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17 mai, 2025 - 17:01:59
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Contentieux contre le Rwanda : Me Mbemba plaide pour l’adhésion nationale autour de la cause congolaise

Certains silences recèlent des blessures que seuls les faits peuvent porter à la connaissance du droit. C’est ce qui fonde l’appel solennel lancé par Me Samuel Mbemba Kabuya, vice-ministre de la Justice, invitant la nation à se lever par la justice en relayant massivement le lien sécurisé de la CPI (https://otplink.icc-cpi.int). Aux victimes, aux témoins, à chaque citoyen, il a adressé ce message : que la souffrance ne soit plus tue, mais consignée, transmise, prouvée — afin que les crimes perpétrés dans les zones sous occupation ne demeurent plus impunis.

Il y a dans certains silences une douleur trop lourde pour les mots, mais que le droit peut enfin entendre si on lui donne la force des preuves. Lundi 24 mars 2025, dans l’enceinte du Palais de justice de Kinshasa, le vice-ministre de la Justice et Contentieux international, Me Samuel Mbemba Kabuya, a élevé une voix ferme en appelant les Congolais — en particulier ceux vivant sous l’occupation du M23 soutenus par le Rwanda — à faire front commun avec la justice internationale.

Avec gravité, mais sans détour, Me Mbemba Kabuya a rappelé l’ouverture d’un canal sécurisé par la Cour pénale internationale (CPI), destiné à recueillir des preuves des crimes perpétrés à l’est de la République démocratique du Congo. Il n’a pas seulement énoncé une procédure ; il a tendu la main aux victimes, aux témoins, aux journalistes, à la société civile, aux peuples sous occupation, pour qu’ils ne gardent pas leurs souffrances sous silence.

« Il vous souviendra qu’en octobre et au début de cette année, le procureur de la CPI a indiqué qu’il attend des preuves en provenance de la RDC, c’est-à-dire des victimes, des témoins, des journalistes, de la société civile et de toute personne lui pouvant fournir des renseignements utiles sur les commissions d’exactions en RDC. Le procureur de la CPI a mis à disposition un lien Internet sécurisé à travers lequel toute personne peut lui envoyer ces éléments. »

En prononçant ces mots, le vice-ministre n’a pas simplement exploré un mécanisme juridique. Il a posé un acte de résistance. Résistance par la mémoire, résistance par la vérité. Il a surtout réaffirmé l’engagement du gouvernement à agir selon les hautes directives du président de la République et de la cheffe du gouvernement, pour que l’impunité cesse d’être une règle tacite dans les territoires martyrisés de l’Est.

« Notre rappel de ce jour consiste à dire à nos compatriotes de Goma, Bukavu et de tous les territoires occupés que nous ne les avons pas oubliés. Le gouvernement continue de travailler d’arrache-pied […] pour que les auteurs de ces exactions soient poursuivis et condamnés. […] Transmettez les informations. Les journalistes présents sur place, dans les territoires occupés, société civile, etc., développent le mécanisme des peuples sous occupation. »

Cet appel à l’action directe ne s’arrête pas aux portes de la CPI. Me Mbemba Kabuya a révélé l’ampleur de la stratégie judiciaire congolaise sur plusieurs fronts, devant la Cour de justice de l’EAC, la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples, et à travers la Task Force Justice pénale internationale. La RDC s’érige ainsi en acteur souverain de sa propre défense, en consolidant méthodiquement son dossier contre le Rwanda.

« Il est vrai que ce sont des faits notoires, déjà confirmés par plusieurs rapports, même des Nations Unies. […] Voilà pourquoi, dans ce cadre, le ministère de la Justice, à travers la task force justice pénale internationale ainsi que la Commission nationale des droits de l’homme, recueillent les preuves. »
À ceux qui tremblent encore sous le poids de l’oppression, le vice-ministre adresse un message sans ambiguïté : « N’ayez pas peur. L’agresseur, l’ennemi, finira par être condamné et subira la rigueur de la justice. »

Il exhorte chacun à relayer massivement le lien sécurisé mis à disposition par le bureau du procureur Karim Khan, qui, dans son communiqué du 5 février dernier, a confirmé l’enquête en cours sur les crimes commis depuis le 1er janvier 2022.

Mais au-delà du dispositif technique et juridique, il s’agit ici d’une mobilisation morale et patriotique. Me Mbemba Kabuya l’a exprimé avec une rare clarté : « Si nous continuons à travailler ensemble. Si chaque Congolais met la main à la pâte, Paul Kagame paiera tôt ou tard ce qu’il fait dans notre pays. »
Les mots sont forts, chargés d’une espérance lucide, d’une exigence de justice, et d’un refus radical de la démission. Il ne s’agit plus seulement de dénoncer, mais de documenter. Il ne s’agit plus de crier sa douleur, mais de la transformer en preuve. En un mot : que la parole blessée devienne parole de justice.

Ce front judiciaire international que la RDC construit jour après jour, pierre après pierre, est une œuvre collective. Il exige courage, méthode et vérité. Car dans cette guerre invisible, les armes ne sont plus les fusils, mais les documents, les témoignages, les photos, les rapports. Ce sont ces preuves qui, déposées entre les mains de la justice, feront que les bourreaux ne pourront plus fuir.
Et alors, comme le rappelle Me Kabuya avec insistance : « Ce lien Internet doit être présent dans l’esprit de chaque Congolais et de chaque personne qui a des informations à transmettre à la justice pénale internationale. »

Lien sécurisé de la CPI pour transmettre les preuves : https://otplink.icc-cpi.int/

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