Lors d’un point de presse tenu ce lundi à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo (RDC), Mme Angèle Dikongué-Atangana, représentante du Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), a dévoilé les priorités stratégiques de l’agence pour l’année 2025. La rencontre a été marquée par un bilan des défis humanitaires dans les régions de l’Est de la RDC, particulièrement au Nord-Kivu et en Ituri, zones fortement touchées par l’activité des groupes armés
Mme Dikongué-Atangana a dressé un état des lieux alarmant de la situation des déplacés internes dans l’Est du pays, où la violence et les exactions continuent de forcer des milliers de civils à fuir leurs foyers. La responsable onusienne a souligné que la crise, bien qu’elle persiste depuis des années, reste largement ignorée à l’échelle internationale. « La crise en RDC, malgré sa durée, reste invisible. Cette pérennisation du conflit n’aide pas et n’apporte aucune solution. La clé, c’est la paix durable, car sans la paix, il ne peut y avoir de développement durable », a-t-elle affirmé.
Trois priorités stratégiques pour 2025
Pour 2025, le HCR en RDC compte concentrer ses efforts autour de trois axes majeurs, visant à alléger les souffrances des déplacés et à favoriser leur autonomie.
Promouvoir des solutions durables : Mme Dikongué-Atangana a insisté sur la nécessité de trouver des solutions pérennes permettant aux déplacés de reprendre une vie stable et digne. « Ce qui est primordial pour nous, c’est que les déplacés puissent un jour bénéficier de solutions durables », a-t-elle déclaré, rappelant que la réinstallation et l’intégration locale font partie des voies envisagées.
Fournir des réponses efficaces et agiles : En réponse à la situation volatile dans l’Est de la RDC, le HCR souhaite renforcer sa capacité à réagir rapidement aux déplacements massifs et aux besoins d’urgence. « Nous devons rester en alerte constante pour répondre de manière agile », a précisé Mme Dikongué-Atangana.
Favoriser l’autonomie des déplacés : Enfin, l’autonomisation des personnes déplacées est au cœur de la stratégie de 2025, afin de réduire leur dépendance à l’aide humanitaire et de promouvoir leur insertion économique dans les zones d’accueil. « La troisième priorité, c’est de nous assurer que les déplacés acquièrent une certaine autonomie », a-t-elle conclu.
Une situation préoccupante
La représentante du HCR a exprimé son inquiétude quant à l’impact de la prolongation de ce conflit armé sur les populations civiles. La crise dans l’Est de la RDC continue d’entraîner des déplacements massifs, tout en exacerbant la vulnérabilité des communautés locales. Elle a rappelé l’urgence d’une action concertée de la communauté internationale pour rétablir une paix durable, condition indispensable au retour des déplacés et au développement des régions affectées.
Par cette intervention, le HCR réaffirme son engagement aux côtés des déplacés congolais, tout en appelant à une mobilisation accrue pour soutenir ses actions et promouvoir la stabilité dans cette région éprouvée par les conflits.
JBL