La tentative d’assassinat de l’ancien président américain et actuel candidat à la présidence, Donald Trump, alors qu’il s’adressait à une foule à Butler, en Pennsylvanie, le samedi 13 juillet, a profondément secoué les États-Unis et risque de définir le ton jusqu’aux élections du 5 novembre.
Cette tentative, la première depuis celle de l’ancien président républicain Ronald Reagan en 1981, marque un nouveau chapitre sombre dans l’histoire de la violence politique aux États-Unis. En effet, l’histoire des États-Unis est ponctuée par les assassinats de quatre présidents en exercice.
Plus spécifiquement, le président Abraham Lincoln a été assassiné en 1865 dans sa loge du Ford’s Theatre à Washington par l’acteur John Wilkes Booth. Le deuxième président assassiné fut James Garfield, 20e président des États-Unis, qui succomba à ses blessures après avoir été attaqué le 2 juillet 1881 dans une gare de Washington par Charles Guiteau, un avocat en quête désespérée d’un poste de fonctionnaire. William McKinley, 25e président des États-Unis, fut quant à lui blessé par un anarchiste qui lui tira dessus à plusieurs reprises lors de l’Exposition panaméricaine de Buffalo, le 6 septembre 1901, et décéda peu après des suites de ses blessures.
Enfin, beaucoup se souviennent du 22 novembre 1963, lorsque John Fitzgerald Kennedy, JFK, fut assassiné à Dallas. Ce jour-là, vers 12h30, alors que sa limousine présidentielle traversait la foule rassemblée dans les rues de Dallas, des coups de feu retentirent. John Fitzgerald Kennedy s’est effondré immédiatement, avec sa femme Jackie à ses côtés, et le décès du 35e président américain fut confirmé à 13 heures à l’hôpital.
L’attaque contre l’ancien président quelques jours seulement avant l’acceptation officielle de l’investiture par la Convention nationale républicaine à Milwaukee, du 15 au 18 juillet, est perçue comme une attaque contre la démocratie et le droit de chaque citoyen américain de choisir librement ses dirigeants. La violence politique qui afflige les États-Unis est diamétralement opposée aux principes démocratiques.
Le 31 août 2023, Tucker Carlson, journaliste combatif et ancien animateur de Fox News, évaluait que Donald Trump pourrait être assassiné, estimant que ni les campagnes de destitution, ni les accusations et les diffamations n’avaient réussi à diminuer de manière significative sa popularité.
L’assaillant, Thomas Matthew Crooks, âgé de 20 ans, est accusé d’avoir tué au moins un citoyen américain et d’en avoir gravement blessé deux autres. Il était membre de l’organisation internationale d’extrême gauche “ANTIFA” et un partisan extrême de Joe Biden et des démocrates, ayant même donné 15 dollars à un comité d’action politique soutenant des politiciens démocrates. Toutefois, il s’était également enregistré auprès des Républicains, vraisemblablement pour assister au discours de Trump et se rapprocher suffisamment pour pouvoir tirer.
L’incident marque une période particulièrement dangereuse dans l’histoire des États-Unis, exacerbée par ce que certains appellent « l’État profond », un terme désignant le complexe militaro-industriel ainsi que les services de sécurité et de renseignement, dont l’influence est vue par certains comme une menace pour la démocratie.
Isidoros Karderinis
Journaliste, romancier et poète