Malgré les multiples interpellations de la communauté internationale, le M23, soutenue par le Rwanda, continue son avancée inquiétante dans la province du Sud-Kivu, exacerbant la crise sécuritaire et humanitaire dans l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC). Face à cette escalade, Human Rights Watch (HRW) a, dans une déclaration rendue publique lundi 17 février 2025, appelé les dirigeants européens à prendre des mesures urgentes contre Kigali et ses alliés du M23, dénonçant l’inaction face aux violations répétées des droits humains dans la région.
Une crise qui s’aggrave malgré les alertes internationales
Depuis plusieurs mois, la situation sécuritaire dans l’Est de la RDC ne cesse de se détériorer, notamment avec la recrudescence des offensives du M23. Déjà actif au Nord-Kivu, ce groupe armé soutenu par le Rwanda a intensifié ses incursions vers le Sud-Kivu, multipliant les attaques contre les populations civiles et les positions des Forces armées de la RDC (FARDC). Malgré les condamnations de l’ONU, de l’Union africaine et des organisations de défense des droits humains, les affrontements persistent, entraînant des déplacements massifs de populations et des violations graves des droits fondamentaux.
Dans son communiqué, Human Rights Watch a souligné que « les preuves du soutien du Rwanda au M23 ne cessent de s’accumuler », tout en appelant l’Union européenne à passer à l’action en imposant des sanctions ciblées contre les responsables rwandais impliqués dans l’agression contre la RDC.
Une résolution du Parlement européen comme levier de pression
L’organisation de défense des droits humains a également salué la résolution adoptée récemment par les députés européens, qui appelle à des sanctions contre Kigali et recommande la suspension du Mémorandum d’Entente UE-Rwanda sur les matières premières. Ce partenariat, signé en 2022, visait à assurer un approvisionnement stratégique de l’Europe en minerais rares provenant du Rwanda, un pays souvent accusé d’exploiter illégalement les ressources minières congolaises à travers des réseaux de contrebande opérant dans l’Est de la RDC.
Pour Human Rights Watch, cette résolution constitue une « voie claire à suivre » afin d’amener Kigali à cesser son soutien au M23 et à se conformer aux principes du droit international. L’organisation demande à l’Union européenne d’aller au-delà des simples déclarations et d’adopter des mesures concrètes, notamment en gelant les avoirs et en restreignant les déplacements des responsables rwandais impliqués dans le conflit.Alors que la situation humanitaire en RDC atteint un niveau critique, HRW insiste sur l’urgence d’une action ferme de la part des partenaires internationaux. Les populations civiles, déjà éprouvées par des décennies d’instabilité, paient le prix fort de cette guerre par procuration menée sur le sol congolais.
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