Dans un appel poignant, Wawali Bonane, leader de l’orchestre Afrisa International, sollicite l’aide de l’État congolais pour garantir la pérennité de l’œuvre monumentale de Tabu Ley Rochereau, figure incontournable de la rumba congolaise. Un appel à l’unité et à la reconnaissance du patrimoine musical du pays, à travers un soutien matériel et financier.
L’héritage musical de Tabu Ley Rochereau, l’une des icônes de la musique congolaise, continue d’inspirer les générations. Pourtant, son orchestre, l’Afrisa International, se trouve dans une situation précaire, et son leader, Wawali Bonane, a récemment lancé un appel vibrant à l’État congolais pour préserver et dynamiser ce patrimoine culturel.
« Pour le travail considérable abattu par Tabu Ley Rochereau et son immense héritage artistique légué à la sphère musicale congolaise, nous sollicitons l’accompagnement de notre gouvernement pour assurer la pérennité de son œuvre », a déclaré Wawali Bonane lors d’une récente sortie médiatique. L’artiste, qui fait partie de cette grande aventure musicale, n’hésite pas à souligner que l’orchestre Afrisa International n’est pas qu’un simple groupe, mais un pilier du patrimoine musical national.
Bonane plaide ainsi pour que le gouvernement congolais ne laisse pas l’orchestre et ses membres, malgré leur résistance à l’usure du temps, disparaître des radars. « Que nos dirigeants ne considèrent pas cet orchestre comme disparu », a-t-il ajouté, évoquant l’urgence de maintenir vivante l’héritage de l’artiste qui a marqué les années 60 à 80 avec des classiques devenus intemporels. Il cite en exemple d’autres orchestres comme les Tabou Combo et les Bantous de la capitale, qui bénéficient d’un soutien constant de leurs autorités nationales.
Un soutien nécessaire pour revitaliser l’œuvre de Tabu Ley
Le leader d’Afrisa International ne s’arrête pas là. Il souligne que de nombreux musiciens, autrefois exilés en Europe, sont prêts à revenir au pays pour revitaliser cette œuvre colossale, mais ils attendent des garanties concrètes. « Nous voulons aussi être soutenus comme le sont les autres grands orchestres africains », insiste-t-il.
Wawali Bonane a également exprimé la nécessité d’un soutien technique et financier de l’État pour moderniser l’orchestre, notamment par l’acquisition de nouveaux instruments de musique. « Nous n’avons pas d’instruments […] J’essaie avec mes propres moyens de gérer cet orchestre, comme cela avait d’ailleurs été demandé par notre maître à penser, Tabu Ley Rochereau », explique-t-il. Selon lui, cet investissement est crucial pour empêcher que le patrimoine de Tabu Ley ne sombre dans l’oubli.
Une soirée pour revisiter les classiques de Tabu Ley Rochereau
Lors de cette soirée spéciale en hommage à l’artiste, l’orchestre Afrisa a revisité plusieurs de ses grands classiques, tels que Africa Mokili Mobimba et Mokolo Nakokufa. Un moment inoubliable, qui a permis aux mélomanes de se replonger dans l’histoire de la musique congolaise moderne, portée par la voix inimitable de Tabu Ley Rochereau.
Tabu Ley Rochereau : une légende vivante
Né Pascal Emmanuel Sinamoyi, Tabu Ley Rochereau est, après la disparition de Wendo Kolosoy en 2008, l’un des derniers survivants de la génération des pionniers de la rumba congolaise, née à la fin des années 1950. L’artiste, également père du rappeur français Youssoupha, est décédé à l’âge de 76 ans, à l’hôpital Saint-Luc de Bruxelles. Surnommé « Rochereau » en hommage à un héros de la guerre franco-prussienne, il a écrit l’une des pages les plus glorieuses de la musique congolaise, aux côtés de Franco.
Aujourd’hui, c’est à travers des initiatives comme celle de Wawali Bonane que la mémoire de Tabu Ley Rochereau continue de briller, et que son œuvre reste un modèle pour les générations futures. Toutefois, pour que cette légende perdure, un soutien institutionnel et populaire est plus que jamais nécessaire.
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