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20 avril, 2025 - 09:30:06
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Muyaya à Kabila : « Le poids des mots d’un ancien chef d’État exige plus de responsabilité »

Joseph Kabila a-t-il manqué une occasion de se comporter en homme d’État ? En évitant de condamner clairement l’agression dont la RDC est victime et en ne témoignant aucune compassion envers les populations meurtries, l’ancien président s’expose à de vives critiques. L’ancien dirigeant de la République démocratique du Congo (RDC) Joseph Kabila a déclaré, dimanche 23 février dans une tribune parue dans le journal sud-africain Sunday Times, que la mauvaise gouvernance de son successeur, le président Félix Tshisekedi, n’était pas pour rien dans le conflit qui sévit dans l’est du pays. Pour le ministre de la Communication et des Médias, Patrick Muyaya, cette posture relève davantage d’un calcul politique que d’un véritable souci national. « Joseph Kabila devrait d’abord déplorer les massacres des Congolais et condamner leurs auteurs », a-t-il martelé, soulignant la responsabilité qui incombe à toute figure ayant exercé les plus hautes fonctions du pays.

La récente sortie médiatique de l’ancien président Joseph Kabila sur la situation dans l’Est de la République démocratique du Congo suscite de vives réactions. En imputant à son successeur, Félix Tshisekedi, la responsabilité des troubles qui endeuillent cette partie du pays, l’ex-chef de l’État semble ignorer une réalité pourtant bien documentée : il s’agit d’une agression extérieure, attestée par les Nations unies et d’autres organismes internationaux.

Le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, n’a pas tardé à réagir avec fermeté. « Kabila vient légitimer une guerre d’agression pourtant démontrée par les différents rapports de l’ONU », a-t-il déclaré sur TV5 Monde. Cette prise de position illustre la profonde divergence entre l’actuelle administration et son prédécesseur dans l’analyse des conflits persistants à l’Est du pays.

Pour Patrick Muyaya, loin d’adopter une approche responsable et unificatrice, la déclaration de Joseph Kabila relève d’une posture politicienne qui peine à convaincre. En évitant soigneusement de condamner l’agression dont le pays est victime et en ne témoignant aucune compassion envers les populations meurtries, l’ancien président semble avoir manqué une occasion de se positionner en homme d’État. « Joseph Kabila devrait d’abord déplorer les massacres des Congolais et condamner leurs auteurs », a insisté Patrick Muyaya, soulignant ce qui aurait dû être la priorité de toute figure ayant exercé les plus hautes responsabilités.

Les Congolais ont la mémoire longue. Le ministre de la Communication et des Médias a ainsi rappelé que, pendant dix-huit ans, Joseph Kabila a dirigé le pays sans parvenir à éradiquer la crise sécuritaire qui gangrène l’Est. « Aujourd’hui, sous la présidence de Félix Tshisekedi, des efforts sont déployés sur plusieurs fronts – militaire, diplomatique, économique, judiciaire et médiatique – pour apporter des réponses concrètes. Certes, tout citoyen a le droit de s’exprimer, mais le poids des mots d’un ancien chef d’État implique une responsabilité accrue », a-t-il déclaré.
Pour nombre d’observateurs, dans un contexte où l’unité nationale est plus que jamais nécessaire pour faire face aux défis sécuritaires, les Congolais attendaient un discours fédérateur, non une déclaration clivante. À défaut d’une telle posture, le silence aurait été plus éloquent.

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