En recevant lundi 28 avril à Rabat les ministres des Affaires étrangères du Burkina Faso, du Mali et du Niger, le souverain marocain a réaffirmé son engagement en faveur du développement et de la stabilité de la région sahélienne, marquant un nouveau jalon dans la diplomatie africaine du Royaume.
Dans l’éclat solennel du Palais Royal de Rabat, le Roi Mohammed VI a reçu, lundi 28 avril, les ministres des Affaires étrangères des trois pays membres de l’Alliance des États du Sahel (AES) : Karamoko Jean Marie Traoré pour le Burkina Faso, Abdoulaye Diop pour le Mali, et Bakary Yaou Sangaré pour le Niger. Cette rencontre s’inscrit dans le prolongement des relations historiques qui unissent le Maroc à ces États sahéliens, fondées sur l’amitié, la solidarité et une coopération sans cesse renouvelée.
Les émissaires sahéliens ont profité de l’audience royale pour transmettre les messages de gratitude de leurs chefs d’État respectifs, saluant « l’intérêt constant » du souverain pour les enjeux du Sahel. Le Roi Mohammed VI, dont l’activisme diplomatique en Afrique est un marqueur fort de son règne, a été remercié pour ses multiples initiatives en faveur du développement économique et social de la région, confrontée à des défis sécuritaires, politiques et humanitaires d’une rare intensité.
L’Atlantique comme horizon
Au cœur des échanges figure une proposition stratégique majeure : l’initiative du souverain visant à faciliter l’accès des pays enclavés du Sahel à l’océan Atlantique. Ce projet, salué unanimement par les ministres présents, vise à ouvrir de nouvelles perspectives économiques pour le Burkina Faso, le Mali et le Niger, en brisant leur isolement géographique historique.
« L’accès à l’Atlantique est une question vitale pour l’avenir économique du Sahel », a confié l’un des participants à l’issue de l’audience. En réaffirmant leur adhésion pleine et entière à cette démarche, les ministres sahéliens se sont engagés à en accélérer la mise en œuvre, conscients qu’une meilleure connectivité est indispensable pour stimuler l’intégration régionale et renforcer la souveraineté économique de leurs pays.
Une dynamique régionale en construction
La rencontre a également été l’occasion de faire le point sur l’état d’avancement institutionnel et opérationnel de l’Alliance des États du Sahel, créée en septembre 2023. L’AES se veut un nouveau cadre de coopération renforcée entre le Burkina Faso, le Mali et le Niger, à la fois sur les plans politique, sécuritaire et économique, face aux défis communs et aux menaces terroristes persistantes.
Devant Mohammed VI, les ministres ont exposé les ambitions de cette jeune organisation, qui entend promouvoir une approche concertée du développement et de la sécurité, loin des influences extérieures parfois jugées contre-productives. Le soutien du Maroc à cette entreprise régionale a été accueilli comme un gage de crédibilité et de soutien international dans une conjoncture marquée par les recompositions géopolitiques en Afrique de l’Ouest.
Le Maroc, partenaire naturel du Sahel
Depuis son retour au sein de l’Union africaine en 2017, le Maroc a multiplié les initiatives pour renforcer sa présence diplomatique et économique sur le continent, en particulier auprès de ses voisins sahéliens. À travers des partenariats dans l’agriculture, l’énergie, les infrastructures ou la formation, Rabat s’est positionné comme un acteur majeur du développement africain, combinant soft power religieux et diplomatie économique.
Cette réception, hautement symbolique, confirme la volonté de Mohammed VI de consolider ce rôle en s’érigeant en partenaire naturel du Sahel. En promouvant des solutions africaines aux défis africains, le Maroc entend peser durablement sur l’avenir d’une région charnière, où se jouent à la fois la stabilité du continent et les équilibres stratégiques mondiaux.
Avec MAP
