L’affaire Bukanga Lonzo, qui suscite tant d’attentes, se heurte à une nouvelle série de manœuvres dilatoires, éloignant la promesse d’une justice rapide. Lors de l’audience publique du lundi 14 avril 2025 à la Cour constitutionnelle de Kinshasa, présidée par Dieudonné Kamuleta Badibanga, l’ancien Premier ministre Matata Ponyo, principal prévenu, a une fois de plus usé de subterfuges pour retarder la procédure. Ses avocats ont soulevé des exceptions de procédure, remettant en question la compétence de la Cour et l’irrecevabilité de l’affaire, des tactiques qui témoignent d’une volonté de prolonger le processus judiciaire. Bien que l’instruction ait débuté, l’audience a été renvoyée au 23 avril, laissant le public dans l’attente frustrante d’une vérité qui semble s’éloigner à chaque report.
La Cour constitutionnelle de la République démocratique du Congo a tenu, lundi 14 avril, une audience publique très attendue concernant l’affaire Bukanga Lonzo. L’ancien Premier ministre, Augustin Matata Ponyo, l’ancien gouverneur de la Banque centrale du Congo, Déogracias Mutombo, et le Sud-Africain Kristo Grobler sont les trois prévenus poursuivis par cette haute juridiction dans une affaire qui a vu des millions de dollars américains déboursés pour l’exploitation, sans succès, de 75 000 hectares. Le projet du parc agro-industriel de Bukanga Lonzo, situé à quelque 220 kilomètres à l’est de la capitale congolaise, devait être un projet modèle, un pas significatif vers l’autosuffisance alimentaire de la RDC. Hélas !
Présidée par Dieudonné Kamuleta Badibanga, la séance s’est déroulée au siège de la Cour. Initialement prévue pour examiner le fond du dossier, l’audience s’est rapidement orientée vers des questions procédurales. Les avocats de Matata Ponyo ont soulevé plusieurs exceptions visant à contester la compétence de la Cour et à déclarer l’irrecevabilité de la procédure. Ces manœuvres, jugées par certains observateurs comme des tentatives de retarder le cours de la justice, ont conduit le président de la Cour à accorder plus de deux heures de plaidoirie à la défense.
« En application de l’article 26 du code de procédure civile, la Cour constitutionnelle a décidé de joindre toutes les exceptions au fond afin que chaque partie connaisse le plus rapidement possible son sort », a déclaré le président Badibanga. Malgré ces interruptions, le Parquet général a pu poser quelques questions, amorçant ainsi le début de l’instruction.
Cependant, cette avancée a été de courte durée. Pour permettre aux parties de rassembler davantage d’éléments, l’audience a été renvoyée au mercredi 23 avril 2025.
Au fond, l’affaire Bukanga Lonzo ne se limite pas à des accusations de malversations financières ; elle représente un enjeu fondamental pour la transparence et la responsabilité au sein des institutions congolaises.
Les citoyens congolais, qui aspirent à une justice équitable, suivent de près cette affaire. Leur espoir réside dans la capacité des institutions judiciaires à surmonter les obstacles et à rendre des comptes aux responsables de la corruption. L’audience prévue le 23 avril s’annonce cruciale, tant pour l’avenir de Matata Ponyo que pour la confiance du public envers le système judiciaire.
La pression monte également sur la Cour constitutionnelle, qui doit naviguer entre le respect des droits de la défense et l’exigence de rapidité dans le traitement des affaires judiciaires, dans un contexte où la patience de l’opinion publique est mise à rude épreuve.
Infos27