Des coulisses de la Cour de cassation émergent des manœuvres visant à influencer les juges dans une affaire emblématique opposant le ministère public à Stever Construct et son Administrateur Mike Kasenga. Tandis que les accusations de détournement s’effondrent faute de preuves solides, la défense s’attache à démontrer le caractère injustifié des poursuites. Ce procès, riche en leçons pour la gestion des fonds publics et l’amélioration du climat des affaires, met en lumière des enjeux cruciaux pour la RDC, entre respect des procédures et promotion de l’entrepreneuriat national.
L’ombre des influences occultes
Des informations obtenues en coulisses par Infos27 dans les couloirs de la Cour de cassation révèlent un activisme honteux de certains acteurs cherchant à influencer les juges pour orienter la décision en leur faveur. Ceux qui avaient alimenté une clameur publique bruyante refusent de reconnaître la débâcle du ministère public, incapable de démontrer, face à la défense, que Stever Construct avait outrepassé les normes en matière d’ouvrages de pompage et de traitement d’eau ou que Mike Kasenga avait détourné des fonds publics.
Aujourd’hui, ces tireurs de ficelles tentent de manipuler les juges vaillants de la Cour pour obtenir un jugement qui leur éviterait l’humiliation. Pourtant, le procès Forages constitue une véritable leçon pour les gestionnaires de fonds publics et les enquêteurs de potentielles infractions. Après l’agitation populaire et les jugements hâtifs d’une opinion parfois mal informée, l’heure est venue pour les magistrats de dire le droit et d’exercer une justice impartiale.
Au cours des deux mois d’audiences publiques, le ministère public n’a pas réussi à réunir suffisamment d’éléments pour justifier ses accusations de détournement. Les avocats de Mike Kasenga, Président-Administrateur de Stever Construct Cameroun, ont démontré que leur client, en tant qu’opérateur économique et non fonctionnaire public, ne pouvait être poursuivi pour détournement de deniers publics. Maître Guilain Duga Nsenda a mis en avant la livraison de près de 130 stations de pompage et de traitement d’eau en RDC, avec 60 autres en cours de construction, pour un investissement de plus de 80 millions de dollars américains, soit bien au-delà des paiements effectués par le Gouvernement.
Maître Jeannot Bukoko, un autre avocat de Stever Construct, a qualifié de “scandaleux et fantaisiste” le réquisitoire de 20 ans de travaux forcés exigé par le ministère public. Il a exprimé sa conviction que la Cour, éclairée par les faits, ne suivra pas cette requête qui constitue une atteinte à l’amélioration du climat des affaires en RDC.
De son côté, le Professeur Raphaël Nyabirungu, avocat de l’ancien ministre du Développement rural François Rubota, a souligné que ce dossier porte sur un marché public entre deux parties – le Gouvernement congolais et Stever Construct – qui n’ont jamais rompu leur partenariat. Selon lui, le ministère public s’est immiscé de manière inappropriée dans un contrat toujours en exécution, où aucun manquement grave n’a été constaté. Il estime que le retard de livraison des stations relève davantage de l’incapacité du Gouvernement à indiquer les sites de construction plutôt que de la responsabilité de l’opérateur économique.
En RDC, il est regrettable que le sensationnel prenne souvent le pas sur la rigueur. À ce niveau de la pyramide judiciaire, il est essentiel de privilégier la vérité pour préserver l’image du pays et encourager les investisseurs. Aucun ministre, ni du Développement rural ni des Finances, n’a dénoncé ce contrat validé en Conseil des ministres, et les populations bénéficiaires n’ont émis aucune plainte sur la qualité des ouvrages livrés par Stever Construct.
Entrepreneur congolais face aux défis d’un procès emblématique
Dans ce contexte, il serait sage de protéger les rares entrepreneurs congolais tels que Mike Kasenga, qui s’efforcent de faire face à une concurrence étrangère dominante dans les marchés publics. Toute autre décision irait à l’encontre de la vision du Chef de l’État, qui prône l’émergence d’une classe moyenne et de millionnaires nationaux.
Les juges de la Cour de cassation sont donc appelés à résister aux tentatives de manipulation et à rendre un verdict fondé sur le droit, lors de l’audience prévue le 22 janvier prochain.
En dépit de sa détention prolongée, Mike Kasenga reste confiant en ses partenaires gouvernementaux et en la justice congolaise. En témoigne la réception récente de containers contenant du matériel destiné à la construction de 200 nouvelles stations de pompage et de traitement d’eau, preuve de son engagement indéfectible envers le développement de la RDC.
Infos27