La Cour constitutionnelle de la République démocratique du Congo a fixé au 3 mars 2025 la reprise du procès de l’ancien Premier ministre Augustin Matata Ponyo, poursuivi pour détournement présumé des fonds du projet agro-industriel de Bukanga-Lonzo. Suspendue à plusieurs reprises, l’issue de ce procès pourrait marquer un tournant dans la gouvernance et la reddition des comptes des anciens dirigeants congolais.
La Cour constitutionnelle de la République démocratique du Congo a annoncé, dans un extrait de rôle signé en date du 24 février, la reprise du procès opposant le ministère public à l’ancien Premier ministre Augustin Matata Ponyo et ses co-accusés. L’audience est fixée au lundi 3 mars 2025.
L’affaire porte sur le détournement présumé des fonds alloués au projet du parc agro-industriel de Bukanga-Lonzo, un vaste programme de développement agricole lancé sous le gouvernement de Matata Ponyo. Ce projet, censé moderniser le secteur agro-industriel congolais, s’est soldé par un échec retentissant, avec la disparition de plusieurs millions de dollars américains, selon les conclusions d’un audit.
Aux côtés de Matata Ponyo, plusieurs personnalités sont appelées à répondre devant la justice. Il s’agit notamment de Patrice Kitebi, ancien ministre délégué aux Finances, de Déogracias Mutombo, ex-gouverneur de la Banque centrale du Congo, ainsi que du Sud-Africain Kristo Glober, tous accusés d’avoir joué un rôle dans la gestion frauduleuse des fonds destinés au projet.
Le procès de l’ancien Premier ministre avait déjà été suspendu à plusieurs reprises en raison de recours introduits par sa défense, qui conteste la compétence de la Cour constitutionnelle à juger une personnalité qui n’est plus en fonction. Cependant, les autorités judiciaires estiment que les faits reprochés étant liés à l’exercice de ses fonctions gouvernementales, la Cour est bien habilitée à statuer sur cette affaire.
De son côté, Augustin Matata Ponyo, qui se présente comme victime d’un acharnement politique, rejette en bloc toutes les accusations. Il affirme que les fonds avaient été correctement décaissés et que la responsabilité de l’échec du projet incombe à ses successeurs et aux décisions prises après son départ du gouvernement.
L’audience du 3 mars sera donc très suivie, tant au niveau national qu’international, car elle pourrait marquer un tournant dans la gouvernance et la responsabilisation des anciens dirigeants congolais. La Cour constitutionnelle devra déterminer si les accusations portées contre Matata Ponyo et ses co-prévenus sont fondées et si des sanctions doivent être prises contre eux.

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