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Kinshasa
15 novembre, 2025 - 01:35:05
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[Tribune] Quand l’horizon s’éclaircit, les marchands de guerre s’agitent

Il fut un temps, pas si lointain, où les tambours de guerre résonnaient à Bunagana. Les colonnes de l’ennemi semblaient inarrêtables, mais le souffle héroïque de nos vaillants soldats les cloua sur place, figés dans une guerre de positions, comme si le ciel lui-même s’était interposé entre eux et notre sol. Pendant des mois, la ligne de front ne céda point. Mais lorsque les balles n’eurent plus raison de notre résistance, l’or, lui, tenta d’ouvrir les portes.

Le Rwanda, changeant d’armure, abandonna la mitraille pour la monnaie. Le combat ne se livrait plus dans les tranchées, mais dans les salons feutrés et les arrière-cours des casernes. Les convictions, jadis trempées dans le serment, se mirent à fondre sous le soleil de l’argent.

La trahison avait tout chamboulé. Les hommes de troupes ont été livrés en pâture par une hiérarchie véreuse.

Les compatriotes inconscients jubilaient quand l’ennemi avançait sans résistance. Aucun mot sur des dizaines de milliers de nos frères sacrifiés sur l’autel des intérêts étrangers.

Quand nos cœurs saignaient, eux jubilaient.

Aujourd’hui, alors que demain se dessine à Washington une lueur d’espérance, certains s’empressent d’en noircir le ciel. Les opposants et les communicantes pro-rébellion qui se frottaient les mains quand nos territoires tombaient, se lamentent maintenant qu’un accord se profile.

À leurs yeux, mieux vaut l’occupation étrangère actuelle qu’un imparfait accord.

Leur patriotisme déclaré n’est qu’un drap qu’ils retirent dès que la lumière s’éteint.

Et pourtant, cet accord annoncé, que d’aucuns dénoncent comme une trahison, porte les germes d’un avenir apaisé. Non, il ne sera pas parfait. Aucun pacte ne l’est. Mais il nous donne une respiration, une trêve, une chance : celle de réorganiser notre armée, de panser nos plaies, de préparer le jour où, unis et solides, nous pourrons faire face à toute menace, sans tutelle ni médiation.

Peut-on se dire patriote et refuser une chance de paix ?

Peut-on crier à la trahison quand s’ébauche enfin un cadre de retrait des forces étrangères de notre sol ?

Pourquoi maugréer quand on réaffirme l’intangibilité de nos frontières et la souveraineté nationale ?

Nous, nous choisissons de soutenir cette voie. Parce qu’elle peut être imparfaite mais, moins mauvaise. Parce qu’elle sert la paix, et donc la République.

Nous saluons ici la constance du Président de la République que l’histoire retiendra comme un homme de résilience. Nous saluons aussi le brio de sa ministre des affaires étrangères, dont la diplomatie silencieuse tisse ce que les canons ne peuvent bâtir. Ils méritent non les sarcasmes qui fusent des milieux de ceux qui attendaient le chaos mais le respect. Non la désestime mais le réconfort.

L’heure est venue de choisir son camp : Le camp de ceux qui travaillent pour la paix et la stabilité institutionnelle ou celui de ceux qui veulent nous ramener à la case du départ.

Le camp de ceux qui construisent, ou celui de ceux qui conspirent. Nous, nous avons choisi. Et ce choix, nous l’assumons.

Steve Mbikayi

Député National

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