Sécurité nationale, santé publique et décentralisation ont dominé les échanges de la 40ᵉ réunion du Conseil des ministres, tenue à Lubumbashi sous la présidence de Félix Tshisekedi. En déplacement dans le Haut-Katanga, le chef de l’État et le gouvernement dirigé par Judith Suminwa ont réaffirmé leur volonté de rapprocher l’action publique des réalités locales. Dans un contexte de tensions persistantes à l’Est du pays, cette session délocalisée incarne une gouvernance plus ancrée dans les territoires et tournée vers le renforcement des institutions provinciales.
Le président de la République démocratique du Congo (RDC), Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, a regagné Kinshasa dans la soirée du vendredi 18 avril, à l’issue d’un séjour de travail à Lubumbashi, chef-lieu de la province du Haut-Katanga, où il a présidé, plus tôt dans la journée, la 40ᵉ réunion du Conseil des ministres. Pour l’occasion, la Première ministre Judith Suminwa Tuluka et l’ensemble de son gouvernement avaient effectué le déplacement depuis la capitale.
Accueillie peu après minuit à l’aéroport de la Luano, dans la nuit du jeudi au vendredi, la cheffe du gouvernement a ainsi pris part à cette session délocalisée du Conseil des ministres, organisée sous l’impulsion du chef de l’État. Cette démarche, amorcée depuis le premier mandat de M. Tshisekedi, s’inscrit dans une volonté assumée de rapprocher les institutions nationales des réalités provinciales.
Un Conseil ancré dans les territoires
Lubumbashi, deuxième ville du pays et centre névralgique de l’économie minière congolaise, n’a pas été choisie au hasard. À la croisée des enjeux économiques, sociaux et sécuritaires, elle symbolise les défis auxquels le gouvernement entend répondre par une gouvernance dite de proximité. La Première ministre Judith Suminwa, nommée en avril 2024, a fait de la consolidation des institutions provinciales l’un des axes prioritaires de son programme, en particulier dans le cadre du cinquième pilier de son plan d’action, qui vise à renforcer les services déconcentrés de l’État.
La réunion du Conseil s’est ouverte par la traditionnelle communication du président Tshisekedi, avant de se poursuivre avec une série d’exposés sectoriels, notamment sur la situation sécuritaire et sur les enjeux de santé publique. Ces deux thématiques demeurent au cœur des préoccupations gouvernementales. Dans l’est du pays, les violences persistantes continuent de déstabiliser plusieurs régions. Kinshasa accuse le Rwanda de soutenir des groupes armés actifs dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri, une situation à laquelle le gouvernement entend répondre par un renforcement des dispositifs sécuritaires et diplomatiques.
En marge du Conseil des ministres, le président de la République a également présidé, dans la matinée, une réunion élargie du Conseil provincial de sécurité, témoignant de l’attention particulière accordée à la stabilité dans cette province frontalière.
Par Pitshou Mulumba, envoyé spécial à Lubumbashi