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24 novembre, 2025 - 15:46:53
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Leadership assumé à Kinshasa : Sama Lukonde prend les rênes de l’Union parlementaire africaine 

La scène aurait pu rester celle d’un sommet parmi d’autres ; elle est devenue un signal politique. En portant Jean-Michel Sama Lukonde à la présidence du Comité exécutif de l’Union parlementaire africaine (UPA), les parlements du continent ont choisi de reconnaître à la RDC un rôle que beaucoup hésitaient encore à lui concéder : celui d’un acteur structurant, capable d’infléchir les débats, de canaliser les divergences et d’imprimer un cap dans un moment où l’Afrique cherche un souffle institutionnel nouveau. Le fait que cette désignation intervienne au cœur d’une plénière marquée par des tensions sur la Charte africaine des droits de l’homme n’en renforce que davantage sa portée. Car c’est là que réside l’enjeu : Kinshasa ne s’est pas contentée d’accueillir. Elle a dirigé, arbitré, consolidé. Sama Lukonde a imposé une méthode, non pas d’autorité, mais de cohérence. Là où la controverse menaçait d’enliser les travaux, il a facilité l’émergence d’un compromis solide, porté par des amendements congolais qui ont permis à l’institution de se maintenir à hauteur de ses ambitions. Cette maîtrise du protocole, mais surtout du tempo politique, confirme une réalité longtemps ignorée : la RDC a désormais la capacité d’occuper pleinement son espace continental, au-delà de sa vulnérabilité géopolitique. C’est d’autant plus crucial que le continent traverse une phase d’instabilité aiguë. Les crises qui ravagent le Soudan, le Mali et l’Est congolais ont rappelé aux délégués que la souveraineté africaine ne se décrète pas : elle se défend, se structure, s’exerce. En condamnant unanimement les violations des droits humains et en saluant les efforts engagés par Kinshasa pour ramener la paix, les présidents d’Assemblées ont envoyé un message clair : la diplomatie parlementaire peut, doit, devenir un levier stratégique, à condition qu’elle soit portée par des États déterminés à assumer leur leadership.

À Kinshasa, la 47ᵉ Conférence des présidents de l’Union parlementaire africaine (UPA) a consacré, samedi 22 novembre, l’émergence de la RDC comme moteur institutionnel du continent. À l’issue d’une plénière dense tenue à l’hôtel Golden Tulip Kin Oasis, les présidents d’Assemblées ont désigné Jean-Michel Sama Lukonde, président du Sénat congolais, à la tête du Comité exécutif de l’organisation pour un mandat de deux ans.

Autour de lui, l’ensemble des membres du Comité exécutif et ceux de la conférence des femmes parlementaires ont été confirmés, scellant la recomposition interne d’une institution appelée à jouer un rôle croissant dans la diplomatie parlementaire africaine.

Un consensus politique forgé dans la controverse

La plénière, que Sama Lukonde a dirigée avec un sens du compromis salué par plusieurs délégations, a été marquée par un débat tendu autour de la référence à la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples. Renvoyée en plénière après une impasse en commissions, la question a opposé partisans du maintien du texte et défenseurs d’un recentrage sur la Charte de l’Union africaine.

IMG 20251123 WA0016Le président du Sénat congolais a permis l’émergence d’un compromis : un amendement proposé par la délégation congolaise, porté notamment par le sénateur Christophe Lutundula, a été adopté, permettant la validation des résolutions politique et économique. « La Charte de l’Union africaine est ce qui unit toutes nos délégations », a rappelé Sama Lukonde, avant que la plénière n’enterre la controverse.

Au-delà de cet épisode, les deux commissions : politique d’une part, économique et développement durable de l’autre, ont adopté leurs rapports. Les travaux ont insisté sur la consolidation de la souveraineté nationale, la transition énergétique et la nécessité d’un développement durable ancré dans des solutions africaines.

Les débats ont également été dominés par la situation sécuritaire dans l’Est de la RDC, ainsi qu’au Soudan et au Mali. À l’unanimité, les parlementaires ont condamné les violations des droits humains et réaffirmé leur solidarité envers les pays touchés. Un appel a été lancé pour intensifier la diplomatie parlementaire et soutenir les efforts de paix, notamment en RDC où les participants ont salué les accords récemment signés.

Les femmes parlementaires ont, elles aussi, dénoncé les violences faites aux femmes et aux enfants dans les zones de conflit, exprimant un soutien particulier aux Congolaises victimes d’exactions.

De leur côté, les représentants de la jeunesse africaine ont plaidé pour la création, au sein de l’UPA, d’un mécanisme d’encadrement et de mobilisation de la jeunesse, majoritaire sur le continent.

La RDC, hôte confirmé de la prochaine conférence

La conférence a également arrêté les grandes lignes de la 48ᵉ session de 2026, prévue entre octobre et novembre. Le secrétariat général reste ouvert aux candidatures des pays membres souhaitant abriter ces assises, la décision finale devant être arrêtée d’un commun accord avec le pays retenu. Là encore, la RDC apparaît comme un acteur central de la préparation.

IMG 20251123 WA0018En clôturant les travaux, Jean-Michel Sama Lukonde a salué « la sagesse » et « l’esprit de responsabilité » des délégations, tout en exprimant la gratitude du peuple congolais pour la confiance accordée à Kinshasa. Les participants ont, de leur côté, félicité l’organisation « exemplaire » de cette 47ᵉ conférence et de la 84ᵉ réunion du Comité exécutif.

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