Entre tractations discrètes, médiations croisées et pressions internationales, les efforts de paix s’intensifient à l’approche de la signature d’un accord entre la RDC et le Rwanda, sous l’égide des États-Unis. En recevant à Kinshasa Olusegun Obasanjo, ancien président nigérian et désormais émissaire conjoint de l’EAC et de la SADC, le chef de l’État congolais, Félix Tshisekedi, s’inscrit dans une stratégie de désescalade progressive. « Nous explorons toutes les possibilités concernant la situation entre le Rwanda et la RDC afin qu’il n’y ait plus de confrontation militaire ni de violence », a déclaré M. Obasanjo à la presse à l’issue de la rencontre.
La diplomatie régionale continue de s’activer en coulisses pour tenter de juguler l’engrenage de violences dans l’Est de la République démocratique du Congo. Mercredi 25 juin à Kinshasa, le président Félix Tshisekedi s’est entretenu pendant près de deux heures avec Olusegun Obasanjo, ancien chef d’État nigérian, désormais désigné comme facilitateur conjoint par la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC) et la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC).
« Nous explorons toutes les possibilités sur la situation entre le Rwanda et la RDC pour qu’il n’y ait plus de confrontation militaire et de violence », a déclaré M. Obasanjo à la presse, à l’issue de la rencontre. Arrivé à Kinshasa en provenance de Kigali, l’émissaire africain s’est dit « encouragé » par ses échanges avec les présidents Paul Kagame et Félix Tshisekedi. « Les discussions sont sur le bon chemin », a-t-il assuré, sans livrer de détail sur d’éventuelles avancées concrètes.
Une médiation continentale en construction
La mission d’Olusegun Obasanjo s’inscrit dans une démarche plus large actée le 24 mars dernier lors du second sommet conjoint EAC-SADC, en présence du président congolais. Ce jour-là, cinq anciens chefs d’État africains ont été nommés comme facilitateurs régionaux pour la résolution de la crise sécuritaire persistante à l’Est de la RDC. Outre M. Obasanjo, la liste comprend M. Uhuru Kenyatta (Kenya), M. Kgalema Motlanthe (Afrique du Sud), Mme Catherine Samba-Panza (République centrafricaine) et Mme Sahle-Work Zewde (Éthiopie). Le choix de ces personnalités repose, selon le communiqué du sommet, sur des critères d’équilibre régional, linguistique et de genre.
Prochaine étape de la tournée d’Obasanjo : Lomé. « Je vais faire rapport au Président Faure Gnassingbé, désigné par l’Union africaine comme médiateur. Nous allons voir ensemble ce qui peut être fait pour progresser vers une paix durable dans la région », a précisé l’ancien dirigeant nigérian.
Une convergence internationale autour de la paix
Sans s’attarder sur le contenu des initiatives parallèles, M. Obasanjo a salué l’engagement croissant d’acteurs internationaux dans le dossier congolais. « Nous prenons acte de toutes les initiatives de paix, qu’elles viennent des États-Unis ou du Qatar », a-t-il déclaré, en référence notamment à la médiation américaine qui doit conduire à la signature d’un accord bilatéral entre Kinshasa et Kigali le 27 juin à Washington.
La situation sécuritaire reste, sur le terrain, des plus précaires. La coalition armée RDF-M23 continue d’occuper plusieurs localités dans les provinces du Nord-Kivu. Face à cette instabilité chronique, la multiplication des initiatives diplomatiques laisse espérer un alignement d’acteurs déterminés à sortir l’Est congolais d’une guerre larvée depuis plus de deux décennies.
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