Rarement un ministre des Finances de la République démocratique du Congo aura autant misé sur la rigueur budgétaire, la transparence et la discipline de gestion pour rétablir l’équilibre des comptes publics. Doudou Fwamba Likunde Li-Botayi, technocrate discret et méthodique, s’inscrit dans une démarche de redressement financier menée dans la stricte légalité, au service d’une gouvernance rénovée sous Félix Tshisekedi. Moins de deux ans après son arrivée, il affiche un bilan qui tranche avec les errements du passé : un franc congolais stabilisé autour de 2 850 FC pour un dollar, une inflation contenue après avoir culminé à 23,8 %, un déficit réduit à 1,6 % du PIB et une croissance portée à 6,5 % en 2024, au-dessus des prévisions du FMI. Plus de 52 milliards de FC (15 millions USD) ont été économisés sur le train de vie des institutions et réorientés vers les infrastructures, permettant notamment la réhabilitation de plus de 400 km de voirie à Kinshasa et le lancement de chantiers routiers dans plusieurs provinces. Si la RDC reste exposée aux chocs extérieurs et aux tensions sécuritaires, le pari engagé est clair : transformer la résilience économique en prospérité tangible pour les Congolais.
Invité de Top Congo FM, Doudou Fwamba a dressé un état des lieux précis : à son arrivée en juin 2024, l’économie congolaise faisait face à une inflation galopante (23,8 %), une dépréciation de 24 % et un taux de change de 2 847 FC pour un dollar. Quinze mois plus tard, le franc congolais s’est maintenu autour de 2 850 FC/USD et la croissance a atteint 6,5 % en 2024, dépassant la moyenne régionale. « Notre économie est debout, robuste et résiliente », a-t-il affirmé, insistant sur l’effet combiné de la discipline budgétaire et de la coordination avec la Banque centrale.
Des réformes pour la transparence
La facture normalisée, nouvel outil de traçabilité numérique, marque un pas décisif dans la lutte contre l’évasion fiscale. La réforme du secteur des jeux de hasard, adoptée en Conseil des ministres, pourrait générer 1,7 milliard USD de recettes, grâce à l’identification numérique des parieurs. Le Plan de trésorerie (PTR), quant à lui, impose une stricte discipline dans l’exécution des dépenses, ramenant le déficit à 1,6 % du PIB. Ces réformes, saluées comme « technocratiques », visent à ancrer la légalité au cœur de la gouvernance financière.
Une redistribution vers l’essentiel
La réduction du train de vie des institutions a libéré 52 milliards de FC (15 millions USD), réorientés vers les infrastructures. Plus de 400 km de voirie ont été réhabilités à Kinshasa, tandis que plusieurs routes nationales (RN4, RN50, RN26) connaissent des travaux de réfection. Dans les provinces, de l’Ituri au Kasaï, des routes et ouvrages voient le jour. Le ministre cite aussi la modernisation de l’aéroport de Bunia et la poursuite du Centre financier et de l’Arena de Kinshasa, dans le respect de la souveraineté économique.
Perspectives et sobriété
Pour 2026, le budget de 20,3 milliards USD apparaît ambitieux mais réalisable, selon Doudou Fwamba, « sauf en cas de chocs extérieurs majeurs ». Le ministre insiste sur la sobriété et la transparence : « Chaque franc doit servir la population, rien d’autre. » Un credo qui illustre la ligne adoptée par Félix Tshisekedi : transformer la résilience en gains sociaux concrets.
À travers ce bilan, Doudou Fwamba se présente moins en politique qu’en gestionnaire : un technocrate attaché aux règles et à la légalité, convaincu que la crédibilité internationale et la stabilité intérieure passent par la rigueur. Si les défis demeurent immenses, notamment sur l’emploi et le pouvoir d’achat, la RDC s’offre un visage nouveau : celui d’un État qui assume le prix du passé, mais qui entend désormais construire un avenir financier plus solide.
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