La famille de l’ancien ministre des Transports et voies de communication, Chérubin Okende, assassiné dans des circonstances floues à Kinshasa, a décidé d’enterrer le corps sans attendre les conclusions du rapport d’autopsie réalisé par le parquet près le tribunal de Grande instance de Kinshasa/Gombe.
Cette décision a été prise après une rencontre avec le procureur général près le tribunal de grande instance de Gombe, le jeudi 1er février. Selon l’avocat de la famille, Maître Laurent Onyemba, la veuve, les enfants et les proches du défunt sont profondément déçus par la justice congolaise, qui a enquêté sur l’affaire pendant six mois sans rendre publics les résultats de l’enquête. La famille a adressé sept courriers aux autorités compétentes, mais n’a jamais reçu de réponse. Le procureur a informé la famille que le corps était déjà à sa disposition, mais la famille estime qu’il est inacceptable de remettre le corps sans avoir connaissance du rapport d’autopsie.
La famille, fatiguée d’attendre, a pris la décision d’enterrer Chérubin Okende sans exercer de pression sur quiconque. Elle estime qu’il est temps de mettre fin au deuil prolongé et cherche désormais à obtenir justice auprès des institutions internationales.
La justice congolaise avait fait appel à des experts étrangers, notamment sud-africains, belges et ceux de la MONUSCO, pour soutenir l’enquête, notamment dans la réalisation de l’autopsie. Cependant, la famille déplore le manque d’informations sur les circonstances de la mort de Chérubin Okende et est déçue du manque de transparence de la justice congolaise.
En novembre dernier, la famille avait engagé un avocat belge pour rejoindre l’équipe de défense et avait porté plainte en Belgique contre le général Christian Ndaywel, chef des renseignements militaires, sur la base de nouveaux éléments dont elle dispose.
Franck YENGA