C’est un spectacle fascinant. Ce jour-là dans la soirée, la salle climatisée du Centre Wallonie-Bruxelles de Kinshasa refoule des spectateurs. Dans son enceinte, certaines personnes sont obligées de se tenir debout par manque de sièges. Quelques minutes après le début de la pièce théâtrale ” Epopée de Lumumba ” par le modérateur, cet endroit est complètement plongé dans le noir. A l’allumage de certaines lumières de couleur beige, une artiste fait son entrée, à petit pas, sur une scène où neuf fils de couleurs rouge, jaune et bleu tirés à partir du plafond et attachés à un nœud en noir, installé au milieu.
Elle joue le rôle d’une vieille dame. Avec un panier sur son dos, cette artiste prononce un discours dithyrambique en vers Lumumba. Une première partie qui constitue le prologue de cette œuvre artistique écrite par Me Mwambayi. ” Depuis qu’il est mort en 1961, c’est la première fois qu’un Congolais a pensé à honorer ce nom en faisant une écriture théâtrale.
Il y a eu du cinéma, de l’art plastique, etc. mais sur le plan scénique, c’est la première fois qu’un Congolais ose consacrer une œuvre entièrement sur Lumumba. Nous, vu le contexte, ce spectacle est placé sous le thème de l’unité nationale parce qu’en 1960 Lumumba avait aussi de mêmes difficultés que le chef de l’Etat, Félix Tshisekedi, à la table ronde. Là, il dit : chers Congolais, nous devons être tous unis, pour arracher l’indépendance et rentrer à Kinshasa “, confiait Me Mwambayi à Info27 quelques jours avant la présentation de sa pièce théâtrale au Centre Wallonie-Bruxelles de Kinshasa. L’unité nationale, ce thème est mis en exergue dans la suite de la présentation de ” l’Epopée de Lumumba “, de sa naissance à sa disparition. Car, comme renchérit son auteur, ” ce qui est important pour le président et les opposants, c’est l’unité nationale, qu’on n’y touche pas.
On peut avoir les querelles entre voisins, mais l’unité du pays est importante. Morcelé le pays, faire la rébellion et consorts ça n’existe pas. Donc, comme à l’instar de Lumumba, on peut faire pour que les Congolais restent unis parce qu’il est mort pour ce combat “.
L’histoire de Lumumba
De son vrai nom Elias Okit’Asambo, Patrice-Emery Lumumba est né le 2 juillet 1925 à Onalua, territoire de Katako-Kombe, dans la province du Sankuru dans la région de Kasaï, puis assassiné le 17 janvier 1961 dans le Katanga, en République démocratique du Congo (RDC), jadis Congo-Belge. Son ” Epopée “, telle que mise en scène par le professeur en art dramatique à l’Institut National des Arts (INA), croque par le menu son histoire en mélangeant danse et musique avec un respect des traditions. D’abord, elle illustre la souffrance, les injures et autres, de l’époque coloniale vécues par les Congolais avant l’accession à l’indépendance le 30 juin 1960. Dans son discours de cérémonie, Patrice Emery Lumumba proclamait vivement devant le roi belge que la victoire de son combat qu’il souhaite associée à l’unité africaine, marque la fin de l’exploitation et de la discrimination et le début d’une ère nouvelle de paix, de justice sociale et de libertés.
La performance des artistes
Pour représenter toutes ses réalités sur scène, les artistes de la compagnie du théâtre national et ceux du Centre des Recherches en Arts du Spectacle Africain (Crasa) permutent de rôle à chaque séquence. Ils apparaissent avec des tenues circonstancielles, tantôt tors nue, en veste, etc. Le tout dans une harmonie sans précédent pour faire revivre encore cette histoire aux Kinois. Plus d’une heure de temps après, c’est avec l’interprétation de la chanson ” indépendance Cha Cha ” accompagnée de pas des danses par ces artistes que “l’épopée de Lumumba ” a pris fin au Centre Wallonie-Bruxelles de Kinshasa sous les applaudissements chaleureux du public.
CK