfectibles des pays agresseurs du Congo mettent progressivement un bémol à leur propre ligne diplomatique. Des doutes de plus en plus apparents dans les prises de positions de l’Union Européenne, à la prise de conscience, certes timide, mais de plus en plus avérée des milieux institutionnels américains, en passant par les tâtonnements de la France, un tournant est bien perceptible auprès des puissances occidentales. Aux Nations-Unies, les réseaux anti-Congo fermement implantés pendant plusieurs décennies perdent progressivement leur ferveur d’autrefois.

L’élection écrasante de la République Démocratique du Congo comme membre du Conseil des Droits de l’Hommes des Nations-Unies, la publication officielle depuis 2021 des rapports des experts des Nations-Unies sur l’agression de la RDC, rapports à l’époque systématiquement classifiés, la mise en cause de l’attitude rwandaise par d’éminents membres du congrès américain, ou les déclarations (même symboliques) des sanctions par les USA et des pays de l’Union Européenne contre le Rwanda, sont quelques indicateurs de l’efficacité de la perspicacité et du patriotisme diplomatique congolais affiché par le Président de la République depuis son arrivée au pouvoir.

Ces avancées diplomatiques sont d’autant plus porteuses d’espoir que dans un environnement global dorénavant multipolaire, le poids géopolitique et géoéconomique de la République Démocratique du Congo est une évidence qui s’impose à nouveau après l’éclipse post-guerre froide. Les BRICS+ l’assimilent parfaitement. La République Démocratique du Congo en prend pour sa part clairement conscience. Dans un grand jeu de repositionnement géostratégique, les options stratégiques de Félix-Antoine Tshisekedi, aussi bien lors des sommets Russie-Afrique que, particulièrement, lors du dernier sommet Chine-Afrique de septembre 2024, attestent à juste titre un génie et un patriotisme diplomatique tangible en cinq ans d’exercice du pouvoir.

Pour autant, il est fondamental que la dynamique soit maintenue. Car, pour être véritablement capitalisée, une dynamique diplomatique a besoin d’être pérennisée. Les affinités doivent être resserrées, les sympathies doivent être consolidées, les réseaux doivent être cristallisés.

Quoi qu’il en soit, Félix-Antoine Tshisekedi, qui a manifestement bien fait ses classes de diplomate depuis ses fonctions de Secrétaire National chargé de l’extérieur dans son parti l’UDPS démontre, à l’évidence, un génie, une perspicacité et un patriotisme diplomatique très profitables pour un pays qui en eu longtemps besoin.

Professeur Iyoka Otangela-N’kumu Jean-Bedel

Docteur en Sciences Politiques, Diplômé du Collège  des Hautes Etudes de Stratégie et de Défense.

Professeur Iyoka Otangela Nkumu Jean Bedel
Professeur Iyoka Otangela-N’kumu Jean-Bedel

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