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15 novembre, 2025 - 00:42:19
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Madagascar : les militaires s’emparent du pouvoir après la destitution d’Andry Rajoelina

C’est une scène que l’île rouge n’avait plus connue depuis des années : dans l’après-midi du 14 octobre, un groupe d’officiers de l’armée malgache a annoncé à la télévision nationale qu’il prenait les rênes du pouvoir, suspendant la Constitution et dissolvant les principales institutions du pays, à l’exception de l’Assemblée nationale. Ce coup de force intervient quelques heures seulement après l’adoption par les députés d’une motion d’empêchement visant le président Andry Rajoelina, alors qu’il se trouvait à l’étranger et avait tenté de dissoudre le Parlement. Au cœur de ce basculement : le colonel Michael Randrianirina, figure montante de l’armée, qui a su capitaliser sur un mouvement de contestation populaire initié par une jeunesse mobilisée depuis plusieurs semaines.

Un groupe de militaires, conduit par le colonel Michael Randrianirina, a proclamé la prise de pouvoir depuis le palais présidentiel d’Antananarivo. Retransmise en direct à la télévision nationale, la déclaration a officialisé la suspension de la Constitution, la dissolution du Sénat et de la Haute Cour constitutionnelle, ainsi que celle de la commission électorale. L’Assemblée nationale, seule institution maintenue, devient de facto l’unique organe civil encore en activité.

Quelques heures plus tôt, les députés avaient voté une motion d’empêchement contre le président Andry Rajoelina, en déplacement à l’étranger. Ce dernier avait, en réponse, signé un décret de dissolution de l’Assemblée nationale, déclenchant une confrontation institutionnelle inédite. L’armée, en position d’arbitre, a choisi son camp : celui du renversement de l’exécutif.

Le colonel Randrianirina, membre du Corps d’armée des personnels et des services administratifs et techniques (Capsat), est au cœur de ce coup de force. Déjà le 11 octobre, il avait fait basculer un mouvement de contestation populaire, porté par une jeunesse mobilisée depuis la rentrée, en une insurrection armée coordonnée. « Nous prenons nos responsabilités face à la crise », a-t-il lancé dans une allocution brève mais ferme, promettant de « restaurer l’ordre et l’unité nationale ».

L’annonce a provoqué une onde de choc dans la capitale et au-delà. Si aucune effusion de violence n’a été signalée dans l’immédiat, les principaux axes d’Antananarivo étaient placés sous contrôle militaire dans la soirée. Plusieurs chancelleries étrangères ont appelé au calme, tandis que des organisations de la société civile réclament des garanties sur la préservation des libertés fondamentales.

Le président Rajoelina, qui avait lui-même accédé au pouvoir en 2009 à la suite d’un mouvement militaire, n’a pas encore réagi publiquement à son éviction. Son entourage immédiat reste discret sur son lieu exact de résidence et ses intentions.

L’avenir politique du pays reste flou. Aucun calendrier de transition n’a été dévoilé, mais le colonel Randrianirina a laissé entendre qu’un « gouvernement de redressement national » pourrait voir le jour dans les prochains jours. Pour les partisans de la contestation, cette prise de pouvoir est « une victoire du peuple ». Pour d’autres, elle réactive le spectre d’une instabilité chronique qui a déjà marqué l’histoire récente de Madagascar.

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