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Kinshasa
20 avril, 2025 - 10:30:29
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Nord-Kivu : mines, marchés, champs… l’économie locale asphyxiée par l’ennemi

Sous l’occupation des terroristes du M23-AFC et de l’armée rwandaise, les exploitants miniers congolais subissent un véritable esclavage économique sur leur propre sol. Jadis taxés à 250 dollars par camion de 30 tonnes sur l’axe Goma-Masisi, ils doivent aujourd’hui s’acquitter de plus de 800 dollars pour transporter leur minerai vers le Rwanda. Dans les zones sous occupation, les exploitants doivent en outre obtenir des “permis de transporter” auprès des autorités rebelles : des documents onéreux, délivrés arbitrairement, qui alimentent directement les caisses de l’ennemi. Ceux qui s’opposent ou refusent de payer s’exposent à des violences, des arrestations, voire à des exécutions sommaires. Le phénomène ne touche pas que les exploitants miniers : commerçants, agriculteurs, transporteurs — toute l’économie locale est prise à la gorge, étouffée par un régime de terreur économique. Goma, capitale-martyre du Nord-Kivu, ploie sous une occupation cynique qui ne laisse derrière elle que ruines et désespoir.

Alors que la guerre d’agression imposée par les terroristes du M23-AFC et l’armée rwandaise s’enlise dans l’est de la République démocratique du Congo, les opérateurs économiques congolais, et particulièrement les exploitants miniers, subissent un calvaire indicible. Devenus étrangers sur leur propre terre, ces hommes et ces femmes sont réduits à un état de quasi-esclavage.

Un opérateur minier de Goma, joint mardi par l’Agence congolaise de presse (ACP) depuis Kinshasa, a dressé un tableau accablant de la situation : « Avant, sur la route Goma-Masisi, nous payions 250 dollars de taxes par camion de 30 tonnes. Aujourd’hui, ce montant dépasse 800 dollars. Et cela ne garantit même pas le passage sécurisé. »

La multiplication anarchique des barrières, les prélèvements illégaux imposés par les forces d’occupation, et l’augmentation brutale des taxes plongent les exploitants dans la misère. Chaque trajet devient un chemin de croix où le prix à payer pour acheminer les minerais vers le Rwanda est exorbitant, sans parler du racket, des exactions et de l’insécurité permanente.
« Nous travaillons pour nos bourreaux. Nos minerais financent leur guerre contre nous », lâche, la voix brisée, un autre exploitant. À l’extorsion économique s’ajoute la dépossession morale : les opérateurs miniers congolais, jadis moteurs d’une économie locale dynamique, sont désormais dépouillés de toute souveraineté sur leurs ressources naturelles.

Dans les zones sous occupation, les exploitants doivent obtenir des “permis de transporter” auprès des autorités rebelles pour pouvoir circuler. Ces permis, onéreux et souvent délivrés arbitrairement, alimentent les caisses de l’ennemi. Ceux qui s’opposent ou refusent de payer s’exposent à des violences, des arrestations, voire des exécutions sommaires.

Le phénomène ne se limite pas aux seuls exploitants miniers. Toute l’économie locale est asphyxiée : commerçants, agriculteurs, transporteurs — tous sont soumis à un régime de terreur économique. Goma, capitale-martyre du Nord-Kivu, étouffe sous le joug d’une occupation cynique qui ne laisse que ruines et désespoir derrière elle. « Le monde nous regarde mourir en silence », conclut amèrement un opérateur économique de la région.

Face à ce drame humanitaire et économique, les appels à la communauté internationale pour mettre fin à cette agression restent pour l’instant lettre morte. Pendant ce temps, les ressources congolaises continuent de nourrir l’insatiable appétit de ceux qui, armés, imposent leur loi du sang et de l’or.

Avec ACP

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