Devant le Conseil de sécurité des Nations Unies, l’ambassadeur de la République démocratique du Congo à New York, Zénon Mukongo Ngay, a tiré, lundi 13 octobre, la sonnette d’alarme sur la dégradation dramatique de la situation sécuritaire dans l’Est du pays. Entre massacres de civils, recrutements forcés et violences sexuelles, la RDC dénonce le soutien actif du Rwanda au M23 et insiste sur l’urgence du retrait des forces rwandaises. « Le retrait des troupes rwandaises, la fin de leur appui au M23 et le retour de l’autorité de l’État congolais sont des conditions non négociables pour une paix véritable », a martelé le diplomate congolais. Face aux inerties et aux violations répétées des accords de Washington et de Doha, Kinshasa demande des actions concrètes, y compris la mise en place d’un mécanisme de contrôle sur l’exploitation illégale des ressources naturelles dans la région des Grands Lacs, pour restaurer la sécurité et préserver la stabilité régionale.
Lors d’une session publique du Conseil de sécurité, lundi 13 octobre, Zénon Mukongo Ngay, ambassadeur de la RDC auprès des Nations Unies, a présenté un état des lieux alarmant de la situation à l’Est du pays. « La situation sécuritaire qui prévaut dans les Grands Lacs n’est guère reluisante comme l’indique clairement le rapport du secrétaire général dont votre conseil est saisi, document S/2025/516 du 1er octobre 2025 », a déclaré le diplomate congolais.
Dans un exposé détaillé, il a souligné que les tensions se concentrent particulièrement à Uvira, ville du Sud-Kivu en face du Burundi. « C’est ici que se concentrent toutes les tensions transfrontalières entre les différents pays des Grands Lacs, faisant de cette région un volcan fumant qui pourrait exploser à tout moment », a-t-il averti.
L’ambassadeur Zénon Mukongo a rappelé les engagements non respectés du Rwanda et de l’AFC/M23 : « Le Conseil a demandé à la force de défense du Rwanda (RDF) de cesser tout soutien au M23 et de se retirer immédiatement du territoire de la République démocratique du Congo sans condition préalable. Bien que l’application de ces dispositions se fasse encore attendre, nous saluons la poursuite des efforts diplomatiques dans le cadre du processus de Washington et de Doha. »
Selon Zénon Mukongo Ngay, la réalité sur le terrain reste alarmante : « Plus de trois cents civils congolais ont été tués dans plusieurs localités du territoire de Rutshuru au Nord-Kivu en juillet 2025. Aujourd’hui encore, plus de 272 assassinats, plus de 300 cas de viol, plus de 300 cas de tortures corporelles, y compris sur des élèves, ainsi que des arrestations arbitraires, des enlèvements et le recrutement forcé de jeunes, sont signalés. »
Le diplomate congolais a insisté sur la nécessité de mesures concrètes : « Le retrait des troupes rwandaises, la fin de leur appui au M23 et le retour de l’autorité de l’État congolais sont des conditions non négociables pour une paix véritable. Il est également crucial de mettre en place un mécanisme de contrôle sur l’exploitation illégale des ressources naturelles dans la région. »
Tout en dénonçant ces violations, Zénon Mukongo Ngay a souligné l’importance des initiatives diplomatiques : « Nous saluons la poursuite des efforts en cours, mais la sincérité de l’engagement du Rwanda et de leur supplétif de l’AFC/M23 reste à vérifier. Les récents développements montrent que ces acteurs persistent à fouler aux pieds leurs engagements aux termes de l’accord de Washington et de la déclaration de principe de Doha. »
Avec un appel clair à la responsabilité internationale, la RDC, par la voix de son ambassadeur, a réaffirmé sa position : la paix durable ne peut s’établir qu’avec le retour effectif de l’autorité étatique sur tout le territoire et la fin du soutien extérieur aux groupes armés.
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